Un amour virtuel
Le problème avec Andromedia est que l'on ne sait pas vraiment où le caser. Bête film de commande, hommage au groupe musical Speed (j'y émet de gros doutes ceci dit), obligation des studios de faire jouer les quatre miss dans un film, ou tout simplement beau film de science-fiction? Qu'il soit réservé à un public de jeunes ados ou aux aficionados du réalisateur, Andromedia demeure à ce jour l'un des projets les plus étonnants du cinéaste nippon que ce soit dans sa narration alambiquée ou dans son traitement formel particulièrement éprouvant, mettant en scène les aventures d'un jeune collégien, Yu, en proie à des milices cherchant à tout prix à s'emparer de son "trésor", une sorte d'ordinateur portable renfermant une entité spéciale, miroir de sa défunte petite amie Mai : Ai.
D'ordinaire, la romance n'est que très rarement traitée chez Miike, et c'est ici l'occasion de s'y essayer avec ce drôle de produit sorti d'on ne sait où, alignant les séquences oniriques et virtuelles avec une belle fluidité. Si l'intro fait penser à celle de ses Dead or Alive, le reste diffère grandement puisque Andromedia n'est pas un film amoral ou même dérangeant, trash ou vulgaire. C'est surtout une oeuvre familiale, aux drôles accents de comédie typée sitcom, ne s'embêtant de quelconque message ou satire sociale comme à l'accoutumer, préférant distiller ce savoureux parfum d'étrangeté où les rêves semblent être réalité. Le personnage de Ai est particulièrement niais, à l'image des trois autres donzelles, mais l'on s'y attache rapidement grâce à sa bonne bouille de souris et tout simplement parce que l'on sait que son "original" n'est plus de ce monde. Les vingt premières minutes sont ainsi très fortes, accompagnées de sublimes images et d'une musique triste et mélancolique, histoire de bien mettre en avant l'amour que se partagent les deux protagonistes principaux, qui ne tardera à disparaître suite à un accident.
Miike joue alors parfaitement le coup pendant les trois quarts du métrage, avant de sombrer dans le grand n'importe quoi. Comme dit précédemment, Yu est poursuivi par une milice à cause de l'objet qu'il tient entre ses mains. Le fait est que, pas crédibles pour un sou, les bad guys sont de véritables nullités aussi bien dans la peau des personnages qu'ils interprètent qu'au niveau de leur talent intrinsèque face à la caméra. Rien ne ressort de ces personnages pathétiques, le pire est à mettre à l'actif de l'occidental au costard violet jouant du joypad, interprété par Christopher Doyle, bien meilleur en directeur photo. La honte. De même que l'antre du bad guy, sorte de repère des Power Rangers, à en donner le tournis tellement c'est à vomir. Dommage car le film partait pourtant sur des bonnes bases avec des séquences tellement belles que l'on douterait d'être en face un Miike : ce cerisier perdu sur la plage dont les pétales flottent dans les airs au grès du vent, ces petites déclarations légères et sucrées que l'on se dit sous l'arbre, ces virées nocturnes et amusantes en Fiat 500, les attaques des virus dans le Core de la machine, etc...On est même par moment à mi-chemin entre un Matrix et My Sassy Girl, c'est dire.
Au final, cet Andromedia aurait pu être infiniment meilleur, traitant avec une certaine retenue tout un tas de questions (l'amour, la protection, la haine, la déception, la lâcheté, etc...), mais le métrage se voit plomber par vingt minutes totalement ratées, à peine rattrapées par un plan final merveilleux et carrément onirique. C'est un peu juste pour crier au géni, mais amplement suffisant pour conseiller cette perle fissurée à tout amateur de cinéma bizarre, inexplicable et dans le fond intelligent malgré les attaques à son encontre aussi normales soit-elles, au vu de la "simplicité" et de "l'immaturité" du film.
Esthétique : 3.5/5 - SFX simplets, mais véritable patte visuelle. Superbe...cerisier.
Musique : 3.75/5 - A la fois douce et prenante, on se croirait dans un Kdrama.
Interprétation : 2.75/5 - Les ados jouent plutôt bien mais ça manque tout de même de crédibilité.
