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Bons baisers de Hong Kong

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Arno Ching-wan 2.75 Un Charlot Never Dies
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Un Charlot Never Dies

On dira ce que l’on voudra des Charlots. Un détracteur se fera une joie de flinguer leurs films navrants, leur amateurisme consternant et tout et tout en glissant que « Jean-Guy » le batteur a pour frère le producteur Christian Fechner et que ceci explique cela. Certes. Mais ceci n’explique pas tout. Avouons aussi qu’ils représentent parfaitement l’insouciance bienheureuse d’une époque post-soixante huitarde peu prise de chouille dotée d’un cinoche non immersif joyeusement populaire. Leurs films franchouillards font du bien. Cette bande maitrisait parfaitement l’art du saltimbanque et fabriquait de la bonne humeur communicative avec ces amis idylliques virtuels mais toujours sourires. D'abord musiciens, les Charlots ne firent là que reproduire leur jeu de scène à l'identique sur l'écran.

Si d’aucuns préfèreront sans doute le plus coloré « Les bidasses en folie » parce que plus musical et parce que nos copains ne s’y séparèrent pas comme ici en deux groupes de deux, il n’empêche que « Bons baisers de Hong-Kong » ne démérite pas dans leur filmographie. On trouve là un bien beau scope, un rythme trépidant, des guest stars en pagaille (Mickey Rooney ! Léon Zitrone !), de la bonne bagarre et même une chouette cascade à Paris signée Rémy Julienne. Dans sa partie hongkongaise, le film, chargé à l'époque d'un budget conséquent, s’avère même plus beau que le "Banzaï" de Zidi, réalisateur habitué des Charlots qui, à peine 10 ans plus tard suivra le même « Tour Operator » avec ces mêmes décors à peu de chose près, d’ailleurs, dans un ordre identique.

Evidemment, le jeu approximatif de ses interprètes, le scénario en totale roue libre et des gags pas toujours heureux empêchent l’objet d’être un vrai bon film. Mais c’est bien filmé, bien monté et à part deux ou trois vannes à faire rougir de honte Hergé lui-même, cela respecte cette culture ainsi que le cinéma en provenance de l’ex-colonie. On est alors en 1975, Bruce Lee révolutionne le ciné d’action et l’Asie kung-fu débarque en France, en confère ce formidable dossier sur le ciné HK et la France en 1974. Le réalisateur Yvan Chiffre, ex-cascadeur visiblement passionné, y puisa une belle inspiration.



12 novembre 2012
par Arno Ching-wan


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