Choc des cultures, le chef d'oeuvre de Miike.
A n'en pas douter, si il y a un film digne de ce nom à retenir de la filmographie quelque peu hétérogène de Miike, c'est son fabuleux voyage en Chine pour y découvrir des "hommes oiseaux". Parait-il qu'ils savent voler, selon la légende. Le problème est que nos trois aventuriers ne s'attendaient pas à découvrir de telles personnes du haut des montagnes de Yunan.
Trois aventuriers qui n'ont rien en commun. Jeune commercial propre sur lui, du voyage pour ramener des Jades pour son patron, un Yakuza particulièrement vénère du slibard venu pour ramener une partie du butin, et un guide farfelu venu dans l'optique d'installer le courant dans son village. Trois visions différentes sur l'appât du gain, pleines de justesse et d'équilibre, chacun des personnages étant complémentaires. Le film rentre ainsi rapidement dans le vif du sujet et expose ses personnages en une fraction de seconde sans que l'on ne s'en rende compte. Pendant que Wada se prend des beignes par le yakuza Ojie, le guide Shen les prends dans sa camionnette angoissante (perte de porte et de volant) pour les amener vers la réserve de Jade. Hop, bouclé en quelques minutes à peine, le film prenant son envol une fois nos héros arrivés à destination. Et quelle destination!
C'est beau et touchant de voir un Miike si sérieux et si posé, dans sa mise en scène élégante (non sans rappeler le calme d'un Rhapsodie en août, ou un film typique d'Imamura période eigthies), proposant tout un panel d'images magnifiques et oniriques, dignes d'un conte. Que dire aussi de cette formidable façon de raconter une histoire, sous forme de scénettes agréables et rigolotes (les passages à tabac, les chansons) narrées par la voix off de Wada. On se croirait presque devant un Wong Kar-Wai tant elle fait partit intégrante du récit, nous offrant quelques informations pas négligeables et développant d'avantage la psychologie de Wada (mélancolie, nostalgie, tristesse). Masahiro Motoki est tellement plein de justesse et de sincérité qu'il ressemblerait presque à une autre figure mythique du ciné asiatique : Tony Leung Chiu-Wai.
Cette aventure au goût de légendes chinoises (feux d'artifices, hommes oiseaux, digne d'un nouvel an Chinois) prend des allures de melting polt artistique en y fourrant à peu prêt toutes les saveurs et les styles du cinéma asiatique : de la recherche, de l'aventure, de l'humour, du polar et de l'horreur (la folie du Yakuza). Un cocktail détonnant, fascinant et tellement maîtrisé! On en sourirait presque de voir les tortues en CGI drôlement foireuses apparaître dans un tel univers "naturel". Le film nous laisse pantois quand survient cette dernière scène, où l'on y voit des enfants s'envoler, tout comme le yakuza vieillard, sous les quelques mots de Wada. Finalement ils volent tous vraiment, vraiment haut.
Esthétique : 4.5/5 - Bien filmé, proposant de magnifiques décors, un vrai enchantement.
Musique : 4.25/5 - La musique est très légère, accentuée par une chanson mélancolique.
Interprétation : 4.5/5 - Un bon gros sans faute. Excellent cast.
Scénario : 5/5 - L'une des plus belles histoires du cinéma japonais contemporain. La plus belle de Miike.
Enfin un Miike plus abouti.
Pas grand chose à ajouter, d'autant que mon avis est à 100% identique à celui d'Ordell. Bird People est une mini révolution à l'échelle Miikéenne. Enfin, sa lenteur contemplative permet à l'âme de ne pas respirer dans le vide, de s'aérer la tête dans les superbes décors d'un film emprunt de poésie. Bien qu'atypique, un brin léger et redondant par instants, Miike parvient pour une fois à dérouler un vrai scénario cohérent qui se construit au fil du métrage. Étonnament, Bird People est dénué de ses délires trash habituels mais garde un certain humour surréaliste qu'il est bon de découvrir dans ce cadre dépaysant. Miike possède un vrai talent esthétique et technique, c'est indéniable, mais ne parvient que très rarement à pondre de vrais scénarios qui porteraient ses films de bout en bout . Il préfère osciller entre la mélancolie poussive, le yakuza blues, le nonsense Kitanesque, les latences abyssales et le délire trash et chaotique, sans trop se soucier d'aller plus loin, et surtout sans se camper avec force pour donner du poids à ses films, le plus souvent avec une énorme précipitation, voir en dillettante. Or, ici il choisit ouvertement la carte poétique et prend bien son temps pour installer confortablement le cadre, les préoccupations des personnages et les tenants et aboutissants du voyage. La cuisine de Miike a toujours quelques bons ingrédients mais n'est que très rarement convaincante et Bird People n'en est donc que plus touchant tant jusqu'à son dernier plan il trouve une cerise à ajouter.
