En marge de tout courant filmique, Tsui Hark révolutionnait en 1995 une industrie hong-kongaise à l’agonie dans une scandaleuse indifférence générale.
En plein cœur de la Chine médiévale, un orphelin travaillant dans une forge apprend la vérité sur son père, grand combattant assassiné par un mythique tueur tatoué. Après une rixe contre des bandits de grands chemins, au cours de laquelle il perdra son bras, notre orphelin dérobe le sabre brisé de son paternel et s’exile pour mieux fomenter sa vengeance. Bien que basé sur des schémas ultra-classiques (une histoire de vengeance, remake éloigné de la légendaire Rage du Tigre du vétéran Chang Cheh), la vision de Tsui Hark de cette histoire de guerrier manchot semble cependant ne surgir de nulle part. Débutant sur des images magnifiques de la forge où démarre et se conclut le film, The Blade se poursuit avec des séquences à l’énergie quasi expérimentale, faisant cohabiter mouvements gracieux de caméras et scènes de rue filmées à l’épaule, combats d’une sauvagerie inouïe et rixes chorégraphiées et esthétisées à l’extrême. Le spectateur est le jouet complet d’une mise en scène magistrale, bringuebalé entre des émotions brutes et une richesse thématique à couper la souffle.
Que l’on adhère ou que l’on rejette cette forme élaborée de barbarie filmique, on ne peut nier la puissance de l’atmosphère distillée par The Blade. Baignant dans un radicalisme effréné, n’excluant pas de troublantes touches de mysticisme, Tsui Hark scotche le spectateur par des parti-pris visuels intenses. Enfermant son casting (en tête duquel on retrouve Chiu Man-Cheuk, successeur de Jet Li dans la saga des Il était une fois en Chine) dans des lumières mordorées crépusculaires, le réalisateur profite du fond historique du métrage pour lui insuffler un rythme bien particulier. Très cru dans sa première partie, montrant des combats et des règlements de compte à la violence sourde, opposant ses principaux protagonistes pour mieux les réunir lors des impressionnantes confrontations finales. En faisant monter en gradation l’intensité des séquences, Tsui Hark livre rien moins que sa vision de l’évolution du cinéma chinois. Rendant discrètement hommage à tout un pan de culture qui a construit au fil des ans ce cinéma à part (de l’incontournable arrière-fond historique aux innovations des plus grands maîtres qui ont su transcender les exactions martiales au rang d’art), le cinéaste livre un film-somme, qui reconstitue à travers la quête de son personnage principal toute l’accession à la maturité contemporaine du ciné chinois, tout en dispensant un spectacle graphique et jouissif. L’un des meilleurs films de l’un des meilleurs cinéastes en activité, à vous d’en tirer les conclusions qui s’imposent.
The Blade, un film visuellement non identifié, mais quel film !
The Blade est le premier film hong-kongais que j'ai vu, mis à part La Fureur de Dragon qui passe de temps en temps à la television.
La seule chose que je peux dire est : "quel choc !". Pour regarder ce film,
il faut oublier toute conception classique de réalisation. En effet,
comme le dit Francois, il s'agit d'une réalisation quasi-expérimentale,
mais quelle réalisation ! Tous les mouvements et les positions de camera
sont présents, s'enchaînant à des vitesses folles pour
vous faire perdre la tête. Cela donne un résultat désorientant
mais augmentant l'ambiance du film en la rendant, par moment, quasi mystique.
The Blade possède une ambiance plutot noire, fini l'esprit plus ou
moins chevaleresque (une vengance quelque soit le prix, des bandits prêts
à tout,...) : tous les coups sont permis et que le meilleur gagne.
La combinaison de son ambiance et de sa réalisation font de The
Blade, un genre à lui tout seul. Une fois vu, les autres films
de sabre me paraissent un peu fade, certes, il s'agissait du médiocre
Frères d'armes, mais tout de
même.
Pour finir, The Blade est plus qu'un film, il est, je pense, une expérience
visuelle menée de mains de maître par Tsui Hark, qui ne recule
devant rien.
Tournoyant et voltigeant, tant de maîtrise et de rage dans un seul homme meurtri, la lame doit parler
The Blade vous entraîne sur les voies de la vengeance, et ça
fait mal. L'histoire semble être classique(... j'ai des films à
voir en retard), et mène à la 'naissance' d'un guerrier manchot.
Mais là attention, manchot mais pas maladroit. Et dans le rôle
du manchot, Chiu Man-Cheuk, qui n'en est pas un (ce qui ne fait que compliquer
la tache bien sûr). Tout cela sous la baguette de Tsui Hark, et là
les choses sérieuses commencent.
The Blade est unique, de part sa violence, son énergie, sa
légèreté et son lyrisme. La rage de vaincre transparaît
dans toutes les scènes de combats, où les déplacements
de caméra sont tels qu'il est parfois difficile de savoir où
l'on est dans l'action. Mais ça n'est pas grave, cette fougue est telle
que vous restez littéralement scotché à votre siège,
à vous demander ce qui vous arrive.
Hark ne recule devant rien, la violence, le sang, la peur... L'ignominie
de certaines scènes vous fait détourner les yeux, mais rien
n'y fait vous continuez à regarder. L'ambiance est accrocheuse (surtout
aux tripes), la souffrance réelle et le bonheur non feint. Un film
à voir et revoir assurément.
