Un nouveau manga à ne pas manquer pour les fans d'histoires policières !
Il y avait déjà Détective Conan sur votre étagère, au milieu de la collection complète des oeuvres de Simenon et Conan Doyle ? Il y aura maintenant Les enquêtes de kindaïchi ! Même avant d'avoir fini l'intégralité des 27 volumes de la série, celle-ci semble devoir s'affirmer comme une pièce de choix dans l'univers de la BD policière. Les idées sont recherchées, même si parfois un peu trop tirées par les cheveux. Une petite dose de fantastique vient souvent pimenter l'affaire. Les déductions de Kindaïchi sont impeccables et difficiles à anticiper. Le dénouement est tragique à souhait. Bref, tout ce qui fait le charme du genre est là !
Bien sûr on pourra reprocher une trame de fond moins recherchée que dans Détective Conan, et une histoire finalement "plus classique" que celle du détective rajeunie. Bien sûr on pourra reprocher des dessins qui n'ont rien d'exceptionnels. Bien sûr, comme souvent dans le cas des enquêtes policières, il est possible de reprocher une certaine répétitivité. Bien sûr on peut toujours poser l'éternelle question : mais comment quelqu'un qui n'est pas de la police peut-il par hazard se retrouver confronté à autant de crimes sanglants ? Certes. Mais ne boudons pas notre plaisir. Pour tous les fans de déductions Sherlock Holmesque, pour tous ceux qui frémissent lorsque tous les acteurs du drame sont réunis pour l'explication finale, pour tous ceux finalement qui aiment l'approche scientifique et déductive de l'enquête policière si chère à Conan Doyle, alors ce manga est fait pour eux ! Ne le ratez pas !
Objectif suspens : Atteint
Avec les séries qui s'avèrent longues, il arrive que l'on hésite avant de se lancer. Kindaichi ou Conan, il fallait faire un choix. Et c'est finalement celui aux apparences d'outsider qui l'a emporté. Je ne ferai donc pas de comparaisons qui semblent inévitables avec Détective Conan puisque je n'ai jamais eu l'occasion de dépasser le tome 1. Après tout, ça n'est peut être pas un mal pour garder un peu d'objectivité sur Kindaichi qui a été écrit avant mais arrive chez nous après Conan.
Kindaichi est donc un manga où le jeune héros à la "chance" d'avoir un esprit aussi tordu que le sont ceux des meurtriers qu'il débusque. Les histoires sont généralement tellement alambiquées que le lecteur n'a aucun chance, ni les informations nécessaires d'ailleurs, de devancer Kindaichi avant le dénouement final. Ça rappelle forcément les Agatha Christie avec la confrontation finale en particulier, sauf que je trouvais plus souvent le coupable et le mobile à l'époque où je lisais encore ses livres. Malgré cela, il est impossible d'empêcher un esprit de supposer, d'élaborer des hypothèses et même si l'on devine au pif ou non qui est le coupable, le mobile restera une surprise pour beaucoup. C'est en cela que Kindaichi est pour l'instant un manga très stimulant. On ne peut s'empêcher de craindre toute fois que d'ici le 27ème tome, on se retrouve face à des situations qui se répètent et que la lassitude nous gagne. Les histoires sont pour l'instant suffisamment intelligentes (et surtout peu nombreuses) pour que l'on puisse laisser cette crainte au placard mais pour combien de temps.
En ce qui concerne la mise en scène, elle est plutôt très réussie, alliant avec justesse humour et élan dramatique. Le personnage de Kindaichi est très sympathique (malgré ses gros sourcils épais) et, dans les moments délicats où il faut contredire la police, il présente les choses suffisamment bien pour ne pas passer pour un gros prétentieux et mettre le lecteur de son coté. Il faut avouer aussi que pour un manga qui s'adresse à un public jeune, les scènes de meurtre sont particulièrement gores, comme celle de l'assassinat à coup de hache dans le crane auquel assiste sans pouvoir rien faire toute une équipe de tournage de série télé. Et ceci n'est que pour donner une idée rapide des "réjouissances" que l'on retrouve à chaque aventure. Heureusement Kindaichi est là, gardant toujours la tête froide, prêt à révéler la véritable identité du tueur dans un grand coup de théâtre. Et on l'attend ce moment où le silence semble se faire d'un seul coup et que tout le monde reste suspendu à ses lèvres. Le pire dans ses moments de haute tension étant sûrement le cliffhanger de fin de tome où l'auteur est systématiquement maudit jusqu'à la 7ème génération pour nous faire subir un tel suspens.
Les enquêtes de Kindaichi ne sont pas un chef-d'œuvre du manga mais ont quand même le mérite de faire passer un sacré bon moment au lecteur qui pour l'instant en redemande (et qui s'arrête aussi au milieu du chaque volume pour ne plus subir cette terrible angoisse de fin de volume :).