Belle allégorie
Très belle progression dramatique dans ce film, la maîtrise narrative est évidente, le basculement du film du réalisme à l'idéalisme se fait par petites touches, le parcours de chacun des personnages semble rétrospectivement d'une évidence totale et pourtant il ne se découvre que progressivement dans le film. Pour donner corps à cette trame narrative,
Miike utilise de façon simple et efficace un cadrage qui va s'élargissant à mesure que le film avance, donnant ainsi l'impression d'ancrage des personnages dans la nature qui les entoure. Il arrive à faire passer la relation physique de ceux-ci avec cette terre inconnue dont ils se sentent pourtant si nostalgiques. Le message humaniste pourrait sembler simpliste si le sujet était présenté autrement, mais ici il arrive tout naturellement. Un film à la fois simple, attachant et maîtrisé.
12 janvier 2005
par
jeffy
un Miike réussi
Bird People of China est un petit miracle à l'échelle miikienne. Bien sûr, on savait déjà que les voyages réussissaient plutôt bien au cinéaste (cf les splendeurs sporadiques de son Rainy Dog tourné la même année). Mais Bird People of China est non seulement un Miike dont la construction scénaristique est cohérente et maîtrisée d'un bout à l'autre mais aussi un des rares Miike pas du tout esbroufants, un Miike sans discours faussement provoc', un Miike qui, s'il comporte quelques longueurs, ne ressemble pas à un tunnel d'ennui avec quelques idées sympathiquement Bis le sauvant du naufrage. Les effets miikiens habituels sont bien présents dans la première heure du film mais on est plus dans une sensation de décalage (par les gags, la mise en scène, le montage) cassant le risque d'académisme festivalier du projet et lui évitant de se reposer sur des lauriers contemplatifs trop attendus. L'ennui est évité sans pour autant que ces choix nuisent à l'attachement du spectateur aux personnages que Miike construit progressivement. Pendant cette première heure, la Miike's touch fonctionne en mode moins tapageur que d'habitude et sert le film.
Le hic, c'est qu'au fur et à mesure que Bird People of China s'installe dans le village le film s'installe dans l'académisme festivalier (style contemplatif "japonais" mal repris/mal digéré, bons sentiments, musique digne d'un mauvais documentaire sur le Pérou) qu'il avait jusque-là réussi à éviter. Donnant un gros creux de milieu de film quand même moins pénible que les creux durant les deux tiers de la projection d'autres Miike. Mais heureusement, alors que l'on commence à perdre espoir que Bird People of China reste un bon Miike jusqu'au bout, Miike sabote délicieusement son échafaudage SPOILER avec la rupture de ton qu'apporte un canardage très kitanien. Bien sûr, l'idée de lumière clignotante est ridicule mais le passage demeure sufisamment efficace pour tirer le film de ses travers contemplatifs. FIN SPOILER Et après ce beau "réveil" du film la dernière partie lui permet d'emporter définitivement le morceau de façon émouvante en rendant encore plus évidente la volonté du film d'évoquer en creux le Japon contemporain au travers de son périple voyageur.
Imposant (de très loin) Bird People of China comme un Miike survolant tout ce que j'ai pu découvrir de lui jusqu'à présent. Peut être même son plus beau film.
Miike côté poète
On a beau se perdre tant et plus dans la filmo pléthorique et très inégale de Miike, reste que ce Bird people of China datant de 1997 s’en démarque clairement, car il s’appuie sur une dimension poétique et philosophique rarement explorée par son auteur, loin de la violence habituelle de ses œuvres. Et enfin, il donne à réfléchir, à contempler, à rêver, preuve qu’il sait varier les plaisirs ; on ne s’en plaindra pas.
