Avis express
L’une des qualités de Burma VJ n’est pas forcément d’être soufflant par son authenticité revendiquée dès les premières images. Il est un beau témoignage des difficultés sidérantes endurées par la presse pour exister et transmettre la moindre image. Les journalistes, durant le terrible épisode de l’été 2007, n’ont tout simplement pas le droit d’exister, subsiste alors une presse sous-terraine, dissimulée dans des locaux un peu partout –jusqu’en Thaïlande, refuge de notre journaliste-, tentant de prendre la moindre image planqué derrière une roche, une fenêtre ou dans la foule de plus en plus soudée à mesure que le mouvement prend de l’ampleur. Les moines n’y sont pas pour rien. Reste que si la plupart des images sont édifiantes, les séquences du journaliste Joshua semblent être trop mises en scène et trop écrites. Un surplus inutile, qu’un Rithy Panh avait bien senti en jouant la carte de l’économie à ce niveau là, avec le terrible S-21, qui donnait toute cette dimension effrayante à son film. De même que le jeu d’ombre visant à ne dévoiler que peu d’informations sur l’identité du journaliste sent un peu le procédé. En dehors de ces défauts, Burma VJ est un témoignage vérité essentiel, un témoignage que l’on doit intrinsèquement aux images plutôt qu’aux confessions de celles et ceux qui ont vécu ce triste épisode. A noter que le film concourt pour l'Oscar 2010 du meilleur documentaire
Voilà un docu que l'on croirait formaté pour les tv occidentales. Je ne me prononcerai pas sur le fond politique, ne connaissant pas du tout la réalité du Myanmar. Evidemment le pays y apparaît comme un enfer, ce qui est sûrement vrai pour une partie de la population. Je trouve néanmoins que le docu est un peu "trop", les commentaires ajoutés aux images forcément "underground" forment un ensemble un peu pataud, bien adapté pour cnn ou la bbc. BURMA VJ vaut pour ses images qui, à défaut de révéler réellement la monstruosité du régime, permettent de voir un peu d'un pays quasiment inexistant au niveau international.
Ce qui n'a pas aidé, c'est la diffusion sur Arte dans le cadre d'une soirée spéciale Aung San Suu Kyi, personnage presque déifié, à raison peut être, mais le tout faisait un peu propagande.