Duo de teenage stars pour un drame Dunlopillo
Grand retour des deux jeunots beau gosse qui ont changé d'allure pour se donner à présent des airs de gangsters. Et finalement, ce qui a marché pour l'un a plutôt eut l'effet inverse sur l'autre. Kwon Sang-Wu, qui était très bon dans les comédies teenages par sa bouille sympa et son petit zozotage en prend pour son grade dans le rôle d'un sous-chef de clan ; pas crédible, toujours en train d'insulter dans tous les sens mais sans trouver la profondeur de son personnage. De l'autre coté, Song Seung-Heon, qui était particulièrement ridicule dans les comédies romantique, se retrouve ici gagner en charisme et en sérieux. Son jeu sobre est tout à son honneur, et il ressort grandit de ce film qui est tout au plus un film pour calmer les insomnies pendant les chaudes soirées d'été.
Encore un film sur la mafia, avec de la baston comme seuls les Coréens savent en faire, mais le scénario ressemble un peu trop à celui de Friend, dans lequel une bande de potes deviennent ennemis lorsque l'un d'eux rentre dans un gang. Après, baston, prison, retour, baston, réflexion, baston, nouveau plan et baston. Et tout le monde meurt à la fin sauf celui qui est plus malin que les autres. Il faut reconnaître que la dernière scène du film (pas l'épilogue larmoyant et inutile...) est sans doute la plus intéressante, puisqu'elle donne de l'importance à un faire-valoir et qu'elle concrétise la bêtise des autres. Bref, en général, un film ennuyeux très loin de son modèle.
27 juillet 2008
par
Elise
Fake
Également connu sous le titre anglais Destiny, Fate / Sook-myeong (2008) du cinéaste sud-coréen Kim Hae-gon est un film d’action dans l’univers de la pègre. Fate c’est Friend (2001) de Kwak Kyung-taek. Des Friend, il y en a eut à la pelle depuis ces dernières années sans toutefois atteindre le même niveau. On pourrait faire le même constat en ce qui concerne la comédie mélodramatique My Sassy Girl (2001) et les pastiches qui l’on suivit. Fate c’est le énième film d’une amitié masculine qui se termine mal. Si Fate apportait au moins quelque chose, on n’en sortirait sans doute pas aussi déçu. Le film est un éternel déjà vu des plus affligeant qui soit. Situation, personnages… tout y est stéréotypés à outrance, s’en serait presque pathétique, ronflant même, j’ai dit presque... ?
Le film de Kim Hae-gon n’a rien pour lui, même ses acteurs jouent des personnages trop gros pour eux, ils n’ont pas les épaules assez grandes, celles de ces gangsters. Ils sont tout juste bon à jouer les gravures de mode, une vitrine de grand magasin en somme. Regardez mes tablettes de chocolat, qu’est-ce qu’on est viril, ouah… on n’affiche à la vue de ce désastre qu’une moue désobligeante. Alors oui ça cogne et après ? On a le droit aux mêmes enchaînements de scènes bateau, rien de palpitant sachant que tout est joué d’avance.
Fate est décevant selon ce qu’on attend du film, moi qui n’en attendais rien, j’en suis consterné. Á la limite, on pourrait retenir la fin tant connue parce que tant vue sur le déroulement choisi et là je pense à un personnage en particulier. Cela ne sert pas à grand chose de Spoiler, passons, alors si des fois vous avez le courage et du temps à perdre… J'y pense, et la ponctuation « géniale » du film avant générique avec ces ultimes plans où la joie et l’amitié allaient bon train… ? Non, vraiment affligeant et sans imagination.
Un destin trop bien connu
L'attente était énorme autour du film; d'une part, par ce que "Fate" marque le retour devant la caméra de la teenage-star Song Seung-hu, qui en a profité de son service militaire pour muscler son beau corps adulé et changer de l'image de l'amoureux transi en celui de wannabe-gangster. Ensuite, parce que le buzz autour du film était très élevé, si bien que les japonais – pourtant si prudents en cette période de "tension" entre les deux pays – ont préacheté pour une somme relativement forte ce film, qui était dit mettre un terme à la traditionnelle lignée d'échecs des films locaux sortant au mois de mars en Corée.
Enfin – note plus perso – on pouvait s'attendre à un minimum de la part de l'acteur ("Frères de sang", "Marrying the mafia") devenu réalisateur ("Between love and hate") Kim Hae-gon, qui est également responsable des scénarii de "Failan" ou encore "Sword in the moon".
Désenchantement ! Kim semble finalement plus à l'aise devant la caméra que derrière et manque singulièrement d'une touche personnelle niveau mise en scène. "Fate" s'intègre donc dans la longue lignée de films de gangsters coréens formatés, dans lesquels chaque élément scénaristique est largement prévisible. Même la fin, on la sent venir de très, très, très loin; et ce n'est pas cette confusion totalement inutile autour des personnages avec des incessants allers et retours dans le temps pour en dévoiler un peu plus sur leur "mystérieux" passé (et des beaux corps d'athlètes des quatre persos principaux, notamment au cours d'un match de rugby), qui brouilleraient les pistes.
Pour tout nouveau fan récemment acquis, "Fate" constituera très certainement une bien belle surprise; pour d'autres, qui n'en auraient vu que quelques rejetons de ces dernières années (ou fan de ciné HK de la fin des années 1980 / début des années 1990), l'historie semblera toute tracée.