Si Miike s’applique plus ici qu’à l’accoutumée, c’est sans doute du fait de son histoire peu ordinaire mettant face à face un yakuza fatigué et un jeune salaryman dans la brousse de la province chinoise du Yunnan. L’arrivée des 2 personnages dans cette région paumée pour y rechercher un trésor est rocambolesque et plutôt drôle. La deuxième partie se fait plus poétique avec la découverte d’un autre trésor, ce petit village à flan de montagne où, depuis l’arrivée d’un pilote indien, tout le monde se prend à rêver qu’il peut voler à l’aide de grandes ailes. Le thème de l’apport des étrangers à une région donnée est traité de manière intéressante car ambiguë : s’il peut être positif et riche (musique, nouveaux horizons), il peut également s’avérer dangereux, et c’est cette réflexion qui domine la dernière partie du film : doit-on développer économiquement une région au nom de l’argent en prenant le risque de voir s’envoler une part de notre naïveté et de notre pureté ? Le yakuza le dit d’ailleurs très bien à un moment : « si on transforme cette région comme on a transformé le Japon, alors l’humanité est foutue ! ». Au final, on se demande si ce sont bien les pays développés qui ont à apprendre aux pays pauvres, ou le contraire…
Bien que le rythme soit parfois inégal et que certains tics bordéliques de Miike soient présents, Bird people of China vaut assurément le détour.
Peut être connaissons nous mal Miike Takashi…
Si l’on venait à vous évoquer un film plein de poésie qui met en scène un village perdu de la Chine dont les habitants n’ont d’autre aspiration quotidienne que d’essayer de retrouver la clef des airs et de voler à nouveau comme le veut une vieille tradition, à quoi penseriez vous ? Non, il ne s’agit pas de la dernière niaiserie conceptualisante signée Aoyama Shinji… Malgré des apparences remarquablement trompeuses, Bird People of China est un film de Miike Takashi. Oui vous avez bien lu, Miike Takashi, l’hystérique et ultra prolifique réalisateur de Fudoh, Ichi the Killer et mille autres délires psychotroniques plus ou moins regardables… C’est d’ailleurs peut être même son film le plus cohérent (le meilleur ?), un des rares dont la ligne narrative ne semble à aucun moment avoir été rompue à coup de hache par un yakuza schizophrène ou une tortionnaire monomaniaque.
Bird People of China suit d’abord le périple d’un jeune homme d’affaires et un yakuza qui n’ont rien en commun à part une destination mystérieuse au fin fond de la Chine, où le premier doit constater l’existence d’un filon de jade sur lequel son entreprise a promis des dividendes au gang du second pour régler une vieille dette. A mesure que leur voyage tire en longueur et même si les tempéraments s’entrechoquent régulièrement, chacun se redécouvre et se révèle lentement aux autres.
Une fois les deux hommes et leur guide arrivés à destination, le séjour au village fera office d’épreuve du feu pour ces figures civilisées minuscules, perdues dans l’immensité de magnifiques paysages dont la beauté n’est que renforcée par lyrisme de la fable. C’est ainsi que volera en éclat (à défaut de voler dans les airs) le personnage ubuesque et ridicule du yakuza qui n’aura pas su résister à l’attrait de ce village presque autarcique dont les charmes n’on jamais été pervertis par les « méfaits de la civilisation ». Et si le narrateur, encore relié à Tokyo par le pragmatisme du businessman et son magnétophone (réceptacle de toutes ses angoisses citadines, en particulier l’oubli, la perte du souvenir qu’il emporte comme une carte postale), prendra le parti de rentrer chez lui, c’est profondément changé qu’il retrouvera sa « vie d’avant ».
Bird People of China est donc une fable douce-amère sur le voyage et l’épanouissement de l’individu, à mille lieux des délires sanglants d’Ichi the Killer et ses tueurs névrosés, du fil à couper les têtes d’Audition et sa scène de torture mythique, du pot-pourri que constituait The City of Lost Souls ou encore de l’ultra violence d’un Dead or Alive… A travers ce film s’exprime peut être une facette nouvelle de Miike Takashi, jusque là étrangère de son cinéma qui aurait gagné à ce quelle soit développée.
