L'histoire fait bien sûr penser aux sept samouraïs et emprunte aussi divers éléments aux films de Sergio Leone. Mais c'est surtout l'occasion pour Wang Yu de jouer à nouveau un rôle de chevalier solitaire et vengeur. Ce dernier ne rate d'ailleurs pas une occasion pour se mettre en valeur à chacune de ses apparitions.
La première partie est très réussie. Wang Yu pose l'intrigue et installe ses personnages. Il recrute ainsi des mercenaires aux noms et aux techniques de combats plutôt originales (par exemple Hung le tonnerre qui se bat à l'aide de deux énormes boucliers, ou encore Lee la lance d'or) en vue de préparer l'affrontement imminent. Celui ci arrive sous la forme d'une grande scène de bataille rythmée par les tambours de guerre japonais. De par sa longueur, celle ci donne l'impression d'être filmée en temps réel.
De plus on est littéralement plongé au coeur de l'action avec des centaines de figurants qui n'hésitent pas à se découper, s'empaler ou s'ébouillanter à tour de bras. Au milieu de tout cela des chevaliers qui volent dans les airs et font des bonds prodigieux viennent pimenter l'ensemble.
Cependant dans cette mêlée de combattants, Wang Yu ne peut pas briller complètement. Il s'offre donc un duel final avec le général japonais qui va bien sûr essayer de gagner par la triche (se servant de ses sabres pour éblouir son adversaire). Wang Yu parviendra à le tuer après un combat spectaculaire, avant de mourir à son tour.
Ici encore Wang Yu nous démontre sa haine tenace envers les Japonais qui sont vus uniquement comme des pillards et des assassins. Ainsi certaines scènes inutiles au déroulement de l'histoire comme celle de l'exécution de l'oncle de Hsiao Feng ne servent finalement qu'à donner une image négative des japonais. De même, Wang Yu prend un malin plaisir à ridiculiser ces derniers, notamment lorsque les troupes japonaises doivent ramper comme des insectes pour éviter les pièges cachés sur une plage.
Par rapport au Roi du Kung Fu, seul autre film de Wang Yu que j'ai vu jusqu'à présent, Le Dieu de la Guerre est beaucoup plus aboutit, avec dans l'ensemble une réalisation et une histoire mieux maîtrisée. En revanche le personnage que joue Wang Yu avec son idéologie parfois douteuse finit à la longue par devenir vraiment antipathique.
Nous sommes dans le film typique du Wu Xia Pian, avec un fond historique, le héros qui arrive et des combats à chaque fois que c'est possible. Mais attention, comme dans tous les bons films, il y a une histoire et une narration. Ce n'est pas simplement un enchaînement sans raison de batailles, comme dans les westerns on retrouve la prise en compte du danger par la population, les lâches, les têtes fortes et les bras droits.
Comme il a déjà été dit, cette histoire montre la rébellion d'un village au cours des nombreuses guerres entre la Chine et le Japon (un peu comme la France et l'Angleterre, sauf qu'on n'a jamais colonisé l'Angleterre). Cette rébellion est coordonnée par un agent extérieur, le héros, qui va faire avancer le processus. Et ceci va finir par un combat majestueux sur la plage des dieux de la guerre, à côté du village. Combat assez intéressant, surtout dans l'utilisation du moulin à vent. Je ne cacherais pas qui des japonais ou des chinois va gagner...
C'est un bon film pour aborder le Wu Xia Pian (merci HK Video), juste un poil trop long si vous n'accrochez pas dés le début.
Dans ce Wu Xia Pian sauvage et violent, les amateurs de combats orchestrés avec savoir-faire seront ravis puisqu’ils occupent sans même le temps d’une pause l’entière deuxième partie du film : des centaines de morts tranchés secs, des maîtres d’armes impressionnants (Wang Yu et sa voix posée faisant penser à Clint Eastwood, l’homme aux 2 boucliers ou encore le chef japonais dont la puissance explose à l’écran), un lieu clos propice au massacre et des astuces guerrières réjouissantes, il n’en faut pas plus pour classer Le Dieu de la Guerre au rang des classiques du genre.
L’intrigue, calquée sur les 7 Samouraïs de Kurosawa, fait ressortir le courage et le sacrifice des quelques héros prêts à donner leur vie pour sauver un village de l’envahisseur japonais, ainsi qu’un nationalisme chinois au message très clair qui sied évidemment bien dans le contexte politique de l’époque, à savoir l’ère Mao. J’insiste sur le fait qu’il s’agisse de nationalisme et non de racisme comme certains l’admettent un peu trop facilement en analysant le film.
