Colic

Il y a une part de sadisme en moi. Dès que j'apprends d'être bientôt père, je me re-loue "Rosemary's Baby" de Polanski, mate "A l'intérieur" avec ma douce et tendre (qui ne me parle plus depuis), ressort "baby Blood" de derrière les montagnes de K7 vidéo poussiéreuses et en profite pour enfin mater "Colic".

 

S'il y a une chose, que les thaïs savent faire, c'est chiader leurs campagnes marketing et affiches commerciales. Il n'y a qu'à se souvenir des superbes affiches de la série "Art of Devil", qui ne vaut d'ailleurs que sur la promesse des superbes visuels. Et que dire du tout-puissant studio Sahamongkol (ah…c'est eux, qui se cachent également derrière ce "Colic"), qui met l'eau à la bouche de tous les fans d'arts martiaux avec leur poulain Tony Jaa et autres véhicules à CHUPONG Dan ?!!

 

L'ancien réalisateur de films publicitaires Patchanon Thammajira semble avoir tout compris à ces méthodes un peu douteuses pour vendre un produit. Au-delà du choix du titre un peu malheureux, mais tout de suite accrocheur, il arrose les sites Internet avec des premières affiches teasers présentant un bébé avec une seule main à côté d'un mixer ensanglanté ou alors un bébé en pleurs avec l'empreinte d'une main littéralement "enfoncé" dans la peau du pauvre bout de chou. Des teasers, qui font leur petit effet – et pour une fois, ils ne sont pas mensongers, puisque ces scènes se retrouvent bel et bien dans le film (même si la scène du mixer est un peu torché et un simple cauchemar).

Que dire du résultat final ? Les premières cinquante minutes, j'étais prêt à coller une autre de ces critiques habituelles dévastatrices liées au cinéma thaï…avis finalement changé à la vision de la dernière partie du film diablement efficace. Les nerfs passablement en vrac pour devoir subir – en même temps que les parents – les pleurs incessants du bébé, les morts commencent à pleuvoir à la manière d'un "Destination Finale"; puis le "danger" est clairement identifié et peut (plus ou moins, car l'intrigue réserve un petit hic) directement s'attaquer au bébé. Et là, il faut dire, qu'un certain sens protecteur, que l'on soit papa ou non, se déclenche et tienne à ce que l'enfant s'en sorte bien – surtout face à l'attaque de quelque force invisible et donc d'autant plus redoutée. Qu'importe cette incroyable stupidité des parents à toujours voulu isoler leur bébé dans sa petite chambre (en même temps, il n'arrête pas de chialer – surtout pour avertir d'une mort imminente dans son entourage; pas sûr, que j'aurais aimé rester auprès de lui moi non plus…) et que des nombreux raccourcis scénaristiques gâchent quelque peu la vraie réussite du film: les dernières minutes sont diablement efficaces et réussissent à pousser le trouillomètre, surtout en regardant le film dans le noir complet, au milieu de la nuit (et seul, puisque – comme dit auparavant – ma femme ne me parle plus   ;   p ).

 

Plus sérieusement, le film aurait gagné à être réécrit et mieux équilibré. Il y a une vraie histoire à tirer de ce brouillon d'idées et surtout à rééquilibrer une première partie beaucoup trop longue et peu spectaculaire. En l'état, "Colic" reste quand même l'un des films d'horreur les plus réussis de ces derniers mois.