Seul un doute subsiste, une incertitude que l’inhabituel académisme technique de l’œuvre corrobore peut être ; en faisant Bird People of China, Miike n’a-t-il pas tout simplement cherché à parodier un certain cinéma japonais, hautement contemplatif, riche en allégories et bien connu des festivals ? Si c’est le cas, il s’agit alors, plus que d’une tentative de tourner en dérision, d’une forme de parallaxe qui permet à l’auteur d’exprimer ses propres idées, tout en prouvant au monde que lui aussi peut faire ce genre de cinéma et pas seulement les polars décalés qu’il réalisait jusque là et l’avait révélé. Dommage qu’il en soit resté là…
Majeur
Takashi Miike est bel et bien ce malade de la caméra filmant cinq à six films par an. Il ne nous ait arrivé en notre beau pays bloquant les droits de sortie des meilleurs films asiatiques qu'une part infime de sa filmographie, qui plus est ses œuvres de la veine "socio-hardcore", loin d'être sa meilleure, du moins celle qui l'inspire le plus. On lui connaît, d'assez loin, une certaine fascination, forcément décalée, pour les figures de super-héros (Ichi the Killer et son vengeur frustré sexuellement, Fudoh et ses écolières yakusas tireuses de fléchettes vaginalement) ; le bonhomme s'est construit en Occident, par le prisme restreint des seuls films parvenant jusqu'à nous, une réputation d'affreux jojo que les critiques les plus fâcheusement stakhanovistes (bonjour l'intolérance chez Mad Movies, qui ne passe pas un numéro sans scander qu'il faut vraiment être très très con, ou pire, de gauche, pour aimer Miike) se pressent bien d'enterrer dans la fange. Il est fort à parier que ces biens-penseurs n'aient pas eu devant les yeux cette merveille qu'est Bird People in China, et oui, comment croire que l'auteur d'Audition et des Dead or Alive puisse réaliser un film d'auteur, avec un fond pertinent, une direction d'acteur au cordeau, une image magnifique sublimant ses décors naturels, des effets spéciaux tellement discrets qu'ils sont invisibles la plupart du temps ? A trop vouloir se fermer les yeux rapidement, dans un effet contre-courant très tendance, on en oublie parfois le cinéma lui-même...
Un col-blanc et un yakusa partent bon gré mal gré sur la route d'un gisement de diamants en plein cœur d'une Chine irréelle, perdue au beau milieu de nulle, conduits par un guide ne sachant pas trop ce qu'il fait. Après une petite escapade psychotrope pour déstresser, le guide perd littéralement la tête et les trois larrons se retrouvent donc perdus en pleine vallée chinoise inconnue, à proximité d'un village singulier où les habitants sont persuadés qu'ils peuvent arriver à voler...
Chose peu commune chez le japonais fou, le rythme progresse sans coups d'accélérateurs, bercé par sa poésie contemplative prenant le temps de camper les personnages pour mieux les vider de leurs repères. Une fois arrivé dans ce village, l'abstrait et le surréalisme finissent par prendre le dessus sur un récit traitant de la perte d'identité, des racines égarées, du retour à la loi naturelle dans un contexte relevant de l'ordre du fantasme quelque peu détraqué. Miike prend le temps de raconter l'évolution de ces deux personnages, qui transcendent peu à peu leurs archétypes pour devenir les clefs de voûte d'une histoire belle, simple, humaine, à la conclusion lumineuse. Rien que pour son plan final, d'une évidence bouleversante et d'une puissance poétique rarement égalée, Bird People of China s'impose d'emblée comme l'un des films majeurs de son auteur, n'en déplaise à l'intellegentsia critique de mauvaise foi.
07 janvier 2003
par
Drexl
Du haut de la montagne, le monde paraît si petit
Une incroyable pause respiratoire dans l'œuvre de Miike – comme symbolisé par la séquence d'ouverture en accéléré pour arriver à une vitesse posée, quasi à l'arrêt une fois à la montagne.
Miike se pose, prend son temps, profite et développe une réelle histoire touchante et maîtrisée de bout en bout.
Homme déraciné, le choc des cultures ne mène cette fois pas à la fin, mais plutôt à la révélation de l'individu. Un voyage initiatique incroyablement enrichissant, qui lui permettra de prendre son envol – du moins dans le sens figuré.