Scénario : 3/5 - Complexe et parfois touchant. La dernière demi-heure laisse franchement à désirer.
teen cyber movie
Pas besoin d'y passer des heures ; le film est basé sur la romance entre Yu et sa copine Mai digitalisée ; mais un gars qui est amoureux d'un programme, ca ne colle pas ; l'émotion ne prend pas, et l'intrigue cybernétique est ridicule, juste fait pour viser un public collégien pas encore pubère. Dans legenre, au moins Wargames était amusant avec son intrigue géopolitique, même si c'était un peu facile, mais la on dirait que Miike veut faire du sérieux. Quel dommage, les musiques étaient sympathqiue.
07 septembre 2005
par
Elise
ça c'est du cinéma
Un vrai choc pour ce film. C'est simple je crois que Miike a tout osé, les fantasmes, les délires, les transitions brutales, l'illogisme narratif, Andromedia déborde littéralement de quelque coté qu'on veuille l'aborder. Difficile donc de le décrire et encore plus de savoir pourquoi on l'aime. Mais une chose est sure, c'est que sa magie fonctionne, sans qu'il y ait à chercher à comprendre quoi que ce soit à la différence d'Avalon par exemple, pas besoin de chercher une explication aux différents mondes décrits, ni à leurs rapports. Ici, l'essentiel passe par une émotion directe, et si le propos est parfois simpliste qu'importe, la construction de Miike est telle qu'on est porté de bout en bout par cette belle histoire d'amour. Bravo et merci pour ce beau moment de cinéma.
L'amour sur le Net
Film de commande pour en faire un véhicule à star pour la chanteuse Eriko Imai, le quatuor Speed et Da Pump, "Andromedia" transcende pourtant le simple spot publicitaire pour en faire un film pour enfants empreint d'une certaine poésie. Impossible de ne pas penser à la série de films pour enfants ayant déferlé sur les écrans mondiaux durant les années 1980, dont "Short Circuit", la série TV "Max Headroom" et bien d'autres encore. Des films certes puérils, aujourd'hui totalement démodés, mais qui dégageaient un je-ne-sais-quoi, qu'il est impossible de les effacer de sa mémoire d'enfants.
S'adressant clairement à une cible (féminine) d'enfants entre 10 et 14 ans, l'histoire est pleine de rebondissements, mêlant actions et poursuites avec un zeste d'amour enfantin inoffensif. Peu importe les trous scénaristiques (pourtant signé Itaru Era & Masa Nakamura d'après un roman de Kozy Watanabe), les incohérences et les raccourcis souvent faciles: la magie va très certainement opérer aux yeux des plus jeunes.
A côté de cela, Miike donne une vraie touche poétique à l'ensemble, profondément inspiré du monde manga.
A noter, l'exceptionnel cabotinage de Christopher Doyle (!) en méchant de service.
bluette et courgettes
Sans doute un film de commande pour le pauvre Miike qui du même coup redescendra sans doute grandement dans l'estime des amateurs français de ses oeuvres qui auront eu le malheur de voir cette "chose" atroce... Ciblant clairement les 10-14 ans avec l'emploi dans les roles principaux de toute la clique des pseudo chanteuses du "groupe" SPEED, dont les talents d'actrices sont à juger à l'aune de leurs prestations de chanteuses, à qui les membres de leur homologue masculin DA PUMP donnent la réplique.(pseudo rappeurs/rn'bistes à ranger dans la catégorie boys band pour enfants aux cotés de nos bons vieux Alliage et 2be3...)
Intrigue mièvre, dialogues mièvres, jeu d'acteur en dessous de tout: Miike se perd dans cette insupportable série ZZZ. On espère pour lui que le montant du chèque rachètera le talent qu'il y a gaché.
difficile à apprécier
takashi MIIKE, pour je ne sais quelle raison, à décider de faire un film pour public féminin âgé de 10 à 15 ans. personellement c'est pas mon style, bien sûr c'est quand même zarbi passke c'est MIIKE mais sinon je vois pas l'intérêt du film (au second degré ça peut faire délirer)