Une bouleversante histoire d'amitié
John Woo signe déjà en 1990 son chef d'oeuvre absolu et l'une des oeuvres les plus engagées de sa filmographie. Par où commencer lorsqu'on évoque Une balle dans la tête? Il y a tellement de choses à dire sur ce qui représente pour ma part mon film HK préféré et mon film culte. Une histoire d'amitié inoubliable entre trois hommes en sans cesse recherche de sensations, d'argent et de bagarres. La rue n'offre pas le grand luxe, et l'on s'occupe avec les moyens du bord, à dealer ça et là pour se faire un peu d'argent et payer le mariage des copains, bref un quotidien pas forcément emprunt de joie. C'est par une embrouille qui tourne mal que nos trois compères vont être amenés à quitter HongKong et laisser femmes et proches orphelins de leur présence. Direction le Vietnam pour échapper aux représailles et pourquoi pas par la même occasion se faire un peu d'argent, un voyage long et périlleux qui mènera les trois amis droit en enfer. Dans Une balle dans la tête il y a déjà un casting remarquable. Un casting fait de Tony Leung encore tout jeune, mais tellement pro et sincère qu'on ne peut s'empêcher de garder en mémoire ses mémorables séquences de torture et son étonnante facilité à communiquer ses émotions (attachement de ses proches, de sa femme). Il y a aussi Jackie Cheung, dans un rôle fait sur mesure, admirable composition d'un mec aux immenses ambitions, rendu complètement dingue suite à de terribles supplices. Waise Lee, cruel et radin, représentant la mauvaise face de l'amitié, prêt à tout pour ramener un peu d'or au pays quitte à laisser ses amis sur le coin de la touche, ou au pire des cas s'en débarrasser. On finira avec Simon Yam, redoutable en guerrier mercenaire, présent pour la même cause que nos trois compères. Ils forment à eux quatre une bande inoubliable, attachée malgré tout ce qui se passe autour, héroïques et gentlemen par la même occasion.
Une balle dans la tête c'est aussi l'apologie d'une mise en scène éblouissante, étourdissante, proche de tomber en syncope à chaque travelling captant explosions, villageois en furie et gunfights monstrueux à s'en damner, dans une ambiance surréaliste reléguant les Apocalypse Now et Full Metal Jacket au rang de série TV (en exagérant). Tout est maîtrisé, sur maîtrisé, d'une efficacité à toute épreuve, chaque poursuite fait preuve d'une tension palpable, assommante voir épuisante. On ressort de la projection un peu chose, un sentiment d'avoir passé deux heures devant le travail colossal d'un passionné et d'un mec qui avait quelque chose à dire. Ne vous étonnez pas de revivre la séquence du jeune militant stoppant un char d'assaut à lui tout seul en guise de protestation face à l'occupation militaire américaine. Ne soyez pas étonné de voir aussi tomber de pauvres civiles par grappe entière, sous l'afflux des balles et des coups de crosse, coups gratuits ou non (tortures dans le camp de prisonniers, terribles de cruauté). Woo n'a pas peur de le montrer (formidable vaccin contre la violence, dans tous les cas) et le fait bien. Il n'a pas non plus peur de casser les codes nian nian de l'amitié, réduite ici à un parcours du combattant. Les trois amis vont se déchirer, sans pour autant que cela soit volontaire, loin de là au contraire. Simplement les horreurs de la guerre et l'argent facile font que l'on peut perdre rapidement les pédales. "On rentre tous les trois à HongKong" ne sera pas tenu, c'est foutrement légitime. Comment échapper à un régime puissant et armé jusqu'aux dents? Les mecs chez Woo sont souvent de bons tireurs, il n'y a pas à dire, de véritables machines de guerre même, mais ne nous leurrons pas, ils échoueront. Echouer n'est pas non plus synonyme de mort, c'est évident. Les protagonistes le sauront tôt ou tard.
Même en s'auto déchirant (la fameuse balle dans la tête infligée par Frank), il y a toujours moyen de rentrer au pays sain et sauf, faut-il encore savoir faire quelques concessions. Ainsi, l'amitié se détruit, nos trois amis jusque là inséparables ne le seront plus. Pour quelles causes? L'argent bien entendu. Woo filme alors le dernier acte, un peu comme une pièce de Shakespeare ou à la manière des grandes tragédies grecques, mettant en scène les anciens meilleurs amis du monde face à face pour régler les comptes du passé au Vietnam. Ultra violent, symbolique (le crâne de Paul) et aussi sombre que la mort, nos deux "amis" se mettent sur la gueule comme à la bonne époque, en voiture et aux 9mm. La classe. John Woo aura montré, tout au long de ses deux fabuleuses heures, comment l'homme peut changer selon les situations (guerre, argent). Il y glisse aussi un sérieux brûlot de la guerre, et rapidement ses partis pris (grands soldats US contre méchants soldats vietnamiens), mais on lui pardonnera tant son oeuvre fait preuve d'une maturité inouïe, digne de figurer dans le panthéon des meilleurs films de genre et dans les plus grands drames que le cinéma nous ai conté. Bon sang, peu de films peuvent se targuer de raconter si bien une histoire sur l'amitié et la survie, dans des élans dramatiques à en donner la chaire de poule, le tout accompagné par la bouleversante musique de James Wong, lancinante et au thème inoubliable. Elle restera longtemps gravée dans les mémoires, et n'oubliera pas de dire aux incorrigibles que John Woo fut en son temps l'un des plus grands cinéastes au monde. Un sommet du cinéma mondial, une date à retenir et un film à garder au plus profond de soi même. L'essence même du cinéma. A jamais.
LE MEILLEUR JOHN WOO !
Tous les grands films de John Woo sont extrêmes et à la limite de la caricature. C'est bien justement l'excès unique de ses films qui le définit et définit du même coup tout un pan du cinéma HK dont il est un des grands constructeurs, cinéma d'action avant tout, faut-il le rappeler. Le jeu des acteurs fait donc pleinement parti de cet excès tout comme l'enchaînement de situations extrêmes (ment improbables) construit l'empathie du spectateur pour une descente aux enfers inégalée. Tenter de comparer ce Woo en particulier aux étalons classiques du cinéma est à mon avis une erreur. La puissance jouissive d'Une balle dans la tête est évocatrice car elle ne met justement en jeu que les extrêmes et se fonde sur une vision du cinéma elle-même déformée et caricaturale.
Plus profond, personnel, dépaysant et moins gnangnan que the killer, Une balle dans la tête se résume à une plongée vertigineuse de l'amitié au coeur de la violence. D'une petite rix à hong kong à coup de canifs et de battes de base ball, niveau de violence basique pour les compères en question, le chemin tombe irrémédiablement vers l'excès de violence pour mettre à vif les personnages, brillante cristallisation du cinéma de Woo. La révolte qui explose tout d'abord puis l'horreur bien réelle de la guerre et des centaines de victimes civiles, et enfin l'escalade malsaine et unique qui suit ne sont qu'artifices bruts pour faire exploser les limites mêmes du fanatique de cinéma excessif. Dans un tel contexte, qui de l'amitié ou de l'argent sera le plus fort ? Le thème principal des films de Woo atteint ici ses lettres de noblesse les plus sanglantes.
De multiples personnages se croisent, s'entraident et se déchirent sans arrêt jusqu'au final crépusculaire. Les acteurs sur le fil y sont juste scotchants. Les scènes d'action extrêmes (moins chorégraphié que the killer), le rythme très particulier, sorte de course morbide pour la vie sur le fil du rasoir et une tonne d'autres merveilles font de ce film un chef d'oeuvre brutal et sans concession, digne héritier des polars âpres HK du début des 80's et consolidation majeure de son bestial "Hero shed no tears".
"Bullet in the head" est à mon avis le meilleur John Woo simplement parce que il est son film le plus personnel et le plus extrême. Celui où la concession, l'acalmie, le repos n'existent jamais, celui qui va jusqu'au bout du bout de la logique Woo : amitié écartelée, bafouée, densité, violence de l'action et pression non stop. C'est le film (avec "the killer" à moindre mesure) où l'on sent vraiment John Woo à fond, impliqué jusqu'au cou, motivé et donc motivant.
"Il s'agit une fois de plus de ces films dont les imperfections renforcent la dimension humaine de l'oeuvre." En effet, c'est ça aussi qui fait la puissance de "bullet in the head", son côté brut de décoffrage qui respire la sincérité de l'âge d'or du cinéma HK.
Une extraordinaire histoire d’amitié qui tourne au cauchemar sur fond de guerre du Viêt-Nam. Essentiel.
