The Wicked City a beau être une date dans l’animation nippone, il souffre aujourd’hui du poids des ans, d’une certaine lourdeur qui l’empêche d’être aussi euphorisant que les meilleures productions SF d’un Otomo ou d’un Oshii. Car artistiquement, ces deux derniers ont fait mieux, à des époques sensiblement identiques. De plus, ce polar post-apocalyptique est entaché par une vraie pesanteur au niveau de son intrigue, et un doublage original effarant de mollesse. Pourtant, une sécheresse sidérante se dégage du premier film de Kawajiri Yoshiaki. Une violence et des trouvailles visuelles que l’on peut obtenir par un trait de crayon, celui qui met sur papier les déviances les plus totales, celles qu’un film live ne peut que pénétrer en surface. Certaines séquences comme l’attaque de la femme araignée, des agents aliens ou de l’immense ver sont autant de scènes marquantes que d’épisodes jouables dans un jeu vidéo old school. Osons même parler d’affiliation entre les moments les plus violents du film et l’univers du porno. N’a-t-on pas déjà vu la séquence du viol, celle où l’agent se retrouve enchaînée, impuissante face à la brutalité des aliens, dans un Roman porno ? L’éclairage et la photographie en sont des échos presque évidents.
Les réalisateurs d’AV d’aujourd’hui n’ont-ils jamais confié avoir puisé dans l’univers du manga pour mettre en scène tout un tas d’idées saugrenues ? Cet immense ver s’introduisant dans la gorge de la coéquipière de l’agent Renzaburo ne renvoie t-il pas à ces AV où de jeunes femmes doivent faire face à des tentacules arrivant de toute part ? Ce liquide visqueux régénérateur ne fait-il pas non plus pensé à ces douches particulières, si prisées par les cinéastes d’AV ? Plus que ces séquences marquantes, tout ce qui touche de près ou de loin à l’organique permet de voir combien les idées créatrices des dessinateurs font mouches : cette femme alien qui tente d’absorber le petit vieux est une pure vision de cauchemar, rappelant en partie le cinéma horrifique de Cronenberg de la fin des années 70. Ce cinéma de mutation qui aura tant marqué une génération de fans de science-fiction. The Wicked City est alors au même niveau, un film de transition, où le post-apocalyptique côtoie aussi bien le cinéma de genre pour adulte, pour une alchimie réussie. Une vision d’un monde futuriste doublée d’un pessimisme politique réel.
Tout est là. Le dessin des personnages, le découpage caractéristique, les démons, l’ultra violence, l’ambiance… jusqu’à Hideyuki Kikuchi à l’histoire originale, écrivain/scénariste auquel Yoshiaki Kawajiri doit beaucoup, de ce film-ci à Vampire Hunter D Bloodlust, en passant par le très mineur Demon City. Wicked City a été copié mille fois. Il n’a jamais été égalé. Même son réalisateur peinera à réitérer l’exploit, le pourtant monstrueux Ninja Scroll, bien que jubilatoire, n’apportant pas d’innovation réelle pour se dissocier de cette claque de 1987. Ici le polar est bon, les personnages bien écrits, le mélo réussi, les scènes cultes s’enchaînent, les passages « hard » sont dérangeants… A quand un film live qui rende enfin justice à cet univers particulier, si bien décrit en seulement 80 minutes d’un « simple » dessin animé ?
Je ne résiste pas au texte d'intro avec voix off ténébreuse qui vous met direct dedans :"Aujourd'hui nos cités sont devenues des géantes d'acier et de béton contrôlées par la technologie électronique et les ordinateurs. Nous nous croyons donc maître de notre environnement et à l'abri de tout danger. Nous croyons que la science et la logique peuvent fournir une explication à tout... Et pourtant, il existe bien des phénomènes qui dépassent les frontières de la raison et de notre savoir, mais nous ne pouvons les anticiper et nous n'admettons pas leur existence.
Les hommes se cramponnent à l'idée du bonheur et de l'ordre, ils recherchent la satisfaction de leurs désirs dans les plaisirs éphémères, en refusant de vivre ou de comprendre les dimensions effrayantes du monde obscure qui existe parallèlement avec le monde que nous pensons connaître...".
