Ca ne laisse pas un grand souvenir
Voilà un manga qui aurait pu être bien, si tout avait été à la hauteur des graphismes. A côté de ça, le sujet est bateau et le traitement ne l'est pas moins. L'intérêt principal de l'auteur semble plus se porter sur les jolies filles que de développer un minimum son propos. Les scènes s'enchaînent sans fond et sans saveur. Pas de quoi se réveiller la nuit.
Intéressant sans être grandiose... et à ne pas laisser entre les mains des enfants !
Un sujet éculé mais qui peut encore faire mouche...
On ne peut pas dire que l'histoire de Chirality soit vraiment novatrice.
Les premiers périples d'humains dans des monde post-apocalyptique, dirigés par des machines pouvant prendre possession de leurs pauvres corps, les transformer et les soumettre à leur volonté, sont apparus avec l'avènement de l'informatique et les peurs qui en sont nées.
Pourtant, bien que le sujet ait déjà été maintes fois exploré, la façon dont celui-ci est traité peut encore donner un résultat intéressant. C'est à mon avis le cas de Chirality, à mille lieus au dessus de Blame, qui reprend pourtant les mêmes concepts.
Une histoire intéressante ?
Bien sur il ne faut pas attendre de grandes envolées philosophiques dans Chirality. Il s'agit tout simplement d'une histoire de SF classique, bien menée, intéressante, et c'est déjà beaucoup! Le suspens est ménagé, l'intrigue se dévoile peu à peu, pas trop complexe, mais suffisamment développée pour ne pas laisser l'impression de massacres gratuits. Il est vrai qu'en lieu et place des massacres de Blame on trouvera des scenes d'amour tres crues (surtout dans le tome 3).
Bien que traitant d'un sujet classique, Urushihara nous propose un scénario clair, sans pour autant être totalement transparent.
Les combats sont brefs, légèrement emprunts de violence, mais sans excès. Un juste milieu entre le gore de Blame et les combats sans sang et pour ainsi dire sans violence à la Sailor Moon.
Enfin l'histoire d'amour entre Carol et Shiori, bien qu'emprunte de beaucoup de naïveté et ne laissant que peu de place aux jeux de la séduction (ce n'est pas du Katsura, on attend pas 10 ans pour connaître les sentiments des autres, on s'aime et on le dit... comme c'est d'ailleurs souvent le cas dans les situations de crise ou de guerre), cette histoire d'amour donc, est assez mignonne et apporte un peu de piquant et d'allant au récit. Cette relation gagnerait cependant à rester plus platonique (à mon humble avis).
Bien sur on peut reprocher son côté simpliste à l'aventure de Shiori et Carol. Toutes les deux pages les héros font un rempart de leur corps pour protéger leur amant, à chaque fois qu'un personnage est menacé, le pistolet sur la gorge, la machine est abattue juste avant d'avoir commis l'irréparable, et un de nos héros (en général Carol) apparaît comme doit le faire tout bon justicier qui vient d'accomplir son oeuvre... Bien souvent on a le sentiment d'osciller entre les aventures des héros de la bibliothèque verte et les sentiments à 2 francs des romans de gare (le tout agrémenté de nombreuses scènes avec des jeunes filles peu vetues)...
C'est simple, plutôt gentillet (le scénario, pas les images...), mais ça marche! Comme dans Plastic Little, du même auteur, l'histoire est un bon petit dépaysement, pas trop complexe, qui vous permettra de vous libérer un peu l'esprit après une longue journée de travail.
Une réalisation très soignée
Si l'histoire n'est pas désagréable, à défaut d'être grandiose, le principal intérêt de Chirality vient des dessins.
Satoshi Urushihara est décidément un maître, même s'il a (à mon goût tout du moins) un peu trop tendance à placer une fille nue ou une scène de baiser (je laisse le "r" pour rester correct) toutes les 3 pages (une de temps en temps c'est agréable, mais comme en toute chose l'excès finit par nuire). Ne vous méprenez pas tout de même, Chirality n'est pas un manga X (quoique le tome 3... On dépasse le stade du nu et du baiser...)!
Toujours est-il que les dessins sont extraordinairement beau et que le découpage donne un dynamisme au récit qui lui permet d'accrocher le lecteur. Les GM armés jusqu'aux dents, les villes en ruine, les personnages masculins comme féminins : d'un point de vue graphique, rien ne laisse à désirer dans ce manga!
Pour conclure : Chirality propose une histoire loin d'être inoubliable mais pas pour autant inintéressante, le tout soutenu par une très bonne mise en forme. A lire, mais pas nécessairement en toute priorité (et évidemment interdit aux mineurs).