C'est la fête au villa-geee…
L'un des autre films récemment acquis en "package" par le distributeur Pretty Pictures, "Bellflower" étonne tout d'abord…par son aspect incroyablement vieillot pour son année de conception en 1987.
Je me rappelle, étant très jeune, avoir traversé un jour la frontière entre Allemagne de l'Ouest et de l'Est…Après avoir longé les kilomètres de champs minés, nous avons finalement atteint le premier village…et j'avais l'impression d'avoir effectué un véritable saut en arrière dans le temps avec des couleurs, une ambiance et un je-ne-sais-pas-quoi de descriptible, qui faisait que je me SENTAIS revenu à la fin de la Seconde Guerre Mondiale (du moins tel que je me l'imaginais).
"Bellflower" est un peu pareil avec une esthétique, qui rappellerait les films populaires allemands ou français des années…1950 ou 1960, les tous premiers, qui s'étaient tournés en couleurs…Fringues, paysages, décors et costumes rappellent immanquablement cette période, jusque dans le jeu largement exagéré des comédiens. Gros sentiments, populisme, séquences de danse d'un autre âge; une large couche de poussière recouvre cet instantané d'une époque, car derrière cet exemple typique de film de propagande, qui prône de revenir aux bonnes valeurs traditionnelles, de travailler dur (au sens propre, puisque l'héroïne ne ménage pas ses efforts à débarrasser à la main les gros cailloux jonchant un champ) pour littéralement créer de ses mains une ville bâtie sur le modèle socialiste et qui deviendra à son tour – peut-être – un jour aussi grande que la capitale, que l'on aperçoit à un moment, au loin (et incroyablement moderne avec sa rangée de hauts immeubles jonchant la mer) le temps d'une excursion.
Ensuite, le film brasse bien évidemment aussi d'autres thématiques, comme le retour du fils prodigue dans son village natal, après que ses ancêtres se soient faits chasser comme des malpropres pour d'obscures raisons rapidement éclaircies et lavées…en communauté, comme il se doit.
Bref, du film de propagande d'une autre époque, intéressant d'un point de vue ethnologique et du fait de sa rareté de diffusion, mais loin, très loin d'être du bon cinéma.