Coming out barbare
The Blade n’a rien perdu de sa force. Il reste le chef d’œuvre hystérique barbare que l’on connaît, doublé de ce miracle de narration où autant d’expérimentations ne nuisent en rien à la trame. Tous ces sentiments violents sont véhiculés par une caméra qui se comporte comme une moissonneuse-batteuse, une machine dans laquelle combats hallucinants foisonnent. Hordes scènes cultes émergent de cette grosse botte de paille dévalant la montagne, comme par exemple cet apprentissage, magnifique près du puit, rythmé au son de cette BO gutturale méga trop - puissante - de - la - mort - qui - tue - sa - mère - qui - pourtant - n’avait - rien - demandé - si - ce - n’est - qu’on - baisse - un - peu - le - volume - parce - que - y’en - a - des - qu’essayent - de - dormir. Bordel !!
Deux petites réflexions en plus de tout le reste déjà à lire ici :
- L’opposition bien/mal est magnifiquement mise en image avec ces deux icônes que sont le moine et l’assassin, deux faux frères jumeaux chauves dont on gardera en mémoire la façon qu’a eu le réalisateur de nous les présenter, chacun bénéficiant d’un gros plan sur sa nuque et son crâne, une apparence identique masquant deux mentalités contraires. Déstabilisation réussie.
- Plus encore que dans La rage du tigre, ce film traite d’homosexualité. Les deux héros sont perdus, constamment en rage, semblant plus à la recherche d’eux même qu’en quête d’une réelle vengeance quelconque, habituel moteur prétexte à des actions exutoires en provenance de deux êtres déjà bien perturbés. En ce sens, venger le moine décapité et le père mort du héros ne sont pas mis en avant. C’est plus le « champs de l‘emprise », évoqué à plusieurs reprises par la narratrice, qui est en jeu. Parce qu’elle hésite entre les deux hommes, cette dernière va les provoquer pour qu’ils se battent. A elle de choisir le gagnant, à eux de ne pas jouer ce jeu en la dédaignant. Tsui Hark se sert d'elle pour prendre parti. Les deux héros, à la fin du film, épuisés par tant d’effort, les nerfs à bout, trouvent enfin la paix en se retrouvant, se souriant l’un à l’autre comme jamais ils ne l’avaient fait jusqu’à présent. Puis ils s’en vont, ensemble, vers le soleil couchant, sans un regard pour notre pauvre narratrice. Aucune nuance n'apparaît sur ce point, les deux seuls représentants de la gente féminine étant cette fille immature et une prostituée trop mature, deux extrêmes se rejoignant dans le camp des perdants.
Un Wu Xia Pian hors normes, aussi bien visuellement que thématiquement. Résultat cultissime garanti
The Blade est l'un des films les plus originaux qu'il m'ait été donnés de voir: la réalisation de Tsui Hark est quasi-expérimentale. Difficile d'en faire un bonne critique, mieux vaut le regarder pour se faire une idée ! Autant que vous soyez prévenu, le film ne ressemble à aucun autre. La caméra se déplace
au milieu des combats , tourne, monte, descend. Cette façon de filmer est très désorientante au début, mais on s'y fait, surtout après quelques visions. Car il en faut quelques unes pour saisir la puissance de ce film hors du commun.
L'ambiance vaut elle aussi son pesant de cacahuètes. Tsui Hark prend le contrepied des classiques de combat de sabre, avec une ambiance très noire. Plus de combattants à l'esprit chevaleresque, mais des brigands semant la terreur, et un homme souhaitant venger la mort de son père. Ce non-respect des règles a d'ailleurs désorienté le public chinois qui a boudé le film. L'ambiance est assez surnaturelle, et l'utilisation des décors et des éclairages y est pour beaucoup. Le film prend donc le contre pied des grands classiques du genre, et constitue donc un univers à part.
On retient aussi la fantastique interprétation de Chui Man Cheuk, aperçu dans Le Festin Chinois du même Tsui Hark. En bref, à voir pour comprendre pourquoi The Blade est considéré comme un des chef d'oeuvre de Tsui Hark et du cinéma de Hong-Kong tout court. A voir pour comprendre pourquoi Tsui Hark est une des plus grands visionnaires actuels du cinéma mondial (et qui a fait Double Team oui tout à fait, comme John Woo a fait Broken Arrow). A voir en Vo pour les quelques dialogues aux voix marquantes. A voir pour le combat final qui scotcherait n'importe qui face à cette furie visuelle. A voir si vous pensez avoir tout vu.
Comment dire...
Je ne vais pas y aller par 4 chemins,
The Blade est tout simplement mon wu xian pian préféré. Filmé caméra au poing, cette œuvre sauvage et chaotique fédère les amateurs d’action comme les cinéphiles en mal d’innovation de mise en scène. Les nombreux combats sont des morceaux d’anthologie, montés de façon abrupte et percutante ; le combat final vaut à lui seul le déplacement : l’affrontement entre 2 demi-dieux que même le soleil a du mal à partager… INRATABLE !!!
Un Wu xia dopé.
Quand le génial Tsui Hark revisite le mythe du sabreur manchot, torché et extra torché par Chang Cheh dans les années 60, cela donne une oeuvre complètement décomplexée et bien barrée. Ceci dit, le raffinement d'un Chang Cheh ou d'un King Hu disparaît (peut-être les maîtres du Wu xia) au profit d'une action bien plus soutenue et d'un objectif halluciné. Le Neo Wu xia est né.
On peut s'extasier des heures sur la formidable palette visuelle du film, comme on peut critiquer le manque sidérant de nouveautés, étant donné que le mythe du sabreur/vengeur manchot a déjà été entièrement revu 30 ans avant par les maîtres que l'on connaît. Tsui Hark n'y est pour rien, qui même avec l'apport d'idées fantastiques ne parvient pas à réellement transcender les codes du film de sabres. On a bien entendu toujours droit aux pauvres fermiers soumis à la violence d'une poignée de brigands, de femmes disputées entre un mercenaire, d'un être "plus fort que les autres" à la réputation légendaire (parait-il qu'il sait voler) et du fameux vengeur, devenu manchot des suites d'une attaque de criminels. La même soupe est servit, ce qui déçoit au premier abord, mais passe pour une véritable broutille quand on connaît la maestria de Tsui Hark.
