Ghost Dog | 4 | Sous hypnose |
Ordell Robbie | 4 | Belle énigme |
Ainsi donc, Printemps, Eté, Automne, Hiver... et Printemps ou Oseam n’étaient pas les premiers essais réussis sur la religion bouddhiste en Corée, puisque Pourquoi Bodhi Dharma… date de 1989. Expérimentation cinématographique tout autant que spirituelle (le "Bodhi" est l'arbre sous lequel Bouddha a atteint l'éveil et le "Dharma" est la doctrine permettant aux bouddhistes de découvrir la Voie), cette œuvre se distingue par sa mise en scène et son cadrage très maîtrisés rendant les images réellement hypnotiques et faisant entrer le spectateur dans un état second. Paradoxalement, elle ne raconte pas grand chose au sens narratif du terme, ne faisant qu’accumuler des scènes au présent, des scènes de la vie réelle centrées sur un gamin ou un moine, et au travers desquelles on peut rechercher, comme les personnages, la Vérité par l’expérience.
D’un film au premier abord auteuriste et chi@!#, on aboutit finalement à un formidable et rare essai qui laisse sur le cul et fait prendre un pied indescriptible. « Fin des images, début du film », comme le dit très joliment Maggielover…
Pourquoi Bodhi Dharma est-il parti vers l'orient?, c'est un titre/énigme zen sans solution. On ne se privera dès lors pas de saisir cette opportunité de mettre en veilleuse l'envie de déconstruire tout ceci. La grandeur au cinéma peut se déconstruire, la grâce beaucoup moins. Et Pourquoi Bodhi Dharma est-il parti vers l'orient? a la grâce. D'avoir une structure narrative cohérente, c'est le dernier cadet des soucis de Pourquoi Bodhi Dharma est-il parti vers l'orient?. Car , lorsqu'un film se donne comme seul sujet la transe en action, lorsque les téléscopages de sons, d'images, de dialogues et de voix off suffisent à ce que cette transe soit là en permanence la réponse du comment relève vite de l'anecdote. On peut alors juste dire que cet ancien étudiant des Beaux Arts évite l'impression de beau plan pour le beau plan qu'il cadre en plan large, moyen ou en gros plan. Dire que montage comme mise en scène ne font jamais dans le cliché visuel du cinéma de festival. Pas non plus de symbolisme lourd ou de choix formels trop facilement signifiants. Et c'est tout.