Junta | 4.5 | Sexy lady on the floor !!!!! |
Ghost Dog | 2.5 | Dhoom and dhoomber |
C'est ce que nous assène le refrain de l'une des chansons de Dhoom 2, et cette phrase reflète exactement l'esprit du film. Dhoom 2, plus gros carton de l'année 2006 en Inde, représente le style Bollywood / MTV / Biatch poussé à son paroxysme :
- la musique : de la pop dance entraînante à l'excès qui rentre facilement en tête. C'est vivant, léger, ça bouge bien et c'est tout ce qu'on lui demande. En dehors des scènes chantées la musique est constamment présente, appuyant lourdement n'importe quelle petite émotion qui pointe le bout de son nez. On est toujours à 2 doigts de l'overdose mais heureusement la marchandise étant acidulée on arrive à tenir sans trop de soucis.
- l'action : too much à souhait, présente du début à la fin. Le réalisateur
- l'histoire : ridicule, sans queue ni tête, épousant tous les poncifs du genre, mais est-ce étonnant ?
Au final on a une oeuvre régressive qui pourrait s'apparenter à du Michael Bay indien (toute proportion gardée au niveau de l'action). Si vous aimez les sensations que procurent ce style de cinéma vous serez alors aux anges car Dhoom 2 va à fond dans son concept, par contre si vous y êtes réfractaire vous allez vivre un véritable enfer...
Dhoom 2 est dans la lignée de films comme Krrish ou Don qui donnent une nouvelle dimension au cinéma hindi ces dernières années. Gros budget, méga-casting de stars, lieux de tournage internationaux (ici Rio de Janeiro), ces films conjuguent scènes d’action spectaculaires, intrigue policière et ballets musicaux en lorgnant beaucoup vers l’Occident, ses Mission : Impossible, ses James Bond et ses clips MTV, et sans aucun scrupules vis-à-vis de la frime et du roulage de mécanique totalement assumés. Ici, chaque présentation de personnage donne lieu à un montage percutant, à des yeux langoureux de jeunes femmes top canons, à de grands éclats de musique et à de grands ventilateurs qui soufflent dans les cheveux, sans oublier le plan sur la Rolex ou sur la paire de Rayban, chaque affrontement ou course-poursuite est sur-découpée jusqu’à l’infini, rendant toute crédibilité superflue, et chaque rebondissement est plus énorme que le twist final de Usual Suspects. Seuls quelques clins d’oeils à Sholay ou Koi... Mil Gaya viennent rappeler l’attachement du film à la grande famille bollywoodienne.
On aime ou on n’aime pas le genre, cette sorte d’hyper-divertissement poussé au paroxysme de ses capacités et frisant franchement l’overdose. Dhoom 2 a néanmoins la qualité de carburer au super, avec peu de temps morts, et avec même certains passages plutôt bien trouvés (cf. les déguisements et les ruses de Hrithik, qui se détache du lot). C’est aussi une évolution symbolique de l’industrie cinématographique indienne, qui n’hésite plus à concurrencer Hollywood sur son propre terrain de jeu tout en faisant entrer ses personnages dans une nouvelle ère moderniste, où l’on n’a plus peur de s’embrasser sur les lèvres, de gagner énormément d’argent ou de suivre son cœur…