Une maestria évidente tant filmer est une seconde nature chez Tsui Hark. Le bougre a le culot de nous sortir de derrière les fagots des plans légendaires, qu'on n'oserait faire 30 ans auparavant. Là est donc le grand intérêt de The Blade pour les "habitués" du Wu xia. Filmé dans tous les sens, à la renverse, à 35 mètres du sol, The Blade est ce qui se fait de mieux en matière de produit dopé. Dopé par la passion d'un type n'ayant peur de reculer devant rien. Les combats sont ainsi hallucinants, la mise en scène fantastique. Il suffit d'assister au dernier combat, barbare comme jamais où les deux hommes luttent jusqu'à plus soif, jusqu'à ce que mort s'en suive. Un seul survivra, c'est la règle.
Le newbie y trouvera son compte, comme les plus grands passionnés du film de sabre. Mais au-delà de qualités esthétiques et techniques évidentes, The Blade est une semi déception (sans vraiment en être une compte tenu du travail hallucinant) dans la mesure où il y a 15 ans, Tsui Hark déballait ses cartes d'artisan du Wu xia avec l'impressionnant Histoires de cannibales. On y découvrait déjà cette passion pour les combats farfelus avec une utilisation remarquable du décor. Les protagonistes sautaient dans tous les sens, de poutres en poutres et utilisaient les éléments du décor pour combattre ou se défendre, cela va de soit. The Blade poursuit sur la même lignée et pique ça et là ce qui a déjà été fait par le passé pour pousser le genre à son paroxysme et n'en garder que la meilleure substance, le nectar d'un genre.
Finalement, The Blade est un film à deux visages. Si il mettra tout le monde d'accord au niveau d'une mise en scène sans concurrence possible (pour un Wu xia pan), on pourra être déçu par un cinglant manque de nouveautés. Tout est poli, lustré comme il faut certes, mais la sauce ne prend plus comme avant.
Esthétique : 4.5/5
Musique : 2.5/5
Interprétation : 4/5
Scénario : 4/5
Les + :
- Va trouver un Wu xia mieux foutu!
- Des combats dynamiques et spectaculaires
- Variante du mythe du sabreur manchot sympa
Les - :
- ...mais sans grande originalité
un film a part
Sans partager l'enthousiasme géneral, il faut reconnaitre que Tsui Hark n'a fait aucune concession avec ce film. C'est un produit brut, non raffiné. Je reste pourtant pris entre attraction et répulsion devant ce produit non estempillé. La vision féminine de l'histoire parvient à donner un souffle au film qui présente par ailleurs certaines longueurs. Pour moi ça reste tout de même moins bon globalement que Blade of Fury. A chacun d'apprécier la démesure que ce film propose.
LE MEILLEUR FILM OOOUUUUUH
D abord je voulais dire a Mad mat et Angelo ,ki ne connaissent rien en film,de ne pas nous faire chier avec leurs critiques.
The Blade dechire grave.Jamais vous n aviez vu un film comme ca avec des combats aussi impressionants.Je vous conseille de voir le combat final des 2 boss parce ke c du jamais vu et en VO surtout faut le voir en VO.Je ne peux ke kiffer ce film.
A voir sinon ce serait un crime de manquer ca.
tsui hark transcende (une fois de plus) un style ultra codifié.
une exception dans le domaine du wu xian pian, une oeuvre sombre ,violente et directe.la premiere fois que je l'ai vu, j'ai ete scotché par la puissance de la mise en scene furieuse et originale et par la barbarie qui se dégage du film qui en font une oeuvre atypique dans le ciné hk.
classique à voir absolument.
14 juillet 2002
par
omnio
Mon autre film culte, avec le Killer
Réalisation hallucinante, combats divins, ce film respire le superlatif. Attention cependant, certains peuvent détester et je le comprends.
26 novembre 2000
par
Khan
Un film magistral de Tsui Hark
The blade est un véritable chef d'oeuvre, d'une noirceur absolue. Tsui Hark (superbe réalisateur de The lovers, Il était une fois en Chine, Zu, Green snake,...) a réalisé un film magistral, dans un style quasiment documentaire, avec une caméra très mobile qui suit littéralement tous les gestes des personnages. Seul L'enfer des armes du même Tsui Hark semble plus noir et encore plus barbare.
La Chine, alors qu'elle est idéalisée dans la plupart de ses fims (cf Shanghai blues, Peking opera blues, The lovers, Zu, Green snake, les Il était une fois en Chine,...), est ici moyen-âgeuse, sans loi, totalement rongée par la violence. Les silences pèsent plus que les paroles. On ne cotoit pas de héros, mais juste des moines, des prostituées, des fabricants de sabres, des tueurs,...
A ce titre, l'affrontement entre Chiu Man-chuk et Hung Yan-yan est extraordinaire : il n'y a plus de fils pour voler dans les airs (cf la scène où Chiu Man-chuk, après avoir eu le bras coupé, découvre un vieux grimoire et s'entraîne, accroché à un arbre par une ficelle : une fois qu'il a réussi la technique, un plan fugitif mais très significatif, montre la ficelle coupée) et le combat se déroulera à terre (il ne sera pas fantaisiste), comme pour couper les liens avec les films d'arts martiaux totalement irréalistes, où les combattants s'envolent.