Pas grand chose de plus à ajouter par rapport à mes confrères, il ont presque tout dit : Une balle dans la tête est un coup de poing dans la gueule, un film choc qui raconte une histoire d’amitié gâchée par l’appât du gain, c’est-à-dire par quelques pièces d’or…
Réalisé par John Woo (qui pour moi n’a fait mieux qu’une seule fois avec The Killer), il est situé dans un contexte très spécial, la guerre du Viêt-Nam, que l’on ne voit habituellement que des yeux américains. Ici, ce sont des civils qui en sont les victimes et dont la vraie nature va se révéler au grand jour en toute impunité : d’où scènes de fusillades d’une longueur, d’une noirceur et d’une violence inouïes. Tout ceci engendre des moments de cinéma grandioses et terribles : les 2 balles dans la tête du copain ou l’enlèvement des 3 potes par l’armée vietnamienne. Véritablement inoubliable.
Ce film m'a marqué, si vous avez l'occasion de le voir, prévoyez de dîner léger et foncez sans hésitation.
Attention, ce film est magnifique et horrible à la fois. Magnifique
par le brio avec lequel le sujet est traité, la multiplicité des thèmes
abordés et la maîtrise du cadre temporel et historique. Horrible
dans l'histoire que ce film nous narre, l'histoire de trois copains qui vont
se déchirer à cause de l'argent, en oubliant de voir ce qui faisait
leur force, leur raison de survivre dans l'enfer de la guerre : leur amitié.
Même si l'on ne comprend pas tout de suite le titre au début du
film, son achèvement nous prouve qu'il n'est pas usurpé. Et même
plus : ce film aurait-il pu s'appeler autrement ? Autant vous prenez 99% de
la production cinématographique mondiale et vous êtes capable de
trouver un autre titre dans les trentes secondes (exemple : Kickboxer
-> "Jean-Claude Van Damme 1", Le syndicat du crime III -> "Romance mortelle à Saïgon" ...), autant pour ce
film, vous ne penserez qu'à une seule chose après l'avoir vu : une
balle dans la tête.
La force de film est immense, la route vers l'enfer suivie inéluctablement
par l'infâme Waise Lee (je le hais),
l'acte final désespéré de Tony
Leung, la tristesse que cela lui apporte et le poids qu'il aura sur les
épaules jusqu'à la fin de ses jours. Tout cela vous scotche à
l'écran, bloque votre respiration et vous amène à partager
ce désespoir ambiant.
Film le plus personnel de John Woo, fresque poignante sur l'amitié et grand film.
Une balle dans la tête est un film un peu atypique dans la carrière de Woo. On peut le comparer à Voyage Au bout de l'Enfer de Michael Cimino, dans son traitement "avant-pendant-après" guerre. On retrouve aussi des scènes très ressemblantes dans le camp de prisonniers. On quitte donc le cadre habituel des films de Woo, à savoir la ville, et plus spécifiquement Hong-Kong.
Tout comme le film de Cimino, Une Balle dans la Tête n'est pas centré que sur la guerre, mais développe surtout le thème de l'amitié. C'est à ce niveau le film le plus complet de John Woo. En suivant le destin de ces trois amis sur plusieurs années, Woo développe enfin complètement ce qu'il avait abordé avec Le Syndicat du Crime et surtout avec The Killer.
On retrouve le thème de la perversion par l'argent, et bien sur de l'importance
de l'amitié. La fin du film est assez grandiose à ce niveau, avec la scène dans le camp de prisonnier, suivi de LA scène du film, où Ben (magnifique Tony Leung) retrouve son ami Frank (magnifique Jacky Cheung) souffrant le martyr après avoir pris une balle dans la tête. Tout le génie de Woo se résume à cette scène, l'une des plus fortes émotionnellement dans les films du maestro. Autre scène marquante, celle où Ben retrouve Paul (infâme mais magnifique Waise Lee), devenu membre de la pègre.
On ne retrouve pas la vista des gunfights des autres films de Woo, sauf à de rares occasions. Mais le scénario s'y prête moins, et il y a quand même quelques passages impressionnants. L'important n'est pas tant l'aspect visuel que le fait d'être témoin de la destruction de l'amitié entre Ben, Paul et Frank. Woo en profite pour traiter des problèmes historiques de l'époque, et nous livre ainsi un de ses films les plus denses.
En deux mots : chef d'oeuvre. Pour moi, l'un des trois meilleurs films de Woo.
Un des plus beaux films sur l'amitié
Ce qui sépare un grand film d'un bon film est souvent trois fois rien, mais un trois fois rien qui peut faire passer un film de juste bon à grosse claque et Bullet in the Head en est l'illustration. Les défauts du film sont pourtant aussi béants que ceux du récent Windtalkers. Mais alors qu'est-ce qui explique que le drame sur fond de guerre du Viet-Nam fonctionne là où la fresque sur les navajos rate en partie son objectif?
Parmi les défauts, on a a priori une vision très manichéenne de la guerre si on veut absolument y voir un film sur le Viet Nam (gentils ricains contre méchants Viet Congs qui volent les civils et torturent les prisonniers, la variation sur la scène des prisonniers de Deer Hunter qui s'achève par l'arrivée de soldats américains en super héros), un montage parfois à l'arraché -on sent par moments le charcutage des scènes d'exposition pour arriver à une durée de deux heures-, des personnages pas très loin du stéréotype (Waise Lee->Harpagon, Jacky Cheung->le naïf, Tony Leung Chiu Wai->l'homme droit) joués par des acteurs (Waise Lee et Jacky Cheung surtout) qui en font des tonnes, une course-poursuite finale véritablement de trop et rajoutée pour remplir le quota scènes d'action du film (la fin alternative où l'on montre de façon suggérée Tony Leung tuer Waise Lee est bien meilleure). Ces défauts (qui n'en sont pas totalement, cf plus loin) n'occultent néanmoins pas quelques gros points forts du film: le coup sur la tête pris au début par Jacky Cheung (ainsi que l'assassinat d'une balle dans la tête d'un opposant par le Viet Cong) est d'autant plus frappant au revisionnage, le retour d'un Simon Yam tueur glamour défiguré renvoie à un Fritz Lang qui utilisait cet élément pour montrer la part maudite de ses personnages; Woo utilise son récit de perte de l'innocence pour faire une autocritique de son système cinématographique -vu que l'on s'est totalement identifiés aux personnages, la révélation dans le final de la face cachée de la chevalerie exaltée durant tout le film devient un cataclysme pour le spectateur- et les cadrages sont bien faits. Et les limites que pourrait avoir le film sont largement compensées par un seul point: l'émotion, ce truc dont parle sans arrêt Thierry Rolland mais qui est pourtant la chose la plus importante au cinéma.
Car si Tony Leung Chiu Wai est extraordinaire sans trop en faire (son personnage n'en a pas besoin, c'est le moins "excessif" du trio et Tony Leung lui donne facilement de l'épaisseur par son jeu), Jacky Cheung et Waise Lee se démènent comme des beaux diables pour faire exister leurs personnages et leur donner de l'épaisseur, n'ont pas peur de l'outrance et du ridicule que peut engendrer une prestation premier degré. Et comme leur outrance se semble pas laborieuse et forcée mais un produit direct de conditions de tournage chaotiques, ils offrent ainsi au film une partie de son intensité ce qui fait que la spectateur a envie d'y croire. Le potentiel dramatique des situations est exploité à son maximum par un scénario très écrit (interactions entre les personnages exploitées au maximum qui leur fait dépasser la caricature et donne toute son épaisseur à la question de l'amitié mise à l'épreuve, répétition au cours du film du motif de la balle dans la tête, multiplication des situations où l'on se retrouve à braquer son ami, la scène où Jackie Cheung avale une bouteille d'un trait qui est un modèle de dramatisation télescopant braquages, amitié, romantisme, chanteuse défoncée). Autre point: lors des scènes dans la boîte de nuit, le film joue de façon totale la carte du romantisme avec une chanteuse déglinguée écrasante de glamour qui sucite la chevalerie des héros et qui justifie totalement un acte aussi ridicule que de porter un femme sur l'eau. Quant aux clichés des scènes intimistes, ce ne sont pas ceux navrants du film de guerre us (soldats beaufs, comique troupier) mais une France de carte postale très touchante (donc des clichés qui réhaussent le film): la version instrumentale des Feuilles Mortes de Montand, le poster ensanglanté de Catherine Deneuve.
