Adapté du film animé de KITAKOBU Hiroyuki (2000), ce Blood reprend quasiment à la ligne l'histoire développée durant les 46 minutes du film pré-cité. Cette durée était en gros la seule déception d'un animé qui arrivait à installer une forte ambiance et développer un personnage sortant complètement de l'inconnu ; malheureusement, 46 minutes sonnaient un peu comme une introduction, où le premier épisode d'une série, ce qui n'avait pas été prévue de toute manière (mais qui a été fait quand même, par quelqu'un d'autre). Et de ce fait, le film de Chris Nahon reprend bien l'ambiance oppressante et introduit honorablement le personnage de Saya, même si de gros points noirs entâchent le tableau. Ainsi, on peut se délecter d'un première demi-heure intéressante, mais c'est après cela que tout se gâte. D'ailleurs, autant la scène de l'avion paraissait être le point final d'une intro dans l'animé ; autant dans le film live, on dirait juste un point final. La suite montre alors l'étendu du - manque de - talent du scénariste. Il doit inventer une fin, réinventer un prétexte, et le font malheureusement très mal. On perd complètement le complexe de Frankenstein sur les épaules de Saya dans l'animé, car elle n'est finalement pas le fruit d'expériences scientifiques mais une simple batarde, alors que le film insiste bien lourdement au début du film sur le parallèle avec Frankenstein. On croirait donc que le scénariste a bêtement adapté l'animé pour la première partie et a ensuite monté sa propre sauce pour la seconde. Ce qui était le combat jusqu'à l'éternité pour sauver son âme, devient une bête revanche contre qui-a-tué-papa (alors je ne parle même pas de la vraie question du métissage qui est quasiment passé à la trappe, le film se concentrant sur la vengeance).
Là où ça se gâte vraiment, c'est au niveau de la réalisation des scènes de combats et des effets spéciaux. Et je ne vous raconte pas le massacre lorsque les deux sont combinés. Tout est filmé de très près, avec les mognons, complètement clipé, hâché, et les scènes en deviennent complètement illisibles, probablement pour cacher l'incompétence martiale de Jeon Ji-hyun, qui est d'ailleurs doublées pour certaines scènes ou ils ne pouvaient visiblement pas faire autrement. Le point attristant est que l'on passe complètement à coté de la chorégraphie de Cory Yuen, qui avait fait du plutôt bon travail sur le baiser du dragon (en collaboration avec Chris Nahon...). Ajouter à cela des effets plus ou moins affreux, comme cette horrible couleur jaune dont nous torture le directeur photo, ou les énormes gouttes de sang globuleuses sorties tout droit d'un ordinateur, en passant par les bruitages de sabres complètement ratés, et on en a fini d'être dégoûté du spectacle.
On reconnaîtra tout de même que Jeon Ji-hyun, contre toute attente, s'en sort plutôt bien en anglais, son accent n'étant pas désagréable ni hors propors (bien qu'évidemment un accent japonais aurait été un peu plus juste), et qu'elle use de sa taille et de son âge pour bien donner de la présence à l'écran, surtout qu'elle est entourée d'un casting bien palot. Elle n'a finalement pas grand chose à se reprocher (mise à part ses talents martiaux, mais la mise-en-scène aura atteint son but en ne le nous faisant pas remarquer). Bref, il est recommandable d'éviter ce film et de faire un barbecue entre pote par ce magnifique temps d'été.
Ce n’est pas très rassurant de voir à quel point les distributeurs veulent vendre leur came sous prétexte qu’il s’agit 1. d’une adaptation d’un manga capable de rameuter les troupes et 2. d’une tambouille mêlant actrice sexy, influences asiatico-exotiques et bagarres sanguinolentes. Mettons d’amblé une réserve sur l’adaptation live d’un manga d’un tome et d’un anime de moins d’une heure, difficile effectivement de croire aux ambitions des producteurs (comptant Ronny Yu notamment) d’allonger le récit par l’ajout d’apports au scénario quelque peu vains. Pour le coup c’est d’ailleurs raté, la réadaptation joue de ses manies de petit malin en incluant des passages sans grand intérêt revenant entre autre sur l’enfance de Saya (Jeon Ji-Hyeon) dans une campagne du Japon tout ce qu’il y a de plus exotique dans l’âme, à coups de philosophie sur la vie, la mort, les démons. Les démons sont ici sous la forme de gargouilles volantes, sorte de vampires cachés également derrière une apparence humaine, rien que cela. Buffy contre les vampires version long-métrage ? Non merci, pourtant Blood a d’entrée les allures de cette série télé boostée au format long-métrage (comme si un épisode de 45mn de la chasseuse de vampire n’était pas assez), les confrontations ont la même ampleur spectaculaire (c'est-à-dire confinant au zéro) sauf qu’elles sont particulièrement illisibles : la caméra gesticule n’importe