Bis repetitae
Dragon Loaded 2 est un film très facile à critiquer pour qui connaît déjà un peu Vincent Kok. Le réalisateur/scénariste du film confirme ici à nouveau ce qu'on savait déjà de lui: c'est un honnête scénariste et réalisateur, mais qui peine véritablement à donner un fil conducteur fort à ses films. Alors certes, on enchaîne les gags, mais l'ensemble fait sourire plus que rire franchement. Ronald Cheng, Sam Lee et Cheung Tat-Min en font des tonnes, cela fera rire les fans de grasseries Hong Kongaises, mais sûrement pas grand monde d'autre. Quelques parodies et références sont sympathiques, le surjeu de Ronald Cheng est bien délirant, mais l'ensemble ressemble un peu trop à du sous Stephen Chow. Derrière les gags, il n'y a plus grand chose, ni histoire un minimum intéressante et originale, ni sous niveau de lecture. Le film n'est pas vraiment déplaisant, mais pas plaisant non plus. En grand fan de comédie HK bien grasse, je monte à la moyenne, mais les personnes un minimum allergiques à ce genre de comédie vont rapidement frôler l'overdose. Crétin donc, assumé, mais manquant tout de même de talent d'écriture pour concurrencer les ténors du genre.
Ronald Cheng dans le texte
Souvent les suites d'un hit souffre de la comparaison comme dans le cas des Love Under Cover par exemple. Compartivement, Dragon Reloaded s'en tire plutôt pas trop mal. Certes, il y a ici un peu moins de parodies cinématographiques que dans le premier. Ici la vedette c'est et si parodie il y a, on pourrait presque dire qu'il s'agit d'autodérision. Bien évidemment celui-ci en fait des tonnes, mais après tout c'est là le principe même de son comique, pourtant on sent bien que cela ne lui suffit pas forcément. Par rapport à ses films précédents, commence à poindre un aspect romantique doux-amer qui vient un peu améliorer l'ordinaire avec cette petite romance et la chanson que Ronald interprète (n'oublions pas qu'avant de tourner, il commença comme chanteur). On souffre donc moins ici du manque de rythme et de l'aspect parfois répétitif du comique (la troisième soeur par exemple) que dans le premier film qui était plus monolithique dans le ton.
Vincent KOK Tak-Chiu a encore une fois fait un film sur mesure pour Ronald Cheng, abandonnant les excès pourtant jouïssifs de Super Model, pour lui donner un rôle un peu plus ambigu où Ronald Cheng peut faire preuve d'une plus grande diversité de jeu tout en restant fidèle à l'image de comique que le public a de lui. Cette amorce de virage est peut-être le coté le plus intéressant du film pour qui apprécie Ronald Cheng. Quant aux autres, ils n'y trouveront vraisemblablement aucun intérêt.
29 septembre 2005
par
jeffy
Little Dragon
Effectivement, ce second volet des aventures des policiers loufoques est largement supérieur au premier, mais toujours aussi décousu. Simple suite de gags sans queue ni tête et d'une qualité inégale, il ne cherche qu'à séduire son large public; au moins surnagent dans cette avalanche de blagues quelques rares moments du meilleur de la comédie HK non-sensique, tel ce commissariat de quartier entièrement conçu pour mettre ses "clients" à l'aise (salon de massage et open bar inclus).
Finalement, tout dans "Dragon Reloaded" fait penser à une sorte d'hommage à l'intention des comédies typiques de l'archipel des années '80s, à commencer par la surenchère inégale des blagues, le non-sens total et la constitution d'un trio de comiques.
En revanche, la participation de Ronald Cheng est totalement anodine. Son rôle aurait finalement pu être interprété par n'importe quel comédien et prouve une fois pour toutes les propres limites de son "talent" : il n'en a aucun !
Ronald Cheng - pour l'instant - n'a pas du tout l'étoffe de pouvoir s'imposer un jour comme un grand comique. Prétendu héritier au trône d'illustres modèles comme les frères Hui ou Stephen Chow, il lui manque un ingrédient essentiel : celui de la création d'un PROPRE personnage. Il sait grimacer, gesticuler, n'a pas peur du ridicule; mais son rôle est totalement anonyme. Il aime à se déguiser (mais n'en fait pas un thème récurrent dans ses films), il sait chanter (seule nouveauté, que les producteurs semblent avoir essayé d'inclure dans le présent film); mais il ne possède d'aucune psychologie propre.
Tous les grands comiques tenaient leur "personnage" : Chaplin, Keaton, Laurel & Hardy. Hui et Chow ont parfaitement assimilé cette leçon et ont réussi à créer le leur (le second s'étant d'ailleurs largement inspiré du premier). Cheng accumule grimaces, singe ses illustres modèles (jusqu'à - lui aussi- imiter Bruce Lee, vénéré dans tout film de Chow), mais reste parfaitement anodin.
D'où une totale indifférence à son égard, noyé qu'il se trouve sous l'avalanche de gags par ailleurs.
Un joyeux foutoir, mais avec suffisamment de blagues réussies que le divertissement soit total.