Film exceptionnel, traversé de fulgurantes séquences, non sans émotion, The blade fait partie des chefs d'oeuvre de Tsui Hark (avec Peking opera blues, L'enfer des armes, Il était un fois en Chine 1, 2 et 3, The lovers et Green snake).
SI J'AVAIS PU JE LUI AURAIS MIS 6/5 !
The blade présente toutes les caractéristiques d' un bon (un vrai !!!) film culte :Aucune concession de la part du réalisateur ,style unique ,détracteurs...IGNORONS LES !!!
Le jeu surnerveux des acteurs est remarquable autant que la narration et les mouvements de caméra...certains disent que c' est brouillon,ils ont qu 'a retourner voir leur gros blockbusters et qu' ils nous embêtent pas!
C' est du pur chef d' oeuvre qui se regarde autant avec les tripes qu' avec le cerveau...Que dire de plus ?
A vous de voir, en tout cas moi je remet la k7 dans le magnétoscope.
Non pas le crépuscule du genre
Mais sa (re)naissance. Et la reside tout le génie de tsui hark (et accesoirement son ego demesuré). Tout dans the Blade, tout contenu diégétique trouve un référent, issu du wu xia pian. Mais ce référent, Tsui Hark le travaille, le décortique pour nous le livrer dans son stade primitif, brut, ce qui donne au film sa dimension métaphysique, génératrice, faussement auto destructrice. Cadrage de l'image, photos, scenario, codés par des regles tres strictes du wu xia pian volent en eclat, en nous posant clairement les questions du comment voir, face a l'instabilité narrative, de la caméra, sans nous fournir de réponses mais sans non plus en exclure l'existence. En nous plongeant dans cet "etat de nature" (Hobbes), Tsui Hark nous permet de remonter la généalogie humaine, de contempler les intuitions cogitives qui nous sont propres. Devant l'angoisse existentielle qui nous apparait alors, face au cheminement de l'Histoire universelle qui s'offre a nous, on est a la fois contemplatif et pris de vertiges...
Lames des guerriers.
Comme s'il voulait recréer le cinéma de genre, le grand Tsui Hark va puiser dans les fondations du wu xia pian, en soutire le mythe du sabreur manchot et le remodèle dans un univers livré au chaos où toute notion d'humanité est systématiquement remise en cause, il filme l'apocalypse caméra au poing comme un reporter de guerre avec un regard quasi scientifique, une réalisation dénuée de toute notion de déontologie... Un nouveau regard qui confirme la capacité de ce réalisateur à inventer des idées neuves, un film qui prouve que Tsui Hark est l'un des derniers grands cinéastes.
Un superbe film épique
Vu pour la seconde fois et j'ai vraiment mieux apprécié. Un film souvent passionnant dûe à une belle narration et une mise en scène splendide. Le cadre violent, où les bandits et pilleurs régnent, est très bien décris. Egalement de beaux personnages. Est-il légitime de trouver certains affrontements brouillons (je pense surtout au passage où Ding On perd son bras) ? Malgré tout on ressent bien la fureur du combat, et l'affrontement final tient toutes ses promesses. Un festival d'images marquantes, comme souvent dans le cinéma de Tsui Hark.
(le film prend une dimension supplémentaire dans sa seconde vision, c'est indéniable dans mon cas et cela se vérifie sur beaucoup d'autres oeuvres de Tsui Hark)
---
edit 27/03/2010: troisième vision, c'est encore meilleur. Plus vraiment été gêné par un soit disant côté brouillon. Encore supris de la beauté renversante de nombreux plans, avec ce style unique... aarrrgh.
07 décembre 2008
par
Hotsu
Le Wu Xian Pian vu par Tsui Hark
Voilà un film indescriptible et totalement hallucinant. La mise en scène de Tsui Hark vient d'un autre monde, les personnages sont tous mystérieux, sauvages et supérieurement interprétés : Chiu Man Cheuk est superbe de charisme et ses qualités martiales sont impressionantes, Hung Yan Yan est quant à lui parfait dans son rôle de tueur sanguinaire. Enfin, le combat final est terrible, jouissif, parfait, merveilleux. A voir absolument !
Avec les deux Zu, le meilleur film de Hark!
Ce film est une variante obscure de Zu, elle en est la face noire. Pas d'effets spéciaux, pas de couleurs, pas d'humour, très peu de dialogues, mais cette même furie visuelle qui écrase tout sur son passage, laissant juste quelques frissons d'extase dans l'exhine du spectateur. La même énergie, qui même ici, dépuillée de l'artifice du merveilleux atteint une concentration foudroyante. Les corps sont devenus fous, les corps ne sont plus régis par la logique parce qu'ils sont merveilleux, comme dans Zu, mais parce qu'ils sont possédés, dépossédés, traversés par la même puissance destructrice qui fait éclater les limites du montage, du cinéma populaire et du cinéma en général. The Blade est l'image se refermant sur elle-même, s'écrasant sur elle-même: elle est l'auto-destruction du cinéma comme spectacle figuratif.