comment sans la moindre recherche d’esthétique –ou d’esthétisation à la MTV, c’est bien cela le pire, seuls les ralentis très pudiques sur les coups de pieds sautés de Saya nous rappellent que Blood n’est pas un film de vampire original. Si l’affrontement entre Kato et une armée de sabreurs nous rappelle une certaine idée de l’âge d’or du cinéma de Hong-Kong, c’est bien parce qu’il contient tout ce que l’on attend d’un film pareil. A savoir une rage, une violence brutale, un surnombre, une technique de combat apprise durant l’enfance et appliquée pour sauver son maître. Le plan de trois secondes évoquant ce dernier exemple est le seul moment d’émotion du film. Et toute tentative de remettre au goût du jour les envolées des combatants dans un tourbillon de feuilles ne fait plus qu'illusion. Que trouve-t-on sinon, dans Blood ? Pas grand-chose hormis la prestance de Jeon Ji-Hyeon, impressionnante lorsqu’elle use de son registre sombre, presque autiste pour faire valoir une certaine autorité auprès de celles et ceux qui se dressent sur son chemin. Sa maîtrise de l’anglais, ici parfaite, lui donne une crédibilité, une présence indiscutable et indiscutée par les sidekicks qui l’entourent, tous plus affligeants les uns que les autres à commencer par Alice, erreur sur toute la ligne. De plus, la mythologie autour de la "création" de Saya passe rapidement à la trappe, son statut de vampire est mis en avant lorsqu'elle se régénère en buvant quelques gorgées de sang via une bouteille fournie par ceux pour qui elle travaille, rien de plus.
Et c’est bien cela le problème, si l’enrobage frôle la catastrophe par un abus de couleurs criardes et un filmage laissant croire que le chef opérateur était sous 2,5g durant le tournage, le fond est pire que tout : l’indigence extrême du scénario (pas forcément flamboyant à l’origine, la superbe plastique de l’animé rehaussait les saveurs) laisse une place infiniment grande à tous les poncifs et clichés de la série Z d’action. Les bad guys n’ont aucun charisme même derrière leurs lunettes fumées bon marché, la présence américaine rappelle combien il était bon de vivre dans un tel environnement avec ces ados-tache, ces flics incompétents, la C.I.A de kermesse et le racisme ambiant traité ici sous le ton du cliché-farce le temps d’une réplique lycéenne bien sentie, et la linéarité absolue d’ensemble (bataille, échappée, malaise, je donne mon sang à la vampire, forces retrouvées, arrivée du grand démon, combat final) confinent à la gêne. Le spectateur a déjà vu cela, et pas dans un Fellini. Il a déjà vu ce twist où les collaborateurs de Saya deviennent ses ennemis tout comme ces vilaines gerbes de sang par paquet déjà aperçues chez Zatoichi version Kitano. En fait non, le rendu est pire ici. Ne parlons pas des effets visuels, la première apparition d’une gargouille refroidit instantanément, et nous, vous, amateurs et défenseurs du cinéma asiatique, tendez l’oreille discrètement pour espérer éviter les rires moqueurs, comme d’autres plus indignés de ceux qui se demandent ce qu’ils sont venus faire dans une salle de cinéma pourtant bien garnie. Alors on prend son mal en patience, on se concentre sur le visage tout rond de Jeon Ji-Hyeon pour nous rappeler combien cette actrice nous a livré de jolies performances de par le passé et combien sa performance dans un registre bien plus sombre lui va à ravir. C’est le seul rayon de soleil dans un océan de larmes, rien de plus normal lorsque l’on voit l’ampleur absolue des dégâts, jusque dans son duel final aboutissant au néant. L’affrontement, tant attendu puisque Onigen est censée être le démon le plus puissant qui existe, se fera empaler par une lycéenne qu’Hannah Montana ne voudrait même pas comme colocataire. Et bonjour la révélation finale apportant le pathos qu’il manquait jusque là et dont on se serait bien passer. Film suicidaire par excellence, inconscient dans sa démarche, vaine, d’apporter quelque chose de supplémentaire au matériau de base imaginé par la plume. Blood, passé en live, n’est qu’un insipide nanar aux relents de mauvaise série Z réalisée par un auteur de quelques grands classiques du cinéma français moderne, n’est-ce pas.
Que puis-je apporter de plus à ce qui a déjà été dit ici? Ca fait mal au yeux, l'histoire est bordélique, il n'y a pas le moindre sens de la narration ou de la création de l'espace. J'ai trop de respect pour le monde vidéoludique pour dire que ça ressemble à un mauvais jeu, mais j'en pense pas moins. Et pour tenter de compenser toutes ces faiblesses, une saturation excessives des couleurs pour rendre les images "trop cools". Un pur produit de consommation, qu'on pourrait comparer à un sushi servi au McDo.
Mais y a Jeon Ji-hyun, heureusement. Mais comment a-t-elle fait pour se retrouver dans un truc pareil?