Mais l’influence prédominante du Dieu de la Guerre reste, comme le rappelle François, le western spaghetti : quelques scènes ou quelques indices sont constamment là pour l’indiquer. Ainsi, l’arrivée dans le village de Hsiao avec son chapeau lui couvrant une grande partie du visage, rappelant le chapeau de Charles Bronson dans Il était une fois dans l’Ouest, ou encore le passage musical comique accompagnant des japonais rampant sur la plage pour éviter les pièges, sont autant de petites touches supplémentaires aidant à apprécier l’œuvre pour autre chose que son côté barbare.
Jimmy Wang Yu n'a jamais dévié de sa ligne directrice: incarner le héros chinois qui combat le mal (c'est à dire les étrangers le plus souvent) même au mépris de sa santé ou de sa vie tout court. Chinese Boxer, son premier film de combats à mains nues l'oppose à des japonais implacables. Le Dieu de la Guerre le met à nouveau au prise avec des ennemis du pays du soleil levant. Simplement maintenant, Wang Yu a pris de la bouteille. Terminé le petit chinois qui se prend sa raclée au début puis s'entraîne dur. Ici, il est déjà le maître.
Son expérience de sabreur, notamment dans les One Armed Swordsman de Chang Cheh, est à nouveau à l'épreuve ici, puisqu'il s'agit d'un Wu Xia Pian. Pas de kung-fu, que du sabre. Le scénario rappelle Les 7 Samourais et sa version américaine, Les Sept Mercenaires. Le village attaqué par des méchants japonais, le héros chinois qui recrute des maîtres d'armes possédant chacun leur style, le tout avec un côté western spaghetti. Un mélange assez intéressant et très distrayant. La trame générale est très simple et le film ne manque pas d'affrontements. Le premier d'entre eux fait très western, avec Wang Yu et son chapeau et la musique qui rappelle les westerns spaghetti. Si on voulait faire une comparaison un peu hasardeuse, on pourrait dire que Wang Yu est au Wu Xian Pian ce que John Wayne aurait été au western spaghetti s'il en avait tourné un.
On assiste ensuite à d'autres démonstrations lorsque Wang Yu recrute son équipe d'experts. Ici, on se réjouit de voir différentes qualités martiales affichées. Chaque maître possède sa technique et son arme, facile à identifer et facilitant la tâche au spectateur. Vient ensuite l'affrontement final, particulièrement long et varié. Une véritable boucherie où s'affrontent des dizaines et des dizaines de combattants. Une demi-heure de combats non-stop, c'est l'orgie après un début plus calme.
La réalisation et l'interprétation sont très correctes. Les personnages sont monolithiques, mais Wang Yu fait très bien le gros dur. Pour les fans, c'est toujours un plaisir de le voir défier trois ou quatres adversaires. Sa réalisation est efficace comme d'habitude, sans être géniale. Au final, c'est donc un vieux film qui a très bien veilli, et qui remplira sa tâche si vous voulez du combat. Comme j'aime le combat, j'ai bien apprécié le film, qui se laisse voir et revoir.
Le problème du Dieu de la guerre c’est qu’il n’a vraiment rien d’original même à l’époque. Il reprend toutes les ficelles, les accroche ensemble sans aucune inventivité et s’en sort au final honorablement mais sans panache. L’histoire est réduite à son strict nécessaire. Les personnages sont rapidement mis en jeu, les chinois sont gentils, les japonais bêtes et très méchants, et advienne que pourra. L’attente se porte donc sur l’énorme bataille finale entre chinois oppressés et envahisseurs japonais, suivie par le duel à mort tous deux démesurément longs et sanguinaires. On ne peut pas dire que ce soit désagréable, en tout cas c’est toujours bien mieux qu’Azumi (lol), mais Wang Yu reste dans les sentiers battus, utilise trop souvent les mêmes plans (zooms, travelling, plans fixes, plans larges). Ce n'est pas un innovateur en tout cas.
Les reprises bien senties, la galerie de guerriers spécialistes, le général japonais toujours interprété par le bestiau sarcastique du Roi du kung fu, les moyens mis en œuvre, la réalisation très correcte et la violence barbare font beaucoup de bien à cette ultime grosse réalisation du vice roi du kung-fu, que je trouve personnellement plutôt médiocre autant à la réalisation qu'au combat. Son style est en tout cas bien trop pataud comparé au roi Bruce qui lui prit son trône en 1971, même s’il m’a semblé plus photogénique et dynamique au maniement du sabre, ce qu'il fait à 100% dans ce film.