"Je ne reprends jamais ce que je donne mais ce qu'il m'appartient doit m'être restitué"
Hee Hee! Encore un film digne d'une dissertation en philosophie, démonstration consistant d'un esprit créatif, ou simplement une introduction à une problématique longtemps discutée mais jamais résolue. Même si je me demande où est la solution à la question lorsque la source de chaleur est nulle. Véritable leçon sur la vie qui nous apprend qu'il faut être patient. Préparer sa vengeance avec "patience". Attendre. Encore et toujours: L’instant cardinal ! Pluie sans fin. Parmi toutes ces portes fermées. Impuissant. Plaisir passé sous silence. Douloureux. Intérieur. Bang Bang. Comme une claque imposée. Rêve continuelle. Illusions volées. Pressentiment d'équilibre. Sourires dans l'inconnu. Bouleversements de tout le coeur. Affolé par la lenteur des pensées futiles. Actions éparpillées. Dernier soupir. Parmi l'inéluctable qui vous encercle. Les yeux obscurcis. Glissement dans la misère qui vous enveloppe peu à peu. La pureté d'un chant d'automne étouffé. Bavardage inutiles des danseuses de bazar laissés de côté. Et les regards alentour. Puis le sang couvrant la terre. La vengeance comme la seule issue possible. C'est justement parce que ces choses nous paraissent impossibles dans la vie éveillé qu'on a envie d'y accéder. Mais que serait l'humanité sans ces rêves impossibles dont la tentation est le souffle inspiré?
Le wu xia pian à son apogée
Un des meilleurs films de Tsui Hark. Mon seul regret est de ne pas l'avoir découvert en salle.
Un chef d'oeuvre.
Voilà c'est le second film de Hong-Kong que je vois. Quel Choc ! Des combats aux sabres époustouflants, filmés d'une façon très particulière parsemment le film. L'histoire est plutôt pas mal. Les acteurs sont très crédibles. La tension dramatique reste tout le long du film. En un mot: génial.
Je ne peux que conseiller ce film.
Définitif
Tsui Hark nous livre un de ses films les plus radicaux, tant sur le plan formel que narratif. Si le réalisateur n'a cessé d'expérimenter, il n'est jamais parvenu à une telle maitrise, ou la forme est en parfaite adéquation avec une approche conceptuelle et viscérale du récit.
The Blade est à la fois un hommage et une refonte mais aussi une réflexion sur le cinéma hong-kongais. Ce que filme Tsui Hark dans The Blade c'est la naissance d'une légende et l'influence qu'a ce récit très balisé sur la matière filmique elle-même. Pour résumer: la réalisation évolue alors que la légende du héros prend corps, tout en pastichant la manière dont sont habituellement tournés les wu xia pan. L'exemple le plus parlant est la séquence où le héros apprend à développer son style d'escrime si particulier (lame brisée portée par le seul bras qui lui reste) attaché par une corde à une branche d'arbre. Le personnage est-il en train d'apprendre à se battre ou à incarner un héros de wu xia pan grâce aux câbles d'habitude invisibles?
Le film est ainsi à la fois extrêmement stylisé, expérimental, mutant, mais aussi d'une limpidité et d'une sécheresse exemplaire. Il suit ses arcs narratifs et conceptuels du début à la fin avec le tranchant d'une lame, sans jamais ennuyer mais en prenant le risque de déplaire par son refus des compromis. Les artifices de mise en scène ne sont pas ici faits pour enjoliver; chaque image, chaque séquence cherche à stimuler le système nerveux du spectateur. Les personnages, les lieux, les gestes sont donc avant tout des signes, des archétypes. Cette tendance abstraite du film est cependant sans cesse contrebalancée par les pulsions qu'il met en scène et qu'il provoque, qui lui confèrent une nature pas le moins du monde désincarnée.
Enfin le film parvient à une profondeur presque surprenante. Les personnages féminins, sans être centraux, sont à la fois le moteur de la narration et le lien du spectateur avec l'histoire. Elles créent le récit en sucitant la violence et le désir. Il n'est donc plus question d'honneur, de sacrifice mais bel et bien de récit pulsionnel. Et la voix-off du film est d'ailleurs celle d'une narratrice qui, lors d'un final mélancolique, détourne in extremis ce film barbare et tragique vers une cruelle rêverie existentielle.
Sang et poussiere...
Certainement le meilleur Wu Xia car le plus libre et donc le plus innovant ! Il n'est pas monnaie courante de voir des films aussi "malpolis" a HK et ailleurs qui ne sacrifie pas tout au nom d'un esthetisme couleur locale de pacotille ( type Hero ou Flying Dagger). Bienvenue dans la vraie Chine, celle des bordels, des barbares et de l'anarchie ! Ici le heros est amoureux d'une pute au detriment de la fille de son maitre, ici les moines se font defonces par des braconniers sans scrupule.
08 septembre 2006
par
LKF
Le meilleur film de Tsui Hark / Un des meilleurs Wu Xia Pian
La référence pour beaucoup, le film de Tsui Hark est véritablement un monument du genre. Une realisation nerveuse, d'excellents comediens, un scenario classique mais efficace, que dire de plus ? Rien, voir ce film est une veritable obligation pour tout fan de cinéma asiatique !
Abstraction radicale et cinéma populaire
Le génie de Tsui Hark, sorti de sa "période multicolore", est celui de la sous-exposition. Dans The Blade, film exangue et radical, la vie des images prend une forme décharnée, pulsationnelle, obsédante. Il y a chez Hark quelque chose de la cruauté dont parle Artaud ; celle-ci, dans le cinéma populaire, doit, semble dire Hark, prendre la forme de la radicalité, celle des corps fous de vélocité, celle du minimalisme narratif, celle du silence - les images, découpées au scalpel, prennent sens uniquement par le biais de l'intensité qui les travaille. Mais ce sens comme intensité, fondamentalement, est un insensé : Hark, dans The Blade, ne dit rien, ne montre rien. Il se contente de faire jouer une machinerie populaire que lui-même, suivant et dépassant le grand King Hu, a contribué à construire. The Blade, ou l'autodestruction. A ce délire méchant, Chiu Man Chuk prend une part considérable : sa corporalité délirante, machinique et impersonnelle joue le rôle de l'explosif dans le plasticage de Hark. Que ce film soit considéré comme son chef-d'oeuvre jusqu'à aujourd'hui n'a rien d'étonnant.