Un film, qui n'a le démérite que d'être trop court et pas davantage creusé pour approfondir davantage encore la dimension mystique et mythologique.
Beau et marquant
D'abord road movie doux-amer légèrement teinté d'humour potache, puis ode contemplative à la nature et à la poésie jalonnée d'éclairs de violence onirique savamment dosés,
Bird People of China n'est pas qu'un ovni trash de plus dans la prolifique filmographie de Takashi Miike; cet ouvrage regorge d'une beauté originelle, pour ne pas dire infantile, que l'on n'avait sans doute pu percevoir auparavant dans l’œuvre du réalisateur. C'est aussi une formidable histoire sur le choc de deux civilisations et de deux hommes que tout oppose, et probablement la pièce maîtresse de son auteur, rien que ça.
Le récit prend forme au commencement d'un voyage professionnel engagé par un jeune bureaucrate japonais ayant pour but de s'approprier des pierres de jade qui se trouvent au cœur de la brousse chinoise. Adjoint d'un guide quelque peu excentrique, son itinéraire va rapidement se voir perturbé par la présence d'un yakuza brutal et vieillissant (interprété par l'excellent Renji Ishibashi), chargé par son clan de le surveiller afin qu'il ne s'accapare pas de l'intégralité du trésor. Le ton est donné, Miike prend un pied fou à filmer ces premières péripéties exotiques où une jeep à semi-déglinguée, des pluies torrentielles ou encore des chèvres mangeuses de précieux documents feront grimacer les deux personnages plus d'une fois. Après cette entrée en matière où priment les situations comiques et l'aventure légère,
Bird People of China s'engage dans des terrains plus posés – et paradoxalement plus risqués – lorsque nos trois hommes arrivent à bon port, non sans avoir goûté à quelques fâcheux imprévus. Leur guide ayant malencontreusement perdu la tête, ils se retrouvent un peu bloqués aux alentours de cette petite communauté perdue dans les montagnes de Chine. Miike procède alors à une subtile étude socioculturelle en confrontant les citadins nippons aux campagnards de l'Empire du Milieu. Réticence, malaise et froideur caractérielle laissent peu à peu la place à la sérénité et l'émerveillement pour une culture différente. Il est particulièrement intéressant de constater l'évolution que subit le personnage de ce yakuza quinquagénaire joué par Renji Ishibashi: d'un truand irascible et désabusé à l'esprit mercantile, il devient un autre homme, fasciné par les coutumes des habitants du hameau, subjugué par ces hommes-oiseaux qu'il admire au plus profond de son être. Psychologiquement bouleversé, ayant recouvré le goût de vivre, il n'aspirera désormais plus qu'à la nature et défendra corps et âme la way of life quasi primitive de cette région dans laquelle il n'avait au départ atterri que par contrainte et devoir. Belle leçon d'humanisme. Mais loin de s'arrêter à ses qualités réflexives de fable écologiste,
Bird People of China émerveille par la beauté de ses décors, proposant une large étendue de paysages naturels, aux antipodes de la jungle urbaine illustrée par
Dead or Alive ou
City of Lost Souls. Belle, simple et rigoureuse, la mise en scène de Miike sent bon le brut de décoffrage et l'authenticité.
Plutôt méconnu, trop souvent délaissé par le public et la critique au profit d'autres œuvres plus « bruyantes » de Takashi Miike,
Bird People of China est pourtant le film somme de ce boulimique de la pellicule. Véritable concentré de poésie, de sincérité et d'émotion, étayé par un puissant constat socioculturel, ce métrage laisse pantois d'admiration par la richesse et l'intelligence dont il fait preuve. Un coup de maître.
QUEL DOMMAGE...
Ce film est de takashi miike!!!??? Impensable une fois qu'on est dans le film...
Le film commence bien (les 25première minutes) et d'un coup on se retrouve chez des paysans qui essayent d'apprendre à voler dans les airs....alala....
C'est sur, il y a des paysages magnifique, c’est une bouffée d'air fraîche mais l'histoire...
Le film traîne trop en longueur, il m'ennuie, m’endors...bon, c’est clair qu'il y a des moments vraiment sympa mais dans l'ensemble, pas terrible.
En tout cas c'est pas un film que je reverrai plusieurs fois, ça c'est clair!
Le pire c'est qu'il est long, presque 2h...