Le début du film laissé présage quelque chose de pas mal, mais malheureusement ça bascule vite dans le navet, avec sont scénar prévisible, ou il n’y a vraiment aucun suspense, et ses effet spéciaux pas toujours top, et qui font mal au yeux. Dommage car Jun Ji-Hyeon s’en plutôt bien dans le rôle Saya. En bref il n’arrive pas à la cheville de son modèle animé.
L'anime Blood avait gagné un très bon succès d'estime à l'époque et il ne fallait pas s'étonner qu'une série animée suive la route. En deçà de la qualité de l'oeuvre originale, le principal intérêt de la série pour ses producteurs était que cette dernière assurait la pérennité de la licence. Comme on ne lâche jamais un truc qui rapporte, voici aujourd'hui l'adaptation live de Blood et c'est franchement pitoyable.
L'histoire suit de près celle de l'anime où la jeune vampire humanisée, Saya, est en quête de vengeance envers un démon/vampire originel qui aurait tué son père. Voici dévoilé sous vos yeux l'intégralité du scénario du film. On ne suivra en effet que Saya défonçant du vampire jusqu'à retrouver le démon tant haï, en gros.
Devant un scénario plus que bidon et sans aucune surprise, les références se grillent à la pelle. C’est un peu comme si vous regardiez un film qui reprend Blade, Shinobi, Oneechanbara et Versus en même temps mais qui pour rester logique vire le scénar de chacun et garde que certaines scènes clés qui tapent à l’œil. Bon qui tapent à l’œil… Disons qu’on s’essaye aux ralentis et autres effets Black Mask / Matrix mais que ça rend vraiment mal. Heureusement il reste les scènes de baston… Enfin bon si on veut, les artistes martiaux sont plus que mauvais et ferez se pisser de rire n’importe quelle personne qui aurait vu un Ouatic. Après tout ça reste une prod américano-japonaise et aucun des deux ne sont respectés pour leurs chorégraphies endiablées (à juste titre).
Bref un film naze, pas franchement chiant mais absolument dispensable. Tout est grillé d’avance, que ce soit les dialogues ou les scènes, c’est du déjà vu sur plus d’une heure vingt de film. Une bouse de plus comme on dit, qui ne mérite pas qu’on s’attarde à faire une critique trop pompeuse.
A l'époque de la sortie de l'anime la maison de production IG ne s'était même pas cachée: "Blood, the last vampire" avait été avant tout conçu comme un exemple de démonstration de force des récents progrès de l'inclusion des éléments 3-D dans un environnement 2-D. Le résultat était donc une œuvre particulièrement chiadée, mais au scénario incroyablement pauvre…une intrigue nullement rehaussée par la sortie manga, dont les carences scénaristiques concouraient avec la laideur du graphisme…Eh bien, "Blood – le film" perpétue donc la malédiction de cette franchise pauvrette et finalement totalement dénouée d'intérêt.
En même temps, qu'est-ce que l'on aurait pu espérer d'autre d'une version ricaine ? L'adaptation allait forcément être réduite en sang et en violence vue la pudibonde Amérique – or le seul intérêt de la franchise originale, cela avait encore été ses excès de violence…Envolées également les prouesses graphiques avec cette sortie programmée avant le futur engouement injustifié autour d'une 3-D très souvent décevante…A l'arrivée donc, le produit forcément craint: un film à l'histoire totalement naze, réalisée par un "yes-man" français exilé chez le ricains et qui tente de se fendre dans le moule en adoptant le ton et le look déjà démodé des high school movies…A comparer, la plupart des épisodes de "Buffy" ont fait mille fois mieux dans leur genre…
Pourtant la scène d'ouverture semblait convaincante (et la seule, qui justifie le quart de point de la note finale) avec une transposition 100 % fidèle de la scène du métro de l'anime. Le découpage est ciselé comme les coups de sabre de la jeune Saya, le salaryman a la bouille de l'emploi et les retouches graphiques insufflent le ton légèrement déprimant du matériau original. Las, on embraye donc sur un teen movie totalement déplacé, faussement ricain et à la palette graphique horripilante sur fond d'un vide scénaristique. C'est lent, moche et mou…un peu comme ces plaquettes infomerciales à envahir vos boîtes à lettres ou à traîner dans les salles d'attente des grandes entreprises, où l'on pense découvrir un vrai dossier sur un sujet de fonds et que l'on se retrouve avec du grand vide sur papier glacé.
Pourquoi donc les américains s'obstinent-ils à vouloir réadapter des simili-succès asiatiques ?!! A quel public pensent-ils s'adresser ? Celui, minoritaire, des fans des cultures orientales, pour la plupart déjà fâchés de voir des matériaux originaux réadaptés à la sauce US ? Ou celui d'un grand public méfiant et pour la plupart totalement désintéressés par ces sujets à peine probables…Le projet aurait eu quelque intérêt d'être lancé du glorieux temps de la franchise des "Buffy"…mais à sortir en 2009, il ne ressemble guère plus qu'à un plat de nouilles instantanés réchauffé au micro-ondes.