Fabuleux
The Blade est un film formidable!!! Un homme avec un seul bras apprend le kung fu avec une moitié de livre et une moitié de sabre. Les combats sont somptueux, le scénario très interressant et l'ambiance magique. On ne peut être qu'admiratif face au courage de notre héros (qui joueras dans un épisode de "il était une fois en Chine" boycotté par Jet Li). La trame semble très classique sur le papier (un homme qui perd tout reviens avec courage) mais devient fabuleuse à l'écran: les thèmes classiques au Kung-Fu (vengeance, honneur, courage) sont revisités et traités de manière très originale!!!. Ce film est pour tout les amateurs de Kung-Fu et d'émotion!!!
Le Wu Xian Pan parfait ?
Avec ce film, Tsui Hark repousse les limites du genre. Supérieur à son modèle ( La Rage du Tigre ),The Blade est une pure merveille, un chef d'oeuvre, un objet de culte.
Monument barbare, The Blade est l'un des rares films dont on puisse dire qu'il est parfait. Le montage du film est exemplaire, l'interprétation excellente, le scénario génial, la réalisation propre à Tsui Hark.
Ce film exhalte la fureur, le courage, l'amitié, l'amour ( brefs les sentiments humains les plus extrèmes ). L'audace de Hark passe par des cadrages au rasoir, un montage frénétique, et une photographie qui rappelle l'éclat d'une lame de sabre. Les personnages incarnent chacun une valeur différente tout en bénéficiant d'une psychologie plus que soigner pour un wu xian pan ( cf la dernière image du film sur l'héroïne vieillissante et regrettant ses deux héros ).
A Voir, à revoir, à rerevoir, à rererevoir, à rerererevoir ....
Sauvage, exalté et aussi tranchant qu'une lame de sabre
Derrière ses allures de wu xia pian barbare et radical,
The Blade est rien moins que la révolution de tout un genre. Non content d'avoir déjà signé moult perles rares dans sa carrière de réalisateur et de s'être lancé, avec son homologue John Woo, dans une relecture fastueuse du polar (
A Better Tomorrow), Tsui Hark bouleverse ici le film d'action, dynamitant les codes d'un univers cinématographique de plus en plus stéréotypé. Ce produit estampillé Film Workshop – la fameuse compagnie fondée par le Maître au cours des années 80 et à laquelle on doit notamment
The Killer – répond d'abord aux chevaleresques épopées de Chang Cheh par une ambiance fiévreuse et une démythification du héros aussi saisissantes l'une que l'autre. Tsui s'intéresse moins au potentiel gore des scènes de combat qu'à la hargne destructrice des personnages soutenue par la fureur même de la mise en images: les hommes s'entretuent dans l'hystérie la plus achevée pendant que la photo, au lieu de reposer sur un enchaînement de cadres et travellings prédéfinis, capte comme en live toute cette agitation. Une esthétique quasi documentaire et résolument avant-gardiste, dont la mode éclatera à l'arrivée de certains blockbusters américains réalisés entre autres par Tony Scott – lequel la tirera vers l'usage clipesque – et Paul Greengrass (
Man on Fire,
Domino, la trilogie
Bourne), sans parler du petit écran qui a définitivement trouvé ses marques dans cet aspect visuel « pris sur le vif ».
La réussite de
The Blade, en sus des innovations techniques précitées, découle également d'un formidable travail d'équipe: le filmage virtuose de Tsui est secondé par des comédiens qui habitent leur rôle tant sur le plan psychologique que physique, un récit co-scénarisé avec Koan Hui qui, sur une trame routinière (une histoire de vengeance comme on en a eu mille auparavant), propose un point de vue narratif audacieux en se plaçant du côté de la jeune femme éprise du personnage principal, des affrontements au sabre chorégraphiés avec un réalisme brut par le trio Yuen Bun - Mang Hoi - Stephen Tung, une composition de la lumière signée le chef-opérateur Keung Kwok-Man et jouant dans le même camp que celle du
Ashes of Time de Wong Kar-Wai (recherche formelle constante, que cela soit dans les scènes nocturnes et intérieures éclairées à la perfection ou dans les passages diurnes où l'écrasante chaleur du soleil est tangible) ainsi qu'une BO particulièrement inspirée de Raymond Wong. Un comble si l'on sait que durant le tournage, nombreux furent ceux – interprètes comme techniciens – auxquels la démarche du réalisateur échappa, tandis que Chiu Man-Cheuk semblait, selon les dires, plus préoccupé par sa relation avec Anita Mui que par son job d'acteur. Au final,
The Blade, comme toute réalisation de Tsui Hark ou presque, nécessite un second visionnage afin d'en mesurer véritablement la richesse et l'ampleur. Il s'agit à la fois d'un film à risques et d'un coup de maître comme a pu l'être, dans un style différent,
Bullet in the Head chez John Woo. Un nouveau concept du cinéma d'action, un authentique lifting du wu xia pian, un chef-d'œuvre en effervescence. Bravo, Mister Tsui.
DU GRAND ART. UN WU XIA PIAN DANS LES REGLES DE L'ART
Tsui Hark nous livre une oeuvre noire, sanglante et superbe. Un de ses meilleurs films.
un mythe
J'ai pas ete decu...
ça bouge et ça tranche sec !!!
Voilà probablement l'une des plus grandes réussites de tsui hark.
