moyenne
3.07/5

Yann K	4	Réalisé par des étudiants, à l'arrache mais avec une mise en scène exigeante.
Elise	4	Pour un film fait à l'arrache, c'est particulièrement bien soigné
Ordell Robbie	2.5	Script intéréssant mais réalisation en forme de service minimum auteurisant

Pour un film fait à l'arrache, c'est particulièrement bien soigné

Il est vrai que l'on sent bien dans ce film qu'il n'a pas été fait avec des moyens faramineux. La plupart des scènes se limitent à un ou deux plans de 5 à 10 minutes, et tout est tourné en décor naturel, des fois même dans des recoins avec la vie normale de la ville se déroulant en fond, ou encore carrément en plein milieu de la foule (métro, rue). On en vient presque à se demander si, au moment où les deux personnages discutent devant le motel, l'homme qui arrive bourré devant la caméra ne serait pas vraiment une apparition inattendue d'un homme vraiment bourré, forcant les deux acteurs à improviser. Enfin, l'avantage de se film est que le sujet est intéressant ; on suit deux personnages dans deux situations en parallèle. Tout d'abord, quand ils sont au service militaire, et à coté de cela, quelques temps plus tard, alors que l'un, déchargé du service, recoit la visite de son ami. Ce cadet a des problème relationnel pendant le service puisqu'il a tendance à répondre à ses supérieurs et, dans l'autre partie, il a l'air particulièrement déprimé pour une raison inconnue. De plus le film parle tout en finesse d'homosexualité, sans sombrer dans du lourd et du cliché. Les acteurs sont parfaits dans leurs rôles et finalement, même la réalisation à l'arrache a du charme, surtout qu'elle n'est absolument pas ennuyeuse. Donc très bon film d'étudiant, qui promet.

visiteur	note
geez	4
Dooliblog	3.25
Izzy	3
Illitch Dillinger	3
Hidelirium	2.5
tu0r	2.5
Bastian Meiresonne	2.5
Tred	2.25
Black_pantha	2.25

Discipline d'enfer

La démarche du jeune réalisateur/scénariste/producteur/etc est des plus louables et chaque (long) plan transpire la sincérité et le vécu. Pour ceux, qui pensaient en avoir fini de baver après une scolarité réputée pour "écraser" les plus faibles, c'est une autre forme de harcèlement, qui risque de les attendre durant leur service militaire. Harcèlement moral, violences physiques et rejet semblent monnaie courante dans le milieu profondément masculin et l'inévitable dénouement semble annoncé dès le début... En revanche, le film fait également ressortir combien une solide mise en scène est nécessaire pour accompagner un tel sujet délicat. De toute évidence, le réalisateur ne possède aucune expérience dans le domaine, les longs plans fixes de près de dix minutes pouvant tout d'abord sembler un choix conscient, mais les quelques maladroits et basiques champs/contre-champ ne laissant planer plus aucun doute quant à son inexpérience. Si les plans fixes révèlent l'excellente interprétation des acteurs principaux, capables de tenir leur jeu sur de longues minutes, il limite singulièrement le champ d'action, réduit au carcan de la caméra. Du coup, on assiste à un enchaînement de plans fixes pris de loin pour tout de même permettre aux acteurs de pouvoir bouger à l'intérieur de ses plans; d'où l'impossibilité de voir souvent une palette d'émotions qu'aurait pu être exprimée par quelques gros plans. Cette limitation au niveau de la mise en scène fâche surtout au cours de quelques scènes très fortes, malheureusement dénuées de tout enjeu dramatique par cette distanciation; une nouvelle fois, ceci aurait pu être un choix conscient du réalisateur pour éviter tout parti pris, mais ses soudains champs/contre-champ maladroits durant quelques scènes clés contredisent l'état de fait. Du coup, il sera toutefois intéressant de suivre ses prochains pas, notamment dans son travail d'écriture - et d'espérer, qu'il saura s'encadrer des bonnes personnes pour pallier à cette relative faiblesse - car "The Unforgiven" en dit long sur un aspect difficile du service militaire coréen, voire de la société en elle-même; et les protagonistes sont criants de vérité.