Le recours au mélodrame n'est pas gênant ici car il ne s'agit pas d'un film de guerre pur mais d'un film où la guerre est le décor qui sera le catalyseur de la fin tragique d'une amitié: en plus de mélanger les genres (mélodrame, film d'action, film d'aventures, western guerrier), l'originalité du scénario est de montrer des personnages qui passent "en touristes" dans une guerre, ce qui justifie le côté très carte postale de ce qu'ils voient. C'est du pur John Woo, un film qui n'a aucune vélléité de réalisme (ce que prouve l'usage de la Woo's touch lors des rares gunfights ainsi que des manifestations réprimées bien plus efficace pour montrer l'horreur de ce qui est décrit que la lourdeur pachydermique du Woo cuvée 2002), ce qui rend caduques les reproches sur sa vision du Viet Nam. Qui plus est, dans un mélodrame, plus les situations sont cliché, plus ça fonctionne vu qu'il n'est pas par définition un genre subtil. Romantisme, chevalerie, clichés francophiles, acteurs concernés, tout cela contribue à créer une dramatisation titanesque qui fait de Une Balle dans la tête une tragédie à l'intensité dramatique unique dans l'histoire du cinéma (et c'est en cela qu'on peut parler de miracle vu que les défauts mentionnés plus haut torpilleraient n'importe quel autre film et ils torpillent d'ailleurs en partie sa fresque navajo).
Quant à la question du montage, la version massacrée de la Soif du Mal a bien fait l'objet d'un culte cinéphile durant plusieurs décennies. Les défauts restants qui sont plus mineurs enlèvent-t-ils néanmoins à Bullet son statut de second magnum opus wooien juste derrière the Killer? Non si l'on considère que certains (dont moi) pensent que le Faucon Maltais est réalisé de façon académique et ne doit son statut qu'au fait qu'il ait mis en place le mythe Bogart, que d'autres trouvent Furyo mal monté, que le jeu de Nicole Kidman dans certains passages d'Eyes Wide Shut (que je trouve agaçant, surtout dans la scène du joint) n'a pas empêché le film de prendre très vite sa place dans l'histoire récente du cinéma, bref qu'un classique (recouvrant l'idée d'oeuvre qui fait date dans l'histoire de son art) n'est pas forcément un chef d'oeuvre (contenant l'idée de perfection). Car sa splendeur tragique et des acteurs en état de grâce font de toute façon de Bullet une oeuvre d'exception dans la filmographie wooienne, un film important parce que un des plus beaux, des plus poignants films sur l'amitié.
Que s'est-il donc passé en douze ans alors que la carrière américaine de Woo montre qu'il est toujours bon metteur en scène au moins rayon action? Tout simplement le fait que Woo n'écrive plus de scénarios originaux -ou qu'on ne les lui laisse plus écrire?-. Celui de Windtalkers n'est pas nul mais il n'est pas sans défauts et pas non plus renversant d'originalité: c'est du scénario de pur film de guerre -faisant que Woo filme la bataille la moitié du temps, chose qu'il ne sait pas faire, je comprends sa volonté d'élargir son registre mais...- là où celui de BITH se concentrait sur l'amitié et était bien plus original de par son mélange des genres -aventures, guerre, mélodrame, film Rebel Without a Cause, film d'action, film de romance- qui lui donnait toute sa puissance et son caractère à part. Donc d'un côté un film de guerre à l'ancienne inégal, de l'autre un film tout aussi bourré de défauts mais bien plus marquant.
Magnifique, horrible et brillant
Une balle dans la tête est un film très dur et très violent, aussi bien visuellement que
sentimentalement : il suffit simplement de voir la scène donnant son titre au film, elle
ne peut pas laisser indifférent. Comme souvent, nous retrouvons les thèmes chers à
John Woo, notamment le code d'honneur et l'amitié. Les scènes
de combat sont magnifiques, le scénario est recherché, en nous montrant
3 amis et leurs réactions face à la détresse d'autrui, l'argent,
et eux-mêmes.
Il s'agit d'un film magnifique avec une mention spéciale pour Tony
Leung dans le rôle de Ben : à ne pas mettre sous
tous les yeux.
Une descente en enfer et une formidable étude de la condition humaine
Bullet in the head est un film fabuleux à plus d’un titre. D’un point de vue cinématographique tout d’abord : une réalisation de très bonne facture, des acteurs talentueux, des scènes de combats très réussies, un ensemble qui sonne juste.
Mais ce qui fait réellement entrer ce film dans le Panthéon du cinéma est la profondeur humaine du scénario. Suivre la descente aux enfers de ces trois amis qui se trouveront finalement séparés par la cupidité est quelque chose qui ne s’oublie pas. Les réactions des différents personnages face à la détresse à laquelle ils doivent faire face au gré de leur différente rencontres, les choix qu’ils doivent faire, le rapport à l’argent, les liens qui les unissent… Tout semble si réaliste qu’il est très facile de s’immerger totalement dans l’histoire. Quand à la dernière scène, si porteuse d’émotion, elle constitue à elle seule un grand moment de cinéma.
Une remarquable descente au plus profond des sentiments humains, un incontournable.
IN THE HEAD
Tout a bien évidemment été dit et redit sur ce film dans les autres critiques présentes sur ce site et ailleurs. Réalisé par Maître Woo, cette oeuvre contient tous les ingrédients qui ont fait le succès de ses films : les valeurs de l'amitié, du courage, de l'honnêteté, du sacrifice (l'esprit de chevalerie), des gunfights impressionnants et une intrigue peu complexe mais qui a le mérite de nous tenir en haleine tout au long des 120 minutes. Ajoutez à la recette, la prestation convaincante des acteurs principaux, le très brillant Tony Leung notamment, et vous obtiendrez un film qui vous restera longuement ... in the head.
S'il ne faut voir qu'un seul film de John WOO, c'est celui là, et non pas le surestimé, mais néanmoins réussi, "The Killer". En plus le casting est vraiment énorme.
Des défauts mais bouleversant et tellement marquant
Comme toujours avec Woo, une certaine naïveté par divers aspects et quelques moments flairent bon le ridicule (décidement, les femmes sont toujours aussi nunuches). En fait, c'est le style de John Woo, et pourtant, c'est ce même style qui nous accroche à notre fauteuil deux heures durant sans voir le temps passer. C'est la frontière entre le ridicule et le passionnant, et il y a fort à parier que vous soyez transportés par une telle aisance de la mise en image, un tel sens du déroulement de l'histoire. Oubliez donc ses quelques défauts,
A Bullet in the Head est un film marquant.
Du grand John Woo !
Ce Film est un peu un ovni dans la filmographie de John Woo, habitué a montrer la violence comme un ballet dans ses films, ici même si on assiste a de beau gunfights (dans le bar par exemple) la violence est montrer de maniere tres realiste et ultra violente, un peu a la maniere de kitano. L'histoire comme souvent dans les films de woo est une histoire d'amitié entre 3 copains d'enfance qui vivent a hong kong et qui de fil en aiguille vont retrouvé en pleine guerre du vietnam. Je ne vous devoilerais pas l'histoire car si vous ne l'avez jamais vu, je ne veux rien gaché au plaisir de découvrir ce film magnifique. Les acteurs quand a eux sont vraiment exelent, pas de chow yun fat cette fois mais le trio Tony Leung, Jacky cheung et Waise Lee fonctionne a merveille sans oublier biensur Simon Yam bien que personnage secondaire qui signe la ça meilleure prestation jusqu'a present. J'espere que le film benificira dans pas longtemps d'un edition dvd (hk lengends ou hk video) digne de ce nom pour que le grand publique decouvre ce film vraiment incroyable et emouvant.
Essentiel
Je pense que tout ou presque a été dit sur ce film et c'est pour cette raison que je ne m'y attarderai pas. Tout simplement une oeuvre d'art au noir selon John Woo qui restera à jamais dans les anales du cinéma.
john woo the best
un film long mais tellement bon, je reste sur ma fin, à voir absolument
Un des meilleurs films que j’ai vu !
Mon premier Woo, je me souviens encore de ce choc la première fois que je l'ai vu !
Ce film est avant tout une fresque, une histoire d'amitié entre trois jeunes hommes : au début, ils font les '400 coups', ensuite plusieurs péripéties sur fond de guerre (John Woo en profite pour nous apporter rapidement un regard sur cette guerre), pour finir sur le bilan de leur amitié...à tous les 3.
John Woo, dans beaucoup de ses films (La Dernière Chevalerie, Le Syndicat du Crime 1 et 2, The Killer en particulier), donne un rôle primordial à la loyauté et ici, c'est le centre même du film.