On y trouve tous les éléments nécessaires à la création d'un réel monument d'action-barbare: les angles de vue et les mouvements de caméra sont inédits (très brusques), et ça bouge vite, très vite meme, de telle façon que l'on est très rapidement propulsé en plein champ de bataille. Le film respire la sueur et le sang: ça tranche d'un bout à l'autre du film, et les personnages sont réellement cruels(ce sont des hommes ou des animaux?).En y ajoutant une ambiance sombre et un scénario alimenté par une vengeance, on obtient the blade, un film bien authentique, et l'un des plus brutaux.
C'est du gros !
Bien que peu amateur de wu xia pian, je dois avouer que The Blade est un film énorme ! Même si l'histoire reste somme toute peu originale, elle est menée de main de maître par Tsui Hark qui arrive à faire ressortir une vraie rage tout au long du film. Les combats sont réellement époustouflants et l'ambiance pesante. On ne s'ennuie pas et on en redemande !
TSUI HARK,LE RENOVATEUR DU WU XIA PIAN
grand film,qui reussit le meme pari tenu par sergio leone il y a trente ans avec le western.
film baroque et violent,c'est la forme la plus abouti de renovation du genre dans les années 90;on attend encore le prochain jalon du wu xia(non,ce n'est pas seulon moi "legend of zu"!)
Combats bourins ?!
La première chose qui m'a marqué dans ce film, c'est que les combats sont assez moches, on a l'impression qu'il n'y a pas de chorégraphie (cf le combat du moine au début du film). Mais je pense que cet effet est voulu pour souligner le réalisme et l'ambiance assez "malsaine" du film. C'est vrai que grâce à cela les scènes de combat ressemblent plus à un défouloir et sont assez jubilatoire.
A part ça, je n'ai pas très bien compris pourquoi ce film est "Culte" pour un bon nombre de fan.
Violent, brutal, bestial....
Pour commencer, merci à Uncle Phil, sans qui je n'aurais peut être pas encore regardé ce film ;) Dès les premières images, on sait qu'on a affaire à un récit dur et violent, impression qui ne fait que s'accroître au fur et à mesure (à ce titre, le meurtre du moine est assez choquant). Tsui Hark ne veut pas nous montrer un beau film de chevalerie avec des héros proprets, et des bandits élégants, non il nous montre tout ce qu'il y a de plus bas chez l'homme, y compris chez les "bons".
La mise en scène très bd nous plonge de manière puissante dans cette obscurité omniprésente, la rage est palpable de bout en bout, l'énergie de l'ensemble est admirable. Le travail sur la lumière, les ombres, et les différents points de vue (point de vue du narrateur, jeu du regard à travers les fenêtres, les barraux, etc) fait l'objet d'une minutie incroyable. Le côté très expérimental de l'ensemble (en particulier dans les scènes de combats) rend incroyablement bien, car même si tous les mouvements ne sont pas toujours très lisibles, la colère, la puissance, l'énergie sont là, les émotions nous sont expédiées en pleine figure, impossible de décrocher face à une telle débauche d'énergie!
Les enjeux, bien que simples, sont très réalistes, la quête d'identité, et le besoin de s'affirmer du héros sonnent très vrais, les personnages féminins ont leur importance et sont très bien écrits. L'interprétation d'ensemble est excellente, et Chiu Man Cheuk est tout simplement époustouflant, tant martialement que dramatiquement, il retranscrit à merveille les tensions du héros. Les combats, pas si nombreux que je l'aurais cru, sont bestiaux, plein de hargne, et vraiment puissant. Le final à lui seul vaut le visionnage du film. Bref, une oeuvre forte et implicante, à voir bien sûr!
Tsui le destructeur, Hark le créateur...
Il est comme ca, Tsui Hark.
De temps en temps lui prend l'envie de révolutionner un genre ultra-établi, ou du moins de lui offrir une oeuvre définitive, somme de tout ce qu'on peut y tenter, somme parodique de tout ce qu'on y a vu par le passé, et somme de toutes les idées nouvelles que Tsui Hark peut y injecter, le tout amoureusement malaxé et défracté par sa manière de filmer, conjuguée à l'impératif double de mobilité et d'entropie.
De retour des USA, il balaie d'un revers de la main toute l'histoire du film d'action/gangsters "à la HK" avec l'inénarrable TIME AND TIDE, somme de trouvailles hallucinantes de virtuosité visuelle et de piques parodiques envoyées à ses collègues d'alors...
Quelques années plus tôt, il fait la même chose avec The Blade. Le scénario est archi-classique : deux hommes se battent pour les faveurs d'une donzelle, qui sans le savoir ouvre la boîte de Pandore en révélant à l'un d'eux, orphelin, que son vrai père a été tué par le vilain de service alors qu'il était encore dans ses couches. L'impétueux jeune homme fuit la fonderie d'épées dirigée par l'homme qui l'a recueilli, emportant avec lui le fragment de la lame de son défunt père...au cours des péripéties qui s'ensuivent, sa main est coupée, et le voilà peu à peu transmuté en sabreur-manchot (figure récurrente du genre) ivre de vengeance...
L'intérêt comme dans TIME AND TIDE réside plus dans le traitement par Tsui Hark d'une telle trame, bien vite malmenée et distordue dans tous les sens, dans le traitement parodique du genre et bien entendu dans le traitement visuel de la chose....
