Victime de la mode
Jingla Ma persévère dans une veine plus historique et dans le film à costumes après sa précédente adaptation des "Butterfly Lovers" en s'emparant de la relecture de "Mulan"…et commet les mêmes erreurs.
Tout d'abord, ce n'est absolument pas un homme à savoir filmer des scènes de foule et encore moins de bataille. Surfant visiblement sur la vogue actuelle des films historiques avec moult figurants et combats ("Battle of wits", "Seigneurs de la guerre" pour n'en nommer que quelques-uns), les rares scènes de combat (il y a davantage de scènes d'entraînement, que de batailles) déçoivent par la mollesse de la réalisation, un surdécoupage intempestif et une mise en scène franchement approximative. On aura même vu mieux du côté du "Braveheart" de Mel Gibson, vieux de plus de 15 ans maintenant.
Ensuite, le manque d'implication du réalisateur. L'histoire est entièrement formatée à une public djeunz avec des beaux acteurs, habillés dans des beaux costumes assez tendance pris dans un engrenage amoureux somme toute assez simple. Exit la dimension politique et exit tout ce qui fait le sel du mythe à la base, dont notamment le "travestissement" de Mulan, sa peur d'être découvert à tout instant et son évolution dans un monde typiquement masculin. Comment ne pas reconnaître une femme sous les traits parfaits de Vicky Zhao tient du mystère le plus absolu et à aucun moment on tremblerait pour son destin.
Même la dimension amoureuse est finalement trop maladroitement exploitée pour pleinement toucher. Aloys Chen se donne corps et âme à sangloter plus que de raison, mais ses larmes de crocodile n'apitoieraient même pas le public de "Plus belle la vie".
Non, cette version 2009 de "Mulan" ne restera certainement pas dans les annales – ou alors comme étant le signe de toute une époque en paraissant parfaitement ringard – et ce dès l'année prochaine, quand des nouvelles stars et une nouvelle mode vestimentaire et capillaire aura déjà remplacé celle de 2009.