Woo est connu pour ses fights, et ici, il y a pas mal de fights, mais ceux-ci sont bien plus violents, de par leur contexte, de par la psychologie des personnages, l'action n'a pas un rôle principal dans ce film, elle vient desservir l'histoire qui est le centre du film.
Les personnages sont charismatiques, notamment grâce à une très bonne interprétation des 3 personnages principaux, mais aussi des persos secondaires.
Jacky Cheung est carrément époustouflant par moment.
C'est pour moi le meilleur film de John Woo, et l'un des meilleurs films que j'ai pu voir, la réalisation n'est pas la meilleure qu'il ait pu faire, loin de là, mais tout est dans l'histoire, l'interprétation, le travail sur les personnages. C'est un film dramatique, un film d'action, on ne s'ennuie jamais ! Pas une seule seconde !
Bref, c'est un film magistral, une superbe histoire avec des acteurs à la hauteur, à voir absolument si ce n'est déjà fait, sinon, à revoir !
Tout simplement un des plus beaux films du 7ème art!
Que ce soit la mise en accusation de la violence absurde de la guerre, le drame de l'amitié qu'il met en scène, la réalisation, le jeu des acteurs, les dialogues, tout est sublime. Je dis superbe!
S'il ne devait en rester qu'un...
Pour l'introduction à Hong Kong, pour les scènes de manif, pour Tony et Jacky, pour la bouteille de whisky, pour le souffle de la BO,pour la scène ultime du bateau , pour la balle dans la tête, pour la course de vélo, pour le pathos, pour l'amitié qui se désagrège de minutes en minutes , pour le crâne, pour les histoires d'amour platoniques ou pas et pour tant d'autres choses, ce film est le number one toute catégorie et par KO !!!!!
un choc
Avec "Voyage au bout de l'enfer" (the deer hunter) dont il semble s'inspirer, le meilleur film sur la guerre du VietNam (devant Platoon, Full Metal Jacket ou encore Apocalypse Now).
Enorme Tony Leung.
Un beau film possédant quelques lourdeurs.
Très beau film, très éprouvant que ce "bullet in the head", porté par un trio d'acteurs remarquables. Sur un thème fort, John woo nous offre un divertissement dur, tragique, et réellement éprouvant, parsemé de scènes d'action folles.
Malheureusement, a trop vouloir en faire, certaines scènes sombrent dans le grand guignol et décrédibilisent l'ensemble. Reste une oeuvre marquant et émouvante, mais qui aurait gagné à manifester un peu plus de pudeur.
Un chef d'oeuvre de John Woo, d'une grande maîtrise
Un balle dans la tête est l'un des plus grands films de John Woo, son meilleur avec The killer et Volte/face (tourné aux Etats-Unis), et sans doute son film le plus personnel. Il s'agit d'un film d'une grande noirceur, totalement désespéré. Le scénario est très élaboré, le film ne se réduisant pas à une succession de scènes de gunfights. Au contaire, on remarque une grande unité de ton, une forme parfaitement appropriée à une histoire tragique d'amitié entre 3 amis qui finit par voler en éclat à cause de la guerre et de la cupidité.
Le film présente 3 personnages exceptionnels, interprétés de façon magistrale par Tony Leung Chiu-wai, Jacky Cheung et Waise Lee. La fatalité ne fera pas de cadeau, Woo n'occultant ni la barbarie de la guerre qui finit par détruire la personnalité de certaines personnes, ni la barbarie des hommes qui feraient n'importe quoi pour de l'argent. Le film entremêle histoire générale et histoire personnelle de manière hallucinante, chacune ayant des causes et des conséquences sur l'autre. Les scènes atroces se succèdent, sans laisser au spectateur le temps de souffler, en plongeant 3 jeunes gens idéalistes dans l'horreur de la guerre, qui en reviendront, s'ils ont survécu, soit brisés (Tony Leung), soit changé (Waise Lee), le plus pur et innocent (Jacky Cheung) étant impitoyablement sacrifié. Les illusions sont perdues à jamais.
Une balle dans la tête contient des scènes anthologiques, parmi les plus magistrales que Woo ait tournées : on peut citer la scène dans le camp de prisonniers, où Jacky Cheung est poussé à tuer d'autres prisonniers, la scène où Tony Leung retrouve Jacky Cheung rendu fou par la balle que lui a logé Waise Lee parce qu'il le retardait (un sommet d'émotion pure), la confrontation finale entre Tony Leung et Waise Lee (un sommet de sauvagerie). Le film alterne d'ailleurs les séquences d'émotion avec les séquences de sauvagerie avec une rare maîtrise, provoquant chez le spectateur un sentiment d'impuissance, d'annihilation, le laissant à bout de souffle.
Enfin, on peut dire que le personnage du tueur français, interprété par Simon Yam, est le seul personnage qu'on peut rattacher à l'oeuvre antérieure de Woo : il rappelle les personnages interprétés par Chow Yun-fat dans les films précédents de Woo.
En tout cas, il s'agit vraiment d'un chef d'oeuvre, à ne rater sous aucun prétexte, qui rappelle par certains côtés le fabuleux Voyage au bout de l'enfer de Michael Cimino.
Film magnifique et déroutant sur la guerre et tout ce qui l'entoure.
Encore une fois de plus John Woo nous a concocté un film superbe sur l'histoire de trois amis inséparables de Hong-Kong obligés de s'exiler au Viet-nam (alors en pleine guerre) car l'un d'eux a tué une personne et est recherché par la police. A partir de ce moment, on peut parler de descente en enfer, car une fois arriver au viet-nam, ils vont être témoins et victimes d'actes vraiment affreux, sans compter qu'un des 3 amis va véritablement se transformer en monstre obnubilé qu'il est par l'argent.
Ce film est absolument génial, car il montre très bien la cruauté que la guerre et l'apât de l'argent engendrent, qui font que trois amis qui étaient inséparables au début du film en viennent à s'entre-tuer à la fin du film. Un mot en ce qui concerne les gunfights pour dire que ceux-ci ont une place un peu moins prépondérante que dans les autres films de John Woo, mais sont quand même de très bonnes factures notament celui du night-club et la poursuite en voiture à la fin du film.
En définitif, je vous direz de ne pas hésiter à regarder ce film si vous ne l'avez pas encore vu.
le meilleur film de woo avec de killer
j'ai deja un age respectable(sic) et connais le ciné hk depuis quelques annéees mais ce film est magique trop long a expliquer tout est super (images,musique,acteurs)ce film a inspiré tarantino? cela ne m'etonne pas c'est messieurs d'hollywood vous avez compris maintenant? ça c'est du cinéma
jeff
que dire de plus que c'est un chef-d'oeuvre
le meilleur film de woo avec the killer hollywood? me faites pas rires bigmoustache
L'enfer des larmes
L'oeuvre au noir de John Woo, un film sur la guerre, ou plutôt sur les guerres, celles qui déchirent les liens, qui unissent les hommes pour mieux les détruire. Une balle dans la tête, dans un crâne, celui d'un ami, une balle perdue, une balle qui scelle les destins ? Certains y ont vu un simple film de guerre, d'autres hissent ce film au rang de chef d'oeuvre définitif, je suis assez d'accord avec ces derniers.
un film brillant, deroutant, magnifique, et insoutenable a la fois. Film grandiose.
Voici le film le plus personnel de Woo qui quitte son terrain de predilection a savoir le polar urbain. Une Balle dans la tete nous presente tous les themes chers au realisateurs (amitie, trahison, vangeance, souffrance, loyauté). CEs themes sont ici explorés dans leur aspect les plus profonds, extremes et sombres. De part son traitemnt extreme le film nous met mal a l'aise et nous deroute.
LE film est jaloné de sequence culte et de decharges de violence qui sont impressionantes et insoutenables. L'art de la dramaturgie de John Woo atteint son paroxisme dans ce film a fleur de peau. Les personnages et leurs liens sont complexes, bien ecrit et portent le film. L'interpretation est tout a fait a la hauteur.
Une fois de plus la maitrise technique et la gestion de l'espace du cineaste nous laisse pantois d'admiration.
A ne pas manquer tout simplement.
Film Marquant de John Woo qui rentre dans mon Top 10 des films HK
John Woo nous fait part d'une histoire fracassante. Tout les sentiments y passent(amitié, amour, haine, avarice...). Le contexte qu'est la guerre du Vietnam donne au film une sensibilité prenante. Je note également la magnifique prestation de Tony Leung ainsi que le fumier de Waise Lee. John Woo nous montre là qu'il est le meilleur réalisateur de films d'actions avec des guns, c'est un artiste. Les américains peuvent en prendre de la graine car avec toutes les merdes qu'ils nous ont sorti c'est 20 dernières années je trouve ma voie dans les films HK ;-D
@+
Plein de balles dans plein de têtes !