Le traitement parodique est évident lorsqu'on voit le héros s'entrainer attaché à un fil (les câbles habituels de nos super-sabreurs volants) qu'il coupera ensuite, son compère "sauver" une jeune femme avec des intentions pas forcément bien nobles à son égard, un gamin s'amuser à faire des grimaces alors que notre manchot enterre solennellement la lame de son père, la potiche de service enquiller de grandes phrases en voix off (cf Les Cendres du Temps, autre tentative de destruction/évolution du genre par Wong Kar Wai cette fois) après avoir brisé pour le plaisir du marivaudage le bel ordre qui régnait au début de l'intrigue pour finalement vieillir seule (mais moins bête, c'est déjà ca), etc, etc...
Le traitement de l'action enfin: si Tsui Hark se permet parfois quelques "tableaux de maître" aux belles couleurs brûlées ou pastels (notamment le travail sur le visage des "pirates du désert"), ils sont juste esquissés et encore plus vite escamotés, car la plupart du temps il est bien trop occupé à détruire les codes visuels de mouvements amples et de caméras lointaines et à peu près fixes sur des combattants qui volent majestueusement l'épée au clair, pour leur préférer des mouvements chaotiques, hystériques parfois, qui font ressentir l'action non pas comme un tableau à apprécier avec les yeux et la tête, mais à vivre dans ses tripes dans des soubresauts jubilatoires.
Par dessus tout, lui et ses héros ne nient pas la gravité: il s'en servent, la maîtrisent, la plient à leur volonté mais sans JAMAIS l'oblitérer, tout au contraire des films de sabre traditionnels, qui s'affranchissent sans complexe de tout repère physique pour nous livrer une fable onirique, The Blade montre des guerriers qui se frottent au réel, s'y cognent, s'y blessent pour finalement le dompter.
Bien entendu, la minceur du scénario et les tics habituels de naïveté un brin agaçante qui accompagnent un grand nombre de productions HK lorsqu'il s'agit d'exprimer des sentiments ou tout ce qui relève d'une psychologie un peu fine -qui font après tout partie des limites du genre (que seul Wong Kar Wai a réussi - certes dans la douleur - à transcender)- prêteront parfois à sourire, mais le tour de force visuel et référentiel rend The Blade incontournable pour tout amateur d'émotions fortes, à défaut d'émotion tout court...
Un sommet du Wu xia pian ,c'est sure.
Bcp le compare au western de Leone (qui a dit il était une fois ds l'ouest ?) .Il est vrai que THE BLADE est un monument incontournable de la décennie ds son genre.
Si le scénario ne brille pas par son originalité, the blade est tt de même honorable sur ce point, qui n'entache pas le film.Pour le reste tt de même ,il faut avouer que Tsui Hark et ses chorégraphes se snt surpassés pour offrir un spectacle aussi violent qu'impressionnant, les héros snt mis en valeurs, et prennent une bonne dimension charismatique appréciable.
THe Blade est un film jouissif, mais certains passages filmés frénétiquement constituent une sorte de bouillie gênante. Je me demande juste si ce n'est pas le fruit de la censure ,car certains démembrements sembles être coupés ,pour atténuer la violence.Je m'aviserais donc de porter un jugement précis sur ce point.
Q'importe ,THE BLADE reste est tres bon wu xia pian !
J'ai du manquer quelque chose....
The Blade m'a bien décu. Je savais qu'il était quasi-unanimement apprécié comme étant le dernier "grand" film de Tsui Hark (j'aurai beaucoup de mal à comparer, puisque je n'en ai pas encore vu d'autres...).
Force est de constater que j'attendais plus du film, notamment des scènes de combat, que je trouve assez confuses, filmées souvent trop près pour avoir une vue d'ensemble intéressante de la chose, exception faite peut être du dernier combat (quelques effets intéressants, comme la caméra qui suit les combattants rouler à terre). Le scénario est assez basique, rien de bien renversant même s'il doit se démarquer des conventions du genre.
J'ai bien conscience que la VF et la piètre qualité de mon installation (petite TV + VHS) jouent certainement dans mon appréciation, mais ce film n'a pas été une claque, comme l'avait été "A toute éprevue" dans un genre différent.
En résumé The Blade m'aura quand même permis de voir en quoi "Tigre et Dragon" est un film hollywoodien tant il est propre, noble et parfaitement réglé. The Blade tranche un peu (bah oui) et offre une perspective plus noire, mais j'aurai surtout retenu la narration originale qui l'accompagne.
surrestimé
the blade est un bon film sans plus et surement pas le meilleur wu xia pian de l'histoire ce film est largement inferieur a par ex "blade of fury" .les combats dans the blade sont tres moyen et brouillons , tout ca a l'air disons fort décousu. non , pour moi surement pas le chef-d'oeuvre dont tous le monde raffole.
25 novembre 2001
par
jeff
j'ai pas envie de jouer les rabats-joie ...
Ce "chef d'oeuvre barbare", pour reprendre l'expression consacrée, ne m'a pas vraiment emballé. Certes, le film tranche avec les codes habituels du film de chevalerie chinois (les moines se font piéger dans des pièges à loup), mais la mise en scène et le montage du film, qui se veulent virtuoses, m'ont plus collé mal au crâne que véritablement impressionné : Tsui Hark multiplie les changements de focale et les mouvements de caméra tarabiscotés, mais cela ne fait que rendre la plupart des scènes d'action incompréhensibles et soûlantes. Quant aux digressions métaphysico-poétiques, elles m'ont fait autant vibrer qu'un épisode d'Hélène et les garçons ...
Décidément, j'ai beau faire des efforts, je n'accroche pas avec les films de Tsui Hark, à part les OUATIC.
Un film au parfum de noix de coco...
Violent, barbare, "the Blade" a mauvaise réputation... c'est justifié. Un film qui sort définitivement des sentiers battus pour s'imposer comme un "hybride génétiquement modifié de Wu-Xia Pian, Chambara japonais et Rambo".