Choix cornélien…
Pendant une bonne demi-heure, on se dit que l’on vient de tomber sur un bon gros navet bollywoodien tellement tout est grossièrement ficelé. Jugez-en plutôt : Araav est un indien expatrié aux USA et travaille dans un garage en tant que mécanicien. Mais le garçon a du talent et conçoit en secret la prochaine bagnole du futur. Un jour, alors qu’il prie dans un temple, il plonge sa main dans une urne en même temps que la pulpeuse Anna (mais bien sûr…), également indienne, et qui tombe amoureux de lui immédiatement. Araav ne la calcule même pas, mais il la revoit plusieurs fois de suite dans des soirées et succombe finalement à ses charmes qui sont notamment d’ordre capillaire et mammaire siliconé… Coup de bol, Anna tombe sur les dessins techniques d’Araav, et comme – méga coup de bol – c’est la fille du patron de BMW USA (un indien aussi), elle le fait embaucher dans la boîte, et en moins de temps qu’il faut pour le dire, Araav devient riche et célèbre, et il a une super nana folle de lui que son père consent à lui donner, à condition qu’il la rende heureuse. Voilà voilà…
Après cette entrée en matière limite catastrophique, Barsaat prend heureusement une autre tournure car les choses se compliquent légèrement. Araav a beau être sur un petit nuage, il n’a néanmoins pas soldé tout compte de son passé puisqu’il est … marié au pays ! Une idiotie concédée à ses parents avant son départ pour les States, qui n’avait pas grande valeur à ses yeux à l’époque, mais qui l’embarrasse bien maintenant. Qu’à cela ne tienne, on prétexte un petit voyage de type familial pour s’échapper quelques jours du cocon américain, histoire de signer les papiers du divorce et d’envoyer bouler tous ces abrutis de la famille qui espéraient son retour un jour. Mais ce qui ne devait être qu’une formalité (menée d’ailleurs au pas de course et avec une grande violence psychologique) va encore se compliquer…
Car sa femme, Kajal, se languit de lui depuis 10 ans et a également des arguments à faire valoir : les traits de Priyanka Chopra, miss Monde en l’an 2000, un canon monstrueux, une délicatesse et une gentillesse à toute épreuve, doublée d’une femme intelligente qui a monté sa propre affaire ! Araav se trouve donc devant un choix impossible : soit la Bipasha Basu avec ses gros lolos, la super baraque à New York et le boulot d’enfer chez BMW, soit la vie tranquille dans son pays natal auprès de sa famille et surtout auprès de sa magnifique femme qui l’a toujours aimé depuis son enfance… Et il faut se dépêcher car Anna débarque en Inde pour présenter sa belle-famille à son père !
Ca a beau être gros, c’est bien cela qu’on aime dans le cinéma Bollywood : des situations familiales et sentimentales inextricables, du bon gros tonnerre pour souligner les rebondissements, de superbes chorégraphies et mélodies (le « Barsaat » sous la pluie est excellent et trotte longtemps dans la tête, la chanson d’attente d’Araav par kajal n’est pas mal non plus), et des retournements de situation infernaux. En cela, Barsaat remplit fort bien son contrat malgré une première partie douteuse et mérite un détour.