Ahah, ils me font rires ceux et celles qui ont pleuré devant "Titanic", le plus gros soap de tout les temps. C'est facile de faire pleurer devant une histoire d'amour, c'est intensement plus délicat dans une histoire d'amitié.
Une balle dans la tête : LE chef-d'oeuvre absolu de Woo (voire de Hong Kong pour mon avis personnel). Comment resumer justement ce qui fait de ce film un incontournable. Petite enumération (non-exhaustive):
Un scénario complexe et coherent; des personnages profonds ne tombant pas dans la caricature (même le tueur de l'histoire, luc, ne fait pas exeption); une thematique assez riche pour faire un these dessus; des scènes d'actions qui frisent le génie; un jeu d'acteur epoustouflant; un montage à faire palir n'importe quel monteur (d'ailleurs il ne l'a pas volé son prix du Meilleur montage des HK Awards); une fluidité du recit agréable; une violence inouïe et sans fausse pudeur; pas de Happy-end pourrav' qui vient gâcher l'interêt dramatique du film; une ambiance inimitable; et j'en passe ...
Finallement, si dans le cochon tout est bon, dans ce Woo, c'est encore meilleur.
Un grand film
Un balle dans la tête est le genre de film que je voudrais voir plus souvent.
Loin des grosses productions américaine et de leur
"politiquement correct"( le gentil il est tjs gentil ,ben ouais c'esl le gentil! Et le méchant il est tjs méchant et bla bla...)
Parfois difficile à regarder, dure et violent mais attendrissant "Une balle dans la tête" nous montre avec splendeur la nature humaine.Brillant, spendide,magnifique ce film est tout simplement un chef d'oeuvre!
UN SEUL MOT: EXELLENT
John WOO signe là une de ses plus grandes réussite. A voir absolument.
UNE OEUVRE NOIRE. A VOIR ABSOLUMENT!!
John WOO nous offre un bijou cinématographique. Une Balle Dans La Tête n'est pas un film comme les autre. C'est une oeuvre noire, sur fond de guerre du Vietnam. Le jeu d'acteur est sublime. Avec une petite préférence pour Tony LEUNG en gentil et pour un Waise LEE en infame salopard, pourri jusqu'à la moelle par l'argent et le pouvoir.
Scènes chocs, réalisation hors paire, acteurs excellents, bref, les ingrédients d'un CHEF D'OEUVRE.
Une balle tirée à bout portant
Les qualificatifs ne manquent pas pour décrire les émotions que prodigue
Bullet in the Head. John Woo a confronté à son génie de l'action une formidable étude de caractères, faisant de ce film une expérience cinématographique terminale mais également une œuvre jusqu'au-boutiste, voire paroxysmique dans sa dramatisation et sa violence, ce qui représente probablement la cause de son échec commercial; flop d'autant plus cuisant qu'avec l'équivalent de ses 3.5 millions de dollars US de budget, la production pouvait se vanter d'être alors la plus onéreuse ayant jamais existé dans l'industrie du cinéma de Hong Kong. Rappelons qu'à la suite du triomphe engendré par le diptyque
A Better Tomorrow et du succès estimable de
The Killer, Woo était devenu la coqueluche de Monsieur tout-le-monde et le fait de lui accorder les moyens qu'il souhaitait pour ses prochains films ne posait guère de problème. Hélas, les recettes de
Bullet in the Head furent bien peu fructueuses et son auteur ne put se frotter à nouveau les mains que lors de sa carrière hollywoodienne ultérieure. Il faut comprendre en cela que John Woo a réalisé là une pièce plus intimiste, moins mainstream que les
A Better Tomorrow,
The Killer,
Hard Boiled et consorts.
Et c'est sans doute sa personnalité qui fait plus que tout la force de
Bullet in the Head. Sans elle, l'entreprise aurait facilement pu donner lieu à un simple
The Deer Hunter bis agrémenté d'un soupçon de
Once upon a Time in America, en gros un remake des films de Michael Cimino et Sergio Leone à la sauce hongkongaise. En effet, le script recycle indéniablement des idées propres aux œuvres susdites, de son récit d'amitié romanesque à sa séquence dans un camp vietnamien, en passant par les caractères respectifs des trois protagonistes. Ce qui distingue en premier lieu
Bullet in the Head de ses homologues américains repose sur ses caractéristiques locales: l'ensemble respire les belles années du cinéma HK (soit la fin des 80's et le début des 90's) avec ce qu'elles ont de plus typique et essentiel, à savoir, entre autres qualités, des « tares » et des « lourdeurs » (on pourrait longuement débattre sur la notion de ces termes dans le cas présent) qui possèdent un tel charme qu'elles en deviennent ironiquement de précieuses vertus. Mais ceci vaut également pour les autres métrages de Woo réalisés durant cette période. En réalité, la véritable singularité de
Bullet in the Head réside dans le fait que son auteur ose le tout pour le tout. Il transpose l'action hardboiled, la violence ultrastylisée, l'héroïsme chevaleresque et la romance kitsch des « heroic bloodshed » dans un film de guerre âpre et pessimiste, pulvérisant le fossé qui sépare deux univers diamétralement opposés et surenchérissant le potentiel dramatique de l'histoire. Une démarche somme toute très audacieuse, mise sur pied et magnifiquement exécutée par un réalisateur qui n'avait alors peur de rien.
Outre cet authentique coup d'éclat, à l'enjeu périlleux mais au résultat plus que probant, il est essentiel de remarquer à quel point le déroulement du récit, semblable à une sorte de marathon hasardeux et frénétique, ne faiblit jamais dans sa densité. Les vingt premières minutes de l'œuvre, bouillonnant concentré de romantisme idyllique et de bastons de quartier servant à présenter les trois personnages centraux du récit et l'environnement dans lequel ils vivent suffisent déjà à nous prendre aux tripes. Par la suite, à mesure que l'intrigue progresse, le film dérive vers des terrains de plus en plus sombres jusqu'à nous asséner de manière radicale, voire traumatisante, les horreurs de la guerre et de la cupidité. Même si tout cela n'est pas systématiquement traité avec la plus grande des finesses (quelques clichés anti-vietnamiens, les attitudes parfois trop caricaturales du personnage de Paul), on ne peut que saluer la volonté d'aller jusqu'au bout des choses de la part de John Woo, mais aussi et surtout les performances extraordinaires de Tony Lung Chiu-Wai, Jacky Cheung et Waise Lee sans lesquelles
Bullet in the Head n'aurait pas la même dimension humaine et psychologique. Cette formidable pellicule réserve par ailleurs quelques unes des séquences les plus déchirantes de l'histoire du septième art, telles ces retrouvailles entre deux amis meurtris qui se soldera par la mort de l'un, soulagé d'un terrible handicap par l'autre. Il faut dire que la superbe musique de James Wong et Romero Díaz n'est pas étrangère à l'ampleur romanesque du métrage: thème principal tout simplement bouleversant, reprise pleine de fougue du tube des Monkees
I'm a Believer, puissantes nappes de synthétiseur évoquant certaines compositions de Giorgio Moroder, bref la bande-son constitue un petit coup de maître à part entière et ne s'oublie pas du jour au lendemain.
La mise en scène de John Woo est absolument époustouflante. Une fois encore, à l'image de
The Killer pour citer l'exemple le plus représentatif du lot, le cinéaste a recours à une utilisation récurrente de fondus enchaînés qui confèrent une grâce et une intensité toutes particulières à certaines transitions de plans. Les travellings à couper le souffle, les cadrages impeccables et la profondeur de champ souvent impressionnante achèvent de faire d'
Une Balle dans la Tête un exercice filmique sacrément marquant, qui n'a de ce côté-là rien à envier à ses plus prestigieux équivalents outre-Pacifique. Le gros budget aidant, la reconstitution se révèle des plus somptueuse et scènes de foule, chorégraphie des batailles et autres effets pyrotechniques sont filmés avec énormément de crédibilité quoique le goût du spectaculaire n'échappe jamais à Woo. Autre élément frappant de l'œuvre: sa violence ou plutôt son ultra-violence. Amorcée par de bénignes bagarres entre gangs dans le Hong Kong des années 60, elle va crescendo jusqu'à culminer lors d'une séquence dans un camp vietnamien proche de l'insoutenable, où les militaires du pays s'amusent à torturer physiquement et moralement leurs prisonniers chinois et américains en les forçant à s'exécuter entre eux. Comme le veut la tradition chez Woo, les gunfights sont légion, mais s'ils demeurent tout aussi spectaculaires, graphiques et pétaradants que dans ses polars, ils apparaissent ici moins chorégraphiés, plus bruts et réalistes. Le sujet grave de
Bullet in the Head ne l'empêche pas de se doubler d'un monument de cinéma d'action qui lors de son final nous gratifie d'un des plus beaux duels à mort jamais mis en images; un affrontement ultime se voulant d'autant plus solennel qu'il symbolise le fruit d'une amitié peu à peu désagrégée par l'unique faute du mercantilisme et transformée en haine vengeresse suite à une trahison impardonnable.