Il faut essayer voir Wicked City en dernier car le premier long métrage de Yoshiaki Kawajiri est aussi le chef d'oeuvre de sa filmographie actuelle, Ninja Scroll et Vampire Hunter D Bloodlust ne faisant que caresser cet hallucinant Wicked City.
La raison la plus évidente est que c'est le meilleur scénario dont il ait disposé. Cette histoire mêlant polar, fantastique et romance de manière à peine croyable et tellement belle à la fois avec un couple de héros très réussi. Jamais on aura vu autant de séquences aussi suprenantes se succéder dans un de ses films et c'est aussi de loin son opus le plus violent. On a vraiment l'imression d'assister à l'apogée de son cinéma, la froideur de la mise en scène ici est marquante. De par certaines scènes difficiles et inhabituelles, -nous sommes dans un anime, donc tout est permis-, Wicked City est clairement à ne pas mettre entre toute les mains. Il m'a moi même fallu deux visions pour que j'apprécie à sa juste valeur ce grand morceau de cinéma.
Je préfère NINJA SCROLL mais celui çi est en deuxième position. Il m' a pourtant plus marqué par rapport à Ninja Scroll.
Un seul reproche : Beaucoup trop court...
Rien de très marquant dans ce dessin animé, mais ensemble sympa.
J'aime bien la façon dont sont dessinés les personnages.
Passage préféré: les transformations en femme-araignée.
ce n'est pas aussi bien que ce que je croyais, il ya des aspects réussis (persos, côté fantastique,) mais la qualité visuelle n'est pas au top, il y a des passages peu accrocheurs, et ça aurait pu être réduit d'au moins 10-15 minutes à mon gout. malgré cela ça reste agréable à mater.
Un film envoutant, dès ses scènes d'ouvertures, avec cette femme/monstre/araignée et ces chara design particulier, c'est du tout bon. Pour ma part je préfère l'univers visuelle de Ninja Scroll ou l'ambiance gothique de Vampire Hunter D mais Wicked City est assurément un très bon animé, qui préfigure largement les deux chefs d'oeuvres cités précedemment. A voir absolument pour les fans de Kawajiri et de sci-fi cyber.
Pour un film qui date de 1987 il est d'une bonne qualité esthétique. De plus le monologue du début est très prenant. Et à l'intérieur ont y trouve une petite touche de tolérance sur la différence.
Mais pour le reste, ce film ne m'a pas emballé plus que ça.
Du sexe, de la science fiction et un peu de gore. Moi j'suis pas spécialement fan de ce genre. Ca se regarde, mais sans + pour un mec comme moi. Je ne l'ai surement pas apprécié à sa juste valeur.
Donc avis aux amateurs.
Dans le même genre je trouve que Urotsukidôji est mieux (il va beaucoup plus loin dans l'érotico/fantasy/gore).
Une maîtrise formelle à coupée le souffle, avec ces plans, cette animation et surtout ces couleurs (rouge et bleu très sombres et peu contrastés) chers a Kawajiri.
Si on omet quelques conventions du manga un peu inutile (le vieux pervers), ce film est plus que vivement conseillé.
Fan de Kawajiri depuis "Ninja Scroll" et "Vampire Hunter D:Bloodlust", j'étais curieux de mater ce film datant un peu (1987, qd même).
Mélangeant de nombreux mythes (réalité double, enfant-sauveur né de 2 races différentes), films ("The Thing", "Urotsukidoji") et genres (polar, fantastique, horreur), WICKED CITY m'a pris à la gorge dès le début pour ne plus me lâcher.
Tout y est poussé à l'extrême: couleurs sombres ou saturées, violence, gore, sexe & action...mais avec un tel sens du rythme et SURTOUT du découpage qu'on reste scotché.
Passages jouissifs tant que malsains s'enchaînent naturellement pour nous conduire vers un -petit- retournement de situation final.
De plus, un oeil averti reconnaîtra dans le personnage du ch'ti vieux l'espion de "Ninja Scroll", alors à venir.
Ce film est grand, un point c'est tout!
Domo Arigato, Kawajiri-sama!
Ce film est un petit chef d'oeuvre. Mélange de fantastique gore et d'érotisme dérangeant. Pour moi, il reste un must et sans doute le meilleur animé de Yoshiaki Kawajiri à ce jour.