A voir de toute façons pour la beauté des paysages du Yunnan en Chine et pour quelques bons moments, sans plus...
excellent
Bird people of china, que dire de ce film ? J'ai été agrablement surpris, après avoir lu toutes les critiques, j'avais très envie de voir ce film . C'est le plus beau Miike qui m'a été donné de voir à ce jour . Emouvant, touchant prersque apaisant ... Les mots me manquent . A ne pas manquer .
Fly away...
Je ne dirai que ça : que ceux qui croient que Miike ne sait pas construire un film ou faire autre chose que du trash nawakesque mattent ce film et reviennent dire la même chose après :P
J'avais déjà compris que Miike était plus polyvalent qu'il n'y paraît avec Zebraman, qui, bien qu'accusant de plusieurs défauts, était plutôt réussi.
Ici, c'est encore mieux.
Ca commence comme un road trip en direction d'un village montagnard de la Chine, avec un salaryman typique et un yakuza bourrin.
Pendant la première demi-heure, on a droit à une ambiance assez comique du fait de la relation de ces deux-là et de leur guide assez spécial.
Puis, au fur et à mesure du voyage le ton change progressivement, jusqu'à devenir carrément poétique.
Au final, on a un film qui traite de la civilisation, de la nature, de la remise en question -avec des personnages qui évoluent vraiment au long de ce parcours iniatique- de soi-même, et des rêves.
Eh oui, c'est bien un Miike.
Ca m'a surpris venant de lui, mais ça me conforte dans mon idée : il a un potentiel tant scénaristique qu'au niveau de la real (simple hormis quelques disgressions, mais efficace, et offrant de très beaux plans -dont un final superbe-), mais ne prend pas assez le temps de structurer ses films, souvent.
Ce qui est loin d'être le cas ici, tout s'imbrique très bien, hormis un ou deux détails, et les idées comme le scenar sont simples, mais on ne peut plus efficaces.
Et pour couronner le tout, les décors naturels en grande majorité sont superbes, et la musique, très belle et parfaitement dans le ton.
Une claque quoi, presque rien à jeter.
Sûrement mon Miike préféré jusqu'ici en fait, et le plus abouti.
Je l'aime de plus en plus ce gars là.
Vivement Izo et You've got a call.
Idée intéressante
J'ai beaucoup aimé ce film, surtout le concept des hommes-oiseaux qui apprennent à voler de génération en génération, en plus, dans un lieu plutôt paradisiaque.
Passage préféré: le premier vrai essai d'envol.
Superbe
Rien a voir aves les Miike sadique et gore ce film est une magnifique fable écologique. Deux tueurs en route vers un village perdu dans les montgnes à la recherche de pierres précieuses découvre un mode de vie bien different des leurs. C'est le choc.
Un des ses tous meilleurs films.
MIIKE ou le cinéaste aux milles facettes
encore un film pour MIIKE qui tranche radicalement avec son univers habituel, si tant est qu'il en ait un. ici point de violence, de cruauté, d'outrance ou de mauvais goût, dans BIRD PEOPLE OF CHINA il est question de poésie, de questionnement sur soi, de retour à la nature... Ces thèmes ont souvent été traités mais takashi MIIKE s'en sort avec les honneurs car le film est simple, beau et touchant, grand public sans être stupide.
le scénario est assez maigre mais l'histoire est magnifique, tout comme les acteurs (mention spéciale au yakusa un peu limité, souvent à l'origine de scènes hilarantes ou tres touchantes), les paysages des montagnes du YUN NAN sont d'une beauté à couper le souffle, même si la photo aurait pu les mettre plus en valeur, notamment au niveau de la lumière: l'esthétisme est correct sans plus.
Côté réal, la sobriété est de mise, MIIKE se retient de se servir de ses tics habituels pour s'effacer devant la substance du film, bien assez prenante à elle seule.
BIRD PEOPLE OF CHINA est un tres bon film, appaisant, doux et généreux, qui nous fait traverser des sentiments variables mais forts, et l'identification au personnage est tres rapide.
Merci monsieur MIIKE d'avoir fait un film qui fait du bien, sans aucuns regrets du style plus déjanté et cru de ses autres oeuvres.
une superbe fable contemporaine
ce film est la preuve que Miike est un cinéaste complet