Certains pourront toujours arguer qu'il n'a pas la maturité et l'authenticité d'un
Deer Hunter, qu'il s'apparente à un drame pathos et décrédibilisé par une accentuation morbide et inutile de la violence, qu'il souffre de son exubérance et de son excès global,
Bullet in the Head n'en reste pas moins une œuvre couillue, magnifique, tumultueuse et kaléidoscopique, formidablement réalisée et interprétée, faisant office de point d'orgue dans l'inégale filmographie de John Woo. On n'avait jamais trouvé le chaînon manquant entre un cinéma choc, noir et désespéré, et un, tout autre, lyrique, exaltant et sensationnel. Ce fut désormais chose faite avec la naissance de ce diamant noir que l'on peut définitivement placer sur le pic du patrimoine cinématographique de Hong Kong et dont les maladresses mêmes en définissent toute la sincérité. Grandiose.
Peut être pas le meilleur woo……….. Mais un chef d’œuvres quand même
Le début est assez long mais on prends sur sois… il le faut… car la suite est tout bonnement géniale. Les personnages sont attachants, l’action non-stop et les sentiment bien présent, et la musique génial.
Voyage au bout de l'effroi...
"Bullet in the Head" (Die xue jie tou) est à première vue une version hong-kongaise du "Voyage au bout de l’enfer" de Michael Cimino. Dans les deux films il s’agit de trois amis issus d’un milieu social modeste, qui vivent l’expérience de la guerre du Viêtnam et qui en reviennent profondément changés. Toutefois, à la différence de son "modèle" américain, le film de John Woo n’est nullement politique ni même sociologique (les trois héros luttent contre les communistes non par conviction idéologique ou pour défendre un territoire mais simplement parce que les hommes du Viêtcong les agressent violemment dès leur arrivée à Saïgon et tout au long du film). C’est un film avant tout romanesque et d’action, beaucoup plus soigné dans sa mise en scène que "A Better Tomorrow 3" tourné aussi au Viêtnam par Tsui Hark un an auparavant et qui évoque la même période troublée. Malgré de gros moyens évidents (fruit du succès récent de "The Killer" ?), le film ne se contente cependant jamais d’être un "grand" spectacle et persévère à suivre au plus près le destin et la psychologie des personnages saisis dans une tourmente autant extérieure (la guerre) qu’intérieure (le bouleversement de leurs croyances et de leurs idéaux). Les trois acteurs vedettes (Tony Leung Chiu Wai, Jacky Cheung et Waise Lee), auquel il faut ajouter leur complice le tueur "Luke" interprété par Simon Yam, sont tous excellents de justesse et de sensibilité dans l’expression des émotions et des passions extrêmes de la violence et de la guerre.
L’originalité du film de Woo – et qui le distingue encore plus du film de Cimino ou de celui, plus sentimental, de Tsui Hark – est dans l’affrontement brutal avec l’expérience de la violence et de la mort. Peut-être par une conception tout orientale (bouddhiste, en fait) de la vie comme passage et transformation (et que rappelle d’ailleurs "Frank"/"Fai" au début du film), John Woo se permet de pousser très loin la peinture de la violence guerrière et de réaliser un film extrêmement noir. Il montre un héroïsme au fond très humain bien que peu glorieux, fondé non sur l’honneur ou la défense de la patrie, mais sur le cynisme, la peur et le désespoir. Sans aucunement faire un film "à thèse" ni donner de leçons de morale, il fait nettement SENTIR au spectateur la question du MEURTRE : pourquoi tuer (ou pourquoi pas ) ? et que tue-t-on lorsqu’on tue un autre homme ? Chacun à sa manière, les trois amis vivent jusqu’au bout cette troublante question, mais c’est "Ben"/"Ah Bee" (Tony Leung) qui la porte le plus loin et le plus douloureusement : lui qui résiste si longtemps à l’horreur du meurtre, finit par découvrir que paradoxalement le meurtre peut être aussi un acte d’amour, et pas seulement à l’égard du pauvre "Frank" (Jacky Cheung) mais même par rapport à "Paul"/"Little Wing" (Waise Lee) qu’il tue tout aussi AMOUREUSEMENT.
"Bullet in the Head" apparaît ainsi comme un film clé pour comprendre le cinéma de John Woo, trop souvent réduit à ses élégants effets stylistiques ou même aux thèmes de la fraternité masculine, de l’identité et du double (même si ces thèmes existent bien aussi chez John Woo). C’est aussi – et peut-être avant tout – un cinéma DE la violence et SUR la violence, c’est-à-dire sur ce qui pousse les hommes à JOUER AVEC LA MORT, celle des autres et/ou la leur, et sur l’extraordinaire puissance d’EXALTATION de ce jeu mortel.
"Exaltation" : élévation – accroissement d’activité d’une substance rendue plus subtile, plus pure – le fait de devenir très intense, très actif – grande excitation de l’esprit – état délirant qui donne une impression de grande puissance, d’euphorie intense – action de glorifier, de célébrer hautement les mérites de quelque chose ou de quelqu’un. (D’après le dictionnaire Petit Robert.)
Entendons bien que ce qui est ici "exalté" n’est pas la mort elle-même, mais bien ce que le jeu avec elle peut faire émerger et qui, sans cela, ne pourrait jamais se REVELER. Le cinéma de John Woo (du moins dans sa période hongkongaise) est le cinéma de cette révélation, et "Bullet in the Head" en est sans aucun doute le chef-d’œuvre accompli.
BULLET IN YOUR HEAD
"OH NAN C TROP HORRIBLEUUHHHHH"......................
Voila ce que j'ai entendu peu avant de sortir de la salle de cinéma, la personne qui a dit ça devait etre un peu sensible (c'etait un gars, peut etre un gay), mais dans l'ensemble c'est assez vrai.
Un film noir et sans concessions, John Woo va jusqu' au bout de ses idées et valeurs...
D'ailleurs par certains cotés ces valeurs sont peut etre contestables, je pense en particulier au moment completement grotesque, voir culte, ou les helicopteres de l'armée americaine viennent sauver nos héros, pendant que raisonne dans nos tetes une musique digne de "supercopter".
Franchement, meme le plus nationaliste des realisateurs américains n'aurait pas osé nous gratifier d'une scene pareille...
En dehors de ce moment assez "space" (hum!!), le film déchire les coeurs comme les corps, et ce du debut a la fin: MAGNIFIQUE.
Un chef d'oeuvre !
Un très bon film où l'interprétation est excellente! Enfin une vision de la guerre du vietnam qui n'st pas pro-americaine! Jacky Cheung est excellent dans la dernière scène du film où il apparait! Sublime!
Film extrême
La 1ere fois, j'ai eu du mal à rester jusqu'au bout. Scènes de tortures, exécutions ... Heureusement, pas de violence gratuite ici mais une vraie réflexion sur la guerre remplie de références aux films américains et français par un John woo maitrisant son sujet. Chef d'oeuvre ? A vous de juger mais en tout cas c'est un très grand film.
Quand Woo nous refait "Voyage au bout de l'enfer"...
Le tout avec la maestria qu'on lui connait. C'est un peu aussi là qu'on voit les connexions évidentes entre Woo et tous les autres genres de cinéma. L'integration d'autres oeuvres a son propre univers (evidente dans chacun de ses films) témoigne du génie et de la sincérité du bonhomme. Chapeau bas
I'm a believer!
Un seul reproche à lui faire, les divers emprunts à "voyage au bout de l'enfer" mais comme une balle dans la tête sublime le film de Cimino, on peut lui pardonner ça.
le meilleur woo pour moi
mais c'est pas dur vu que j'aimes pas ce qu'il a fait.
celui ci est vraiment excellent!
le sujet est pertinent et assez dur,les acteurs tres bons,le theme de l'amitié poussé comme il le faut et enfin correctement illustré .
seul point negatif :la "touche" john woo toujours aussi derangeante.je m'habituerai jamais à ces transitions "mode pause" horribles et à l'acuité de "peau dure" des heros wooesque,c'est qu'ils ont du mal à mourir eux...
Bang.
Seul Woo majeur que j'avais pas vu, et schplaf, encore une claque.
Pour faire court, une superbe fresque sur l'amitié.
J'adore ce gars. (enfin plus avant quand même)
Pour moi, à peine en-dessous de The killer et de A better Tomorrow.
Bullet in the Head
Enfin un avis définitif après un deuxième visionnage de ce Bullet In The Head.
Vu dans de mauvaises conditions alors que je découvrais ce film dont toutes les critiques ne donnaient que dans l' "excellent", "culte", je restais sur ma faim (la qualité du vcd était vraiment immonde d'ailleurs).
Du Woo qui ne décollait pas, et ce sont peut-être les analogies trop marquantes avant mon film US culte et préféré, The Deer Hunter de Cimino, qui altéraient mon jugement - on ne se permet pas de refaire un vague Deer Hunter, même quand on s'appelle John Woo.
Un deuxième visionnage m'a donc permis d'y voir plus clair (référence aussi au vcd à l'image assez floue) et de juger la vraie valeur du "chef d'oeuvre ultime" de John Woo (qui est toujours The Killer selon moi, même en voyant BITH 5 fois).
Similaire dans la trame du récit, à savoir un groupe d'amis très unis et qui vont être impliqués directement (The Deer Hunter) ou indirectement (Bullet In The Head) dans la guerre pour l'indépendance du Vietnam, BITH s'en différencie, comme souvent chez John Woo, par le traitement donné à ses personnages, et plus précisemment à l'amitié entre le trio Tony Leung Chiu-Wai/Jacky Cheung/Waise Lee (thème central).
Une amitié qui va être mise à rude épreuve, les trois protagonistes étant forcés à quitter Hong-Kong pour le Vietnam afin d'y rencontrer Luke (Simon Yam) et de "businesser" pour son patron - argent, guerre et torture (la scène des "jeux" d'exécutions avec les soldats américains et les viets, tout droit venue de la légendaire et intense scène de la roulette russe dans Deer Hunter, et bien moins efficace ici) viendront entâcher cette amitié forte et de longue date.
Côté interprétation, Simon Yam est vraiment époustouflant de par son jeu et sa classe, et bien qu'ayant un rôle en retrait, il explose l'écran et c'est par lui et Jacky Cheung que sont rendues les horreurs et atrocités de la guerre ("Everyone has to sacrifice in this war" dit Simon) - Tony Leung et Waise Lee sont tous deux très bons ; Jacky Cheung surjoue selon moi, en essayant d'être le plus expressif possible pour combler ses carences d'acteurs.
S'ajoutent à cela des gunfights sporadiques (dont le mémorable fight dans la boîte du patron de Luke, très technique, très "wooien" dans ce sens), Woo réalisant par ailleurs un drame bien rythmé et très dense thématiquement (comme à son habitude) faisant de BITH une oeuvre très personnelle (bien qu'influencée par The Deer Hunter), très différente, sur la forme, de ses deux véritables films cultissimes, j'ai nommé The Killer et A Better Tomorrow (après les goûts et les couleurs ...) et un des meilleurs du genre à Hong-Kong, sans aller jusqu'à employer les mots "cultes" ou "chef d'oeuvre absolu".
Bullet in the Head pouvait être le meilleur film de John Woo si la fin n'était pas un peu partie en sucette, une fin qui se résume à une succession de cascades. Bizarrement, cela coincide avec l'arrivée des américains dans le film (encore eux !!! :p). Là aussi, pareillement à The Killer, le casting est impressionnant avec un Tony Leung resplendissant et Simon Yam très convaincant dans ce rôle de tueur froid au coeur fragile.
Une oeuvre d'art bancale surestimée
J'ai vu le film de John Woo pour la première fois quand j'avais 14 ans. A cet âge là, beaucoup d'action, des sentiments exacerbés, une jolie musique et une fin dark, ça suffit à adorer un film et à ne faire aucune différence avec The Killer.
J'ai revu ce film il y a un mois pour la troisième fois. J'ai été scié tant les défauts monstrueux du film me sautaient aux yeux toutes les cinq minutes. Allez trouver une explication à ça... des études de cinéma, l'atmosphère cynique parisienne influençable, les attentes aiguisées, l'avis affuté... j'ai voulu adorer ce film comme je l'ai adoré il y a sept ans. Je n'ai malheureusement pas pu.
The Killer est un chef d'oeuvre intemporel. Le montage, la réalisation, l'unité musicale et sonore, le diapason des acteurs, tout en fait un grand film nostalgique et émouvant, car ça commence et fini sur les même bases. Solides.
"A bullet in the head" est loin du chef d'oeuvre pour la simple et bonne raison que le sujet n'a pas été maîtrisé par Woo. Autant les duels urbains sont maîtrisés dans le Killer ou Hard Boiled, autant les envolées épiques et lacrymales sur des scènes de guerre n'ont aucun impact car pleins d'autres grands réalisateurs ont fait mieux (Cimino, Kubrick, Peckinpah, Stone). Autant les héros du Killer étaient travaillés, humains, symboliques sans sombrer dans le manichéisme, autant le rôle de Waise Lee est bien trop caricatural dans la saloperie (mon or! mon or!) ainsi que celui de Cheung dans la pureté (il en fait un peu trop, le cheung). Le seul qui en sort indemne, c'est Tony Leung; il n'y a pas à chercher pourquoi, c'est la star du film, et un des plus grands acteurs du monde.
On peut trouver des circonstances atténuantes bien sûr: les conditions de production furent horribles, l'argent vint à manquer, John Woo voyait trop grand. Ca se ressent dans la musique (à part un morceau très joli, tous les autres sont ultra communs) et dans le montage, incertain, qui n'arrange rien à l'épilepsie des acteurs quand ils se bastonnent à mains nues (ils bougent dans tous le sens!).
Pourquoi donc une telle note de ma part? parce qu'il y a quelque chose, à la fin. Parce qu'à défaut d'être touchés par la mise en scène de l'histoire, on l'est par la volontée et la sincérité des auteurs, ainsi que la véracité des sentiments des protagonistes. Parce que certaines scènes restent magnifiques (c'était le Woo de HK quand même!). Parce que il s'agit une fois de plus de ces films dont les imperfections renforcent la dimension humaine de l'oeuvre.
De plus, s'il est bien une chose que Woo réussira à la perfection jusqu'à la fin, ce sont les scènes d'action, qu'elle soient de masse ou... plus intimistes :) ici encore, chaque bain de sang est une tuerie visuelle et chorégraphique, et ça fait toujours du bien quand on en manque.
Voilà... au final, "A Bullet In The Head" est un très beau film certes, mais loin d'être exempt de critiques et souffrant d'un sentimentalisme et d'un manichéisme bien trop lourdingues pour être occultés. Adorer ce film pour des raisons de feeling personnels est une chose, canoniser connement l'oeuvre d'un cinéaste autrefois adoré en est une autre.
Brillant
Le meilleur John Woo avec "The Killer", de l,emotion entrecoupant des scenes de gunfight tres bien filmee... On retrouve les themes chers a notre realisateur: amitie, trahison...
Fucking head........
Bullet in the head malgrè des imperfections ,quelques peu gênantes, on pense notemment au perso attiré par l'or, et quelques pb de rythme je trouve par moment,offre un spectacle énorme qui fait de ce filme un vrai classique de l'action movie , inférieur certes à The Killer ,la référence incontestable. Il n'empêche que l'on peut trouver ts les défauts que l'on veut à Bullet in the Head, Mr Woo assure le spectacle jusqu'au dernier instants assez titanesques.
Violent !
Premier John Woo que j'ai vu, j'avais 12-13 ans lorsque je l'ai vu et la violence ça m'avais pas mal choqué. Maintenant la violence ne me fait plus rien du tout mais la première impression reste et il manque un je ne sais quoi pour rendre ce film culte (peut être le fun d'un "hard boiled" ou le romantisme d'un "Killer").
Une histoire d'amitié, d'accord. Une remise en cause sur les fondements de la condition humaine, d'accord. Le meilleur film de J.Woo, d'accord. Mais un chef-d'oeuvre, pas d'accord :/
S'il est vrai que ce film rassemble de très nombreux points positifs, il n'en est pas parfait pour autant, et loin de là d'ailleurs.
Déja au niveau de la qualité de l'image et du son, il ne faut pas être exigeant dis donc, car ça ressemble techniquement plus à un film amateur des années 80 qu'autre chose. Les coups de pistolet font un bruit de pétard tigre acheté à carrefour, et les cascades sont dignes d'un série au rabais :(
De plus, les acteurs sont pas vraiment crédibles, notemment 2 des 3 amis sont totalement grotesques lorsqu'ils balancent leurs phrases aprisent par coeur, leurs expressions sont parfois moins révélatrices que celles d'un caméléon endormi :(
Côté asiatique, il ne reste plus grand chose à part le décors, et encore... Compte tenu du fait que J.Woo possède déja un doigté hollywoodien, et que le scénario se perd presque dans un parfait
Apocalypse Now, on se demande parfois si c'est toujours un film asia qu'on regarde ou plutôt une grosse production outrageusement US :(
Bref, autant de mauvais points qui ne peuvent pas donner à
Une balle dans la tête le prestige qu'on lui accorde communément. Celà dit, il n'en reste pas moins un bon film que je conseille cependant.
surfait
de bons moments mais d'autres très médiocre...
t'as pas 100 balles ?
Doit-on complexer d'être totalement hermétique à un film que le gratin comme le commun des cinéphiles concidère comme un chef d'oeuvre absolu ?
Je vois pertinement ce qui peut être mis en avant pour louer les qualités et la profondeur de
Une balle dans la tête, et pour cause
John Woo n'étant pas un réal des plus subtils il fait en sorte de bien insister dessus, plutôt deux fois qu'une (mince, les flashback au ralentit pour bien nous faire comprendre que telle scène est le pendant de telle autre, quelle finesse ! et quelle confiance dans les capacités du spectateur !). Nous avons donc affaire à un film ample, foisonnant et plutôt riche, mais que voulez-vous, ça passe pas. Trop lourdement signifiant probablement.
Restent quelques scènes d'actions bien badasses, pas crédibles pour un sou mais assez classes dans leur genre.
12 janvier 2008
par
Epikt
charmante bluette
J'ai trouvé ça aussi long et répétitif que
Voyage au bout de l'enfer, mais incomparablement moins ennuyeux, les quartiers populaires de Hong-Kong ayant plus d'intérêt que l'église orthodoxe de Petaushnock, Wisconsin. Dommage que la cavatine ait été remplacée par une version des Feuilles mortes mâtinée d'Happy Birthday To You.
Pour l'hymne à l'amitié, j'avais vu moins primaire dans les feuilletons de Pif-gadget. Restent le feu d'artifice pour les scènes de nuit (celles de jour font plutôt fête des pétards à Valence) et la belle gueule de Tony Leung ; ça suffit pour m'installer devant l'écran en attendant que ça passe et en savourant une Pilsen, mais je me sens dépassée par les chefs-d'oeuvre de la fin du siècle dernier.
Quitte à me recevoir les foudres des Woophiles : je n'ai pas aimé ce film
Et oui parfaitement. Je n'ai jamais été fan de John Woo. Donc je ne suis pas le mieux placé pour en parler. Le seul film que j'apprécie réellement est
Hard-Boiled. Les autres me laissent indifférents et
A Bullet in the Head encore plus que
The Killer.
un film horrible ds le mauvais sens du terme :
où est le chef d'oeuvre?
J'ai revu ce film deux fois pour être sûr de m'être pas trompé mais je n'ai toujours pas compris où était le chef d'oeuvre.
John woo a devellopé un de ses thème préférés l'amitié avec
comme background la guerre du vietnam .C'est à mon avis sa principale erreur . En effet woo nous gratifie d'une interprétation pompeuse et maladroite du conflit vietnamien
en essayant de s'inspirer de voyage au bout de l'enfer ou d' acopalypse now . La réalisation est affligeante , on croit voir un chuck norris antiviet avec grand plan pseudo épique de guerre . Tout cela est d'un mauvais goût et convenu.
L'histoire de l'amitié entre les 3 hommes est plus réussie.
Digne du "trésor de la sierra madre " on voit comment l'appât du gain déshumanise progressivement waise lee jusqu'au drame final . Tony leung et waise lee signent ici une composition irréprochable mais ,mon dieu, celle de jacky
cheung peureux puis taré coule complètement le film en le rendant "gnagnan" et lourd.Autre incohérence la chanteuse qui rend le film carrément comique.La scène où les héros la traîne blessée en essayant de s'enfuir sous les feux de l'armée nord vietnamienne tout en sauvant leur magot se passe de commentaire.
Ainsi pour moi un film d'aventure et de guerre pseudo épique, lourd et pathétique n'est pas un chef d'oeuvre mais il est aussi atypique ds la filmo de woo car son interêt ne réside pas ds les gunfight.
Dans les films de John Woo, ses personnages ont toujours été des allégories et métaphores, tels ceux des films classiques de sabre et d'épée du wu xia pian, exaltants les valeurs toutes confucéennes d'amitié immuable, de respect, de loyauté... transposés dans notre monde moderne actuel.
D'où, dans la filmographie wooienne, comme ce parfum de nostalgie et de mélancolie obsédant, comme un dernier hommage rendu à ces figures chevaleresques et héroiques d'un autre temps, aux idéaux rendues obsolètes, confrontés à l'évolution d'une époque trouble en plein bouleversement, et où rien ne sera jamais plus comme avant.
Une balle dans la tête est considéré comme le film le plus personnel de John Woo, son projet le plus ambitieux et au final un retentissant échec commercial. De quoi lui conférer, des années après et une reconnaissance tardive, le statut de film maudit-culte.
En fait, une balle dans la tête n'est autre qu'un remake (ne parlons pas de plagiat) de l'immense chef d'oeuvre de Michael Cimino, Voyage au bout de l'enfer (1978), auquel il emprunte tout:
Sa structure: 3 périodes disctinctes avant/pendant/après
Ses personnages et son histoire: 3 amis d'enfance, confrontés à la violence et à la barbarie de la guerre du Viet-Nam, auquel ils n'étaient pas préparés et le traumatisme qui va en résulter
Les scènes chocs: exécutions sommaires dans un camp de prisionnier
Son radicalisme: même noirceur, même nihilisme (plus poussé encore chez Woo).
Mais le constat est qu'une balle dans la tête, tient difficilement la comparaison face au film de Cimino: le montage final est catastrophique, rendant le rythme du film mal calibré, les musiques exceptés le thème principal, médiocres, le jeu des acteurs est excessif et caricatural (expecté Tony Leung nous y reviendrons), scènes d'actions et fusillades filmées sans la maestria habituelle de Woo (normal pour un film de guerre, cela dit) .
Et là où le bat blesse, c'est que le traitement des personnages, problématique centrale chez Woo, représentation shaekespearienne à outrance, héros romantiques naifs, simplistes et manichéens, souffre particulièrement de la comparaison avec ceux du film de Cimino, qui relate de manière bien plus complexe et travaillé, avec plus de profondeur et de réalisme, la psychologie et les tourments des survivants face au drame et ses conséquences sur la communauté.
Là où le film de Cimino décrit et livre une introspection de l'âme humaine face à l'horreur et l'indicible, le film de Woo, en reste à la mythologie dualiste, réductrice, d'une fraternité utopique, et se heurte à la réalité injuste et effroyable d'un conflit armé réel.
Vision des choses touchante et noble pour certains, conception dépassée, niaise et risible pour d'autres.
Reste au film, une performance d'acteur encore de haute volée pour Tony Leung, tout en retenue, en justesse, et d'une grande intensité dramatique, ainsi que la mise en scène du duel final sur le port, parfaitement maitrisée, aux tons rouges menaçants tout en symbolisme, et à la violence dantesque, particulièrement marquante.
Loin d'être le chef d'oeuvre absolu de John Woo, en terme de réalisation (le summum stylistique sera atteint avec l'incroyable Hard Boilet- A toute épreuve, en 1992), ou d'histoire, une balle dans la tête n'en reste pas moins le témoignage sincère, personnel et authentique d'un cinéaste fidèle à ses convictions, qui livre ici le chant du cygne d'un genre (le heroic bloodshed) dont il est et restera, le seul maitre avec ses films précédents: syndicats du crime et the killer.
ce film n'est pas un chef d'oeuvre
Pas mal réalisé mais cul cul et pathétique.Acteurs non crédibles. Mais un film qui ne laisse personne indifférent.
Faut bien qu'il y en